La polémique bat son plein à Villiers-sur-Marne suite à la déprogrammation par le maire, Jacques-Alain Bénisti, du film Timbuktu de Aberrahmane Sissako de la salle municipale “en raison des événements survenus la semaine dernière“.
Le film, qui se déroule dans un village près de Timbuktu, raconte l’instauration de la charia par les miliciens et le mélange de désolation et de résistance qu’elle suscite dans la population, dénonçant sans ambiguïté ce régime de terreur. La déprogrammation a suscité une vive réaction de la part du conseiller municipal PS Frédéric Massot qui a dénoncé cette pratique. “Ne pas céder, c’est diffuser le magnifique Timbuktu ! Le maire de doit le reprogrammer“, insiste ce dernier sur son fil twitter, encouragé par la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, qui a également tweeté que ce film “est un magnifique plaidoyer contre l’obscurantisme et l’ignorance, contre le fanatisme qui assassine la culture et les libertés”.
Dans un communiqué, le maire UMP s’est justifié en indiquant “qu’il n’a jamais été question de déprogrammer le film, ni de considérer qu’il faisait l’apologie du terrorisme” mais que “les origines villiéraines d’Hayat Boumedienne suscitent chez certains jeunes Villiérains une sorte de mimétisme qui leur aurait fait perdre le sens premier du film. Il semblait donc incongru, en cette période tourmentée où tous les maires qui ont à gérer des communautés multi-ethniques ont à faire face à certaines dérives d’une minorité extrémiste, de programmer un film qui montre les exactions des fondamentalistes d’AQMI, alors même que ce film délivre un message d’espoir et de tolérance“. L’élu indique que le film sera reprogrammé d’ici quelques semaines avec un débat.
Le film avait donné lieu à une soirée débat à Ivry en décembre dernier.
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