Près de 150 salariés du médico-social (maisons de retraite notamment) employés par diverses associations comme l’Apajh 94, l’Apogei, les résidences du val-de-bièvre, la Fondation Rothschild, ou encore l’Irma de Valenton ont manifesté leur malaise devant la délégation départementale de l’Agence régionale de santé ce jeudi 8 janvier, à l’initiative de la CGT.
Entre la pluie battante et les mobilisations concomitantes suite à l’attentat de Charlie Hebdo, le moment ne tombait pas très bien mais les personnels étaient bien présents, scandant des “Dirigeants, dictateurs, on en peut plus !” ou “ARS du respect pour notre travail !”
Pour les salariés, les motifs de la colère sont pluriels, à commencer par un fort sentiment de déconsidération. “La hiérarchie ne prend plus le temps de s’adresser aux équipes, il n’y a aucun dialogue. Quand ils veulent nous faire savoir quelque chose, ils l’écrivent sur des affiches. Ils ne se rendent pas compte qu’un personnel mal traité ne peut pas être bien traitant avec ses patients. J’aime mon métier mais maintenant on va travailler la boule au ventre”, témoigne Murielle,55 ans, aide soignante depuis 30 ans à la résidence Saint Joseph de Cachan. Une aide-soignante de l’établissement renchérit : “J’ai fait une réclamation à la cadre hôtelière et sa réponse a été “et bien casse-toi”. La hiérarchie nous parle de haut et ne nous considère pas.”
“Des chefs de service sont licenciés les uns après les autres sans savoir pourquoi et cela crée de la peur au sein du personnel. Il y a beaucoup de pression et de sanction pour des motifs non valables“, relève pour sa part Philippe, 57 ans, responsable médical au sein de l’institut médico-éducatif de ville-juif depuis plus de 15 ans.
Parmi les autres griefs : la charge de travail. “Quand il manque du personnel, on ne le remplace pas, du coup on doit d’adapter et se répartir les enfants”, témoigne une stagiaire éducatrice de l’IME Françoise Leloup . “On nous impose des journées de 12 heures alors que celles-ci doivent être basées sur du volontariat. Nous somme en sous effectif, le taux d’absentéisme est croissant : 13% au lieu de 5%. Du coup, au lieu d’être affecté à une section et un groupe, on est affecté à plusieurs groupes et le suivi des projets en pâtit”, regrette Mimouna, 43 ans, déléguée du personnel. “Moi, j’aimerais faire des heures supplémentaires mais la direction fait venir du personnel de l’extérieur et ne nous donne rien”, regrette en revanche un veilleur de nuit de la résidence Saint-Joseph.
C’est dans ce contexte, qu’après plusieurs mobilisations éparses, au sein de tel ou tel organisme, notamment au sein de l’Apajh 94, ou encore à l’Ehpad Les Lilas, les salariés du médico-social val de marnais avaient décidé de frapper à la porte de l’Agence régionale de santé, principal financeur des établissements avec le Conseil général. Ce jeudi, une délégation de onze personnes a présenté ses doléances au délégué départemental de l’ARS, Eric Véchard. Une rencontre un peu abrégée en raison de l’hommage à Charlie Hebdo prévu à midi. Une nouvelle réunion devrait donc être reprogrammée avec les représentants de l’ARS. Le Conseil général recevra pour sa part les représentants de salariés le 22 janvier.
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