(Mise à jour du 5 juin : la ville déboutée au tribunal). Encouragée par la ville de Nogent-sur-Marne lors de son arrivée fin 2009, l’école primaire privée pour enfants précoces Arborescences fait aujourd’hui l’objet d’un recours en référé pour quitter les lieux afin de faire place à l’extension provisoire d’une des écoles de la ville. La situation est tendue.
Imaginée par deux mères, l’école Arborescences a vu le jour en novembre 2009 dans des locaux préfabriqués du stade Sous-la-Lune Alain Mimoun, à l’époque avec 5 élèves. Son objectif : faciliter la réinsertion dans un cursus scolaire classique d’élèves qui vivent mal leur précocité. Pointant le fait que 17 % des suicides d’adolescents concernent des enfants dits surdoués (QI supérieur à 130) alors qu’ils ne représentent que 2,3 % de la population, les fondatrices souhaitaient leur redonner confiance grâce une pédagogie différenciée inspirée des méthodes Montessori, Steiner, Freinet… Au programme : des ateliers sur tous les thèmes, scientifiques, littéraires, manuels…, des sorties, l’apprentissage de la calligraphie chinoise, des projets menés par les élèves…
Progressivement, la classe s’est agrandie puis s’est dédoublée. Après cinq années d’existence, le concept a même fait des émules. Deux écoles Arborescences ouvriront à la rentrée à Nantes et à Montigny-le-Bretonneux. La directrice de l’école, Isabelle Combes, indique travailler aussi à la modélisation de son concept pédagogique au-delà des seuls enfants précoces. L’école étant privée hors contrat, les frais de scolarité s’élèvent à 600 euros par mois et par enfant mais les élèves peuvent bénéficier de bourses allant de 25 à 50% du coût grâce à une recherche de sponsors par l’école.
Alors que l’établissement compte désormais 47 élèves de 5 à 12 ans dans sa première implantation, son avenir s’annonce donc rayonnant, à ceci près qu’il pourrait se retrouver sans locaux d’ici quelques jours, en raison d’un conflit qui l’oppose à la ville de Nogent-sur-Marne.
Arrivée en 2009, l’école a bénéficié d’une première année de mise à disposition gracieuse des locaux avant de s’acquitter d’un loyer. Une première convention d’occupation a été signée. La ville a ensuite proposé une nouvelle convention sur laquelle aucun accord n’a été trouvé. Pour l’école, la convention initiale tient lieu de bail. Pour le maire UMP de Nogent, Jacques JP Martin, l’école “occupe les locaux sans droits ni titres”. Entre temps, le contexte a changé concernant le besoin d’utilisation par la ville des locaux préfabriqués du stade.
Pour rappel, ces locaux ont été construits à la fin des années 1990 pour accueillir provisoirement les élèves de l’école Marie Curie (construite en 1969 sur l’ancienne usine de radium de la prix Nobel de chimie!) et dont l’Etat avait décidé de la fermeture grâce aux actions réitérées des parents inquiets de voir leurs enfants instruits dans un lieu radioactif, en attendant la reconstruction d’une nouvelle école, Léonard de Vinci. Ces préfabriqués ne devaient pas rester implantés dans le stade, d’autant que le terrain de sport, issu d’un legs de la famille Smith Champion, prévoit l’utilisation du site pour des activités de sport. Dans la réalité, la déconstruction des bâtiments pour créer un stade synthétique (projet évoqué en 2008) s’est avérée complexe et coûteuse (400 000 euros rien que pour démonter les bâtiments). Les préfabriqués sont donc restés en place, accueillant le centre de loisirs puis des activités associatives, le service des sorts, et l’école Arborescences à partir de la fin 2009. Depuis, en raison de la croissance du nombre d’élèves, il a été prévu d’agrandir la maternelle Victor Hugo, située au pied du pavillon Baltard, et de transférer les élèves dans les préfabriqués du stade en attendant la fin des travaux. Mais les travaux n’ont pas encore été menés car ils sont en partie corrélés à l’avancée du projet immobilier Eiffage au niveau du RER A (Cité d’affaires Nogent Baltard), qui comprend des logements dans la descente Baltard. Or, déjà transférée au stade depuis plusieurs rentrées, l’école Victor Hugo ne peut plus attendre pour s’agrandir. D’où “la nécessité impérative pour la ville de récupérer ces locaux pour la création de deux nouvelles classes à la rentrée 2015/2016″, indique le maire. “Mais il y a déjà 47 élèves dans ces locaux, pourquoi mettre à la porte des élèves pour en accueillir d’autres?“, interroge Isabelle Combes. Le maire, lui, rappelle que l’école privée Arborescences n’accueille que 8 enfants nogentais sur 45 élèves. “Certes, mais parmi ces Nogentais, nous avons accueilli des élèves qui étaient dans une détresse totale et mobilisaient l’attention de leur enseignant en permanence dans l’école publique où ils étaient, au détriment des autres enfants“, note la directrice, rappelant que toutes les écoles privées de la ville accueillent aussi de nombreux élèves non nogentais.
“Je ne comprends pas comment nous en sommes arrivés là. Jusqu’à la rentrée, le maire nous a toujours assuré de son soutien et promis de trouver une solution. Nous sommes prêts à nous mettre autour de la table pour trouver de la place pour tout le monde. Nous avons par exemple proposé de nous installer dans les locaux actuels de l’école Victor Hugo avant que les travaux ne commencent, le temps pour nous de nous retourner et de chercher des locaux permanents, voire d’en acheter. La ville nous a proposé les locaux occupés par les associations de scoutisme, également sur le stade, mais il aurait fallu envisager plus de 700 000 euros de travaux pour s’y installer, sans garantie de pouvoir y rester“, regrette Isabelle Combes.
“Il est de toutes façons nécessaire que les locaux soient fermés du fait de l’absence d’entretien et de sérieuses dégradations qui entraînent des problèmes de sécurité et sanitaires. Des rapports des services démontrent le non respect des règles d’hygiène“, attaque de son côté le maire de la ville.
Depuis le printemps, les relations entre la municipalité et l’école se sont franchement tendues. Les serrures de plusieurs portes facilitant l’accès au bureau de la direction ou la sortie des élèves ont été changées et leurs portes barrées. Une mesure destinée à préparer des travaux d’aménagement et qui n’empêche pas l’accès aux classes mais est vécue par l’équipe et les parents d’élèves comme un “coup de pression”.
C’est dans ce contexte que la mairie de Nogent-sur-Marne a lancé une procédure en référé auprès du Tribunal administratif de Melun pour réclamer le départ de l’école dans les meilleurs délais, afin de pouvoir disposer des locaux à temps pour préparer les deux nouvelles classes de l’école provisoire Victor Hugo. L’audience s’est tenue ce mardi et la décision devrait être notifiée d’ici la fin de la semaine.
Le maire a finalement eu gain de cause. Nous sommes expulsés ce mois-ci. La rentrée aura lieu malgré tout mais
Mais à Noisy le Grand.
@David Jourdan La ville a effectivement perdu son référé
https://94.citoyens.com/2015/nogent-sur-marne-perd-son-refere-contre-lecole-arborescences,05-06-2015.html
Mais depuis elle a gagné son recours 🙁
Il semble que le référé expulsion a été rejeté … Les enfants devraient donc pouvoir finir leur année. En espérant qu’une solution intelligente soit trouvée.
C’est ubuesque ! Je ne comprends pas comment un maire en apparence si soucieux de la réussite de ses jeunes (cf. le concours du Legs Biard oganisé chaque année ayant pour but de récompenser l’excellence scolaire), puisse expulser des enfants prometteurs et nécessitant un encadrement spécifique !
Autre rectificatif: Arborescence est une école sous statut associatif (association loi 1901), à but non lucratif.
Les électeurs de Nogent ont choisi l’UMP Jacques JP Martin, voilà le résultat !
Et pendant ce temps là on densifie à tout va, sans se préoccuper du reste ! – çà c’est de la gestion intelligente…
Ce qui choque le plus, c’est qu’une entreprise privée à but lucratif et réservée à une élite “trop intelligente” pour fréquenter l’école de la République, soit hébergée gratuitement dans des locaux municipaux. Il est grand temps que cela cesse.
Arborescences est une association loi 1901 a but non lucratif et paie un loyer à la mairie.
Ces enfants sont loin d’être une élite (image d’Epinal commode et vendeuse véhiculée par les mass médias) mais des enfants qui ne sont pas adaptés aux méthodes de l’école de la République et pour lesquels cette dernière ne propose aucun aménagement spécifique à leur situation: ce sont donc des enfants en souffrance dans le cursus normatif de l’Education Nationale.
Dernière précision également, les parents de ces élèves paient des impôts qui financent la sacro-sainte Ecole de la République… sans que leurs enfants ne puissent en bénéficier puisqu’elle ne leur est pas adaptée. Rassurez vous donc brave gens, ces enfants ne volent personne, et leurs parents subventionnent le mammouth républicain aux résultats plus que mitigés.
Juan, disons que l’on mettra votre commentaire sur le compte de la méconnaissance de ce type situations. Il s’agit d’enfants qui ne sont malheureusement pas adaptés au système classique de l’Education Nationale. Certain, au sein de l’Educattion Nationale arriveront à s’adapter, mais d’autres risquent d’aller d’échec en échec (programmes/rythmes pas adaptés, enseignants qui n’ont pas le temps de se pencher sur tel ou tel élève quand il faut essayer de progresser une classe entière, souvent surchargée etc….., enfants qui deviennent des victimes des autres enfants (et parfois de certains enseignants) car ils sont différents des autres). D’ailleurs, l’objectif n’est pas de leur faire faire toute la scolarité dans le cadre d’établissements du type d’Arborescences, mais de leur faire effectuer les premières années de scolarité, puis que ces enfant réintègrent ensuite le système scolaire “classique”…..
Visiblement vous ne connaissez pas le sujet….2/3 de ces enfants là n’auront jamais le BAC dans le système classique trop cloisonné. Moi ce qui me choque plutôt c’est que l’éducation nationale ne répond pas au besoin spécifique de ces élèves qui ne peuvent pas apprendre comme les autres car ils ont un mode de pensée différents. Ils ne sont pas plus intelligents, ils sont différents….mais je vous rassure vous raisonnez comme la majorité de la population, j’étais comme vous avant d’avoir un petit garçon en grande souffrance et depuis mars déscolarisé à la maison. J’aurais aimé avoir ce type d’école à côté.
@Juan vous n’avez rien compris. Arborescences verse un loyer. Ces enfants ont beaucoup de difficultés pour s’intégrer dans le système classique. Relisez donc l’article …
Vous pensez avoir été compris ?
J’en doute beaucoup.
C’est tournez manèges à Nogent ! Qui dit mieux… la ludothèque expulsée (ah bon, mais n’y a t’il une nouvelle maison des associations ?), le CIO expulsé (oups, pardon, personne ne paie plus les loyers c’est différent), au tour d’Arborescences … aux suivants ! Heureusement, le tennis club sera bientôt couvert, cela fera quelques heureux quand même !
Changer les serrures, barrer les portes … alors que nous sommes en mai et que l’année scolaire n’est pas achevée.
Cette attitude de la part de la mairie est inqualifiable.
Cette initiative privée permettait à notre ville de se distinguer en offrant aux enfants précoces une solution adaptée. Après le pataques relatif au CIO, celui d’Arborescences ?
M.Martin se moque des gens .Nous connaissons ce problème avec ma petite fille dont le QI est largement superieur a 130. Mais elle a de la chance de ce trouver en Alsace. Ce qui est tout a fait different et heureusement pour elle.
Le maire est incapable de repondre à une demande de plus en plus forte car il nivelle lui aussi pas le bas, il n est pas capable de repondre a la demande d’enfants qui apprennent tres bien.
C’est anormal. C est enfants meritent aussi de l attention.
C est honteux comment une ville comme Nogent peut en arriver la ?
Mon fils fait parti de ces enfants et il est en école publique (600€/mois impossible pour moi). Je peux vous dire que ce n est pas facile tous les jours. Rien n existe en France pour ces enfants alors que dans d autre pays ils ont des enseignements à part qui aboutissent souvent à de grandes reussites.
Franchement j ai honte et je reste impuissant pour mon enfant.
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