Une centaine d’enseignants contractuels, dont la majorité ne sauront que fin août s’ils seront reconduits en septembre, ont manifesté devant le rectorat de Créteil pour dénoncer la précarité de leur statut,
ce mardi 7 juillet après-midi à l’appel de l’intersyndicale CGT Educ’action, SNES-FSU, SNETAA-FO, SNFOLC-FO, SNUEP-FSU, SUD éducation.
“Depuis que j’ai rejoint l’Education Nationale en 2010, j’ai déjà eu quatre contrats et pourtant, je n’ai travaillé qu’un an et demi”, témoigne Jeanne-Marie, docteur en sciences physiques reconvertie dans l’enseignement par manque de travail. Ballottée entre l’Académie de Versailles et celle de Créteil, elle a déjà enseigné à Bois-le-Roi ou à Fontainebleau (Seine-et-Marne), à plus d’1h30 de route de son domicile. “Pour des contrats de deux mois, même pas reconductibles“, précise l’enseignante. “Mon contrat s’est arrêté le 1er juillet, et je ne saurai que le 30 ou le 31 août si je suis embauchée pour la rentrée…du 1er septembre.”
Une situation qui ressemble à celle de centaines d’autres enseignants non-titulaires de l’Education Nationale. Dans le second degré, à l’Académie de Créteil, 12% des effectifs sont contractuels, soit 3 674 enseignants. 2 869 d’entre eux ont un contrat à l’année, qui court du 1er septembre au 1er juillet. “C’est toujours le même problème, chaque été : ces gens sont dans l’attente et nous, qui devons les placer dans l’Académie, également” témoigne Claire, du service DPE2 du rectorat, en charge des personnels non-titulaires. “Je suis venue avec plusieurs collègues par solidarité. Ils pensent parfois que l’on ne fait pas bien notre travail mais nous sommes 17 pour gérer plus de 3 500 dossiers. On manque de moyens !”
Les contractuels craignent d’être mis au chômage par l’arrivée des stagiaires
Les besoins évoluent chaque année en fonction des effectifs et des disciplines enseignées. “Mais le taux d’encadrement est grignoté chaque année, et il ne suit pas du tout la démographie de la région“, estime Matthias Perez, secrétaire académique de la CGT Educ’Action Créteil. Stoppée pendant plusieurs années, la formation des enseignants a repris, impliquant l’arrivée importante d’enseignants stagiaires. “C’est pour cela que l’on demande le réemploi immédiat de tous les contractuels, ainsi que l’élaboration d’un vrai plan de formation“, reprend Matthias Perez. Car certains non-titulaires échouent aux concours de l’Education nationale malgré plusieurs années d’expérience de l’enseignement et ne voient jamais leur titularisation arriver, explique le délégué syndical. “L’expérience devrait payer“, motive Annie, ancienne guide conférencière reconvertie dans l’enseignement en 2010. “Je viens de passer un an dans un lycée de Montreuil, tout s’est bien passé et le poste est vacant mais, comme toujours, il risque de me passer sous le nez…” .
Les manifestants avaient qui avaient sollicité une audience auprès du rectorat n’ont pas été reçus mais se sont vus proposer un rendez-vous le 16 juillet.
Merci pour ce superbe article qui renseigne bien la précarité des contractuels et qui correspond exactement à la situation dans laquelle je suis:à savoir un contrat qui s’arrête le 31 août 2016 et l’attente d’être reconduit pour le 1° septembre et le fait d’être balloté entre les deux académies.
Merci François Hollande.
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