“Seulement 32% des chefs d’entreprise d’Ile-de-France sont des femmes, l’objectif est de passer à 40%“, motive à la tribune Laura Chébab, responsable du nouveau programme ExcELLEnce, destiné à accompagner les femmes en création d’entreprise, présenté ce mardi soir à la CCI du Val-de-Marne.“Et si l’on regarde du côté des entreprises qui ont plus de 10 salariés, la proportion est plus faible“, commente une cadre bancaire.
Dans le monde professionnel, certains clichés perdurent en effet, qui ne ne facilitent pas le parcours. “Lors que j’ai monté mon entreprise de volets roulants il y a 16 ans et que j’allais sur les chantiers, les hommes un peu machos ne me regardaient pas et ne tenaient pas compte de ce que je disais. J’étais obligée de venir avec des artisans pour que ce soit eux qui leur parlent”, témoigne Sally Bennaceur, à la tête d’Art & Blind, au Kremlin-Bicêtre.
Les femmes étaient pourtant nombreuses dans la salle hier, pour assister à la présentation de ce programme d’accompagnement à l’occasion d’une soirée consacrée aux nouveaux dirigeants. Le monde évolue et même l’accès au financement devient plus facile, avec notamment l’instaurant du Fgif (fonds de garantie à l’initiative des femmes). “En plus, statistiquement, les femmes entrepreneures réalisent actuellement un meilleur effet de levier par rapport à leur financement initial”, commente Stéphane Juan, président du réseau Entreprendre Val-de-Marne.
Réservé dans un premier temps à 20 personnes, le nouveau programme ExcLLEnce, lancé de manière pilote par la CCI du Val-de-Marne pour être répliqué ensuite à l’échelle de l’Ile-de-France, vise à accompagner les femmes qui ont créé leur entreprise depuis moins de 5 ans ou ont un projet en cours. L’accompagnement s’effectuera durant 18 mois en travaillant sur la formation, le coaching, un parrainage par des pairs, le financement du projet et le développement du réseau en s’appuyant notamment sur l’association de dirigeantes Action ‘Elles, détaille Laura Chébab.
A peine sorties de l’Upec, dont elles seront diplômées d’un master en management international de projets, Nelly, Fany Francez et Johanna Pereira sont motivées. Si elles ne souhaitent pas candidater au programme d’accompagnement dès cette année, ne se sentant pas assez mûres dans leur projet, elles sont bien décidées à créer leur propre entreprise. Nelly veut faire du coaching, mais elle devra pour cela commencer par beaucoup de formations. Elle avoue avoir un peu peu “d’oser se lancer“. Johanna Pereira veut faire de l’export-import de vin pour travailler à l’international. Ce qui la retient est le financement de départ. “J’ai d’abord besoin de constituer une mise de départ. Je ne veux pas plomber mon avenir avec un échec et des dettes. J’ai connu des personnes qui ont vécu cela dans mon entourage”, indique-t-elle. Fanny Francez, elle, veut pousser le sport dans l’entreprise, soit en allant sur place soit à partir de sa propre salle. Pour l’instant, ce-ne-sont que des projets de moyen terme, mais les trois amies veulent déjà s’imprégner de culture entrepreneuriale.
Sylvie Le Maux, déjà à son compte avec une Eurl, comme conseil en événementiel et relations publiques, entend candidater dans le cadre d’un nouveau projet pour lequel elle doit repartir à zéro en termes de réseau. Passionnée de tricot, elle veut créer un portail e-commerce de fil à tricoter made in France qui permettra aux passionnés d’aiguilles de rentrer leurs mensurations précises et un modèle standard de tricot qu’ils ont repéré pour télécharger en retour le modèle parfaitement adapté à leur taille. “J’ai déjà fait mon étude de marché, contacté des fabricants de laine, constitué une équipe de tricoteuses pour tester les fils et obtenu le soutien de l’Agence de l’innovation francilienne, explique Sylvie Le Maux. Mais le e-commerce est un secteur tout nouveau pour moi et ce n’est pas le même réseau non plus.”
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