Les parents Joliot-Curie dénoncent une sortie de REP sur des chiffres erronés

Ce dispositif  conférait des moyens supplémentaires et des classes en moindre effectif. Reçus par la direction académique des services de l’Education nationale en décembre 2014, les parents indiquent avoir été “stupéfaits” de constater en séance que la décision du déclassement avait été prise sur la base de chiffres erronés concernant leur quartier. “L’inspecteur adjoint aux services de l’Education Nationale a reconnu cette erreur et a déclaré qu’il apporterait un « regard bienveillant » à notre groupe scolaire. Force est de constater que nous n’avons à ce jour reçu aucune réponse concrète“, regrettent-ils dans un communiqué.

“Selon les statistiques du gouvernement, la population du groupe scolaire Joliot-Curie se caractérise notamment par  29 .8 % de ménages concernés par le chômage en 2009, un revenu médian par foyer en 2009 de 10585 € (quartier Dumas) et 16 052 € (Monts Cuchets), et donc une majorité de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté, un taux de chômage en 2010 de 17.1 %,  près de 10% de bénéficiaires de la CMU, 31.3 % de population étrangère en 2010 contre 22.8 % en 2006, 31.67 % des familles concernées par le plus bas des quotients familiaux et relevant de la commission sociale. (Sources Sig.ville.gouv.fr et observatoire territorial secteur politique de la Ville CAVB)”, détaillent les parents qui considèrent qu’il est encore possible de revenir en arrière à titre dérogatoire, citant l’exemple d’autres établissements. “Cette décision a été accordée à d’autres écoles notamment les Grésilles à Dijon, La Bottière à Nantes et l’école Clignancourt à Paris 18ème, à la demande de la ministre Mme Vallaud-Belkacem”, défendent les parents d’élèves dans un communiqué.

Conserver la mixité sociale

“Nous agissons concrètement chaque jour aux côtés des enseignants de Joliot-Curie pour la participation et l’appartenance de tous, quelles que soient les cultures, les croyances et les catégories sociales, à la communauté nationale. Mais cette action ne supportera pas un déclassement de notre groupe scolaire, moins de moyens, de temps, de projets et des classes surchargées compte tenu du contexte socio-économique de notre quartier. La fuite déjà amorcée de nombreuses familles vers l’enseignement privé dès la fin de la maternelle s’en trouverait accélérée. Comment transmettre le vivre-ensemble quand les élèves ne font plus l’expérience de la mixité sociale ?“, interrogent les parents.