La situation s’éclaircit pour les Studios de Bry-sur-Marne – Villiers-sur-Marne, alors qu’un bail de dix ans avec un nouvel exploitant devrait être officiellement annoncé d’ici quelques jours. Fortement pressenti pour continuer à faire tourner la boutique,
le groupe Transpalux , présidé par Didier Diaz, encore récemment filiale à 100 % de Euro Média France mais qui s’en est désengagée il y a plusieurs mois. Une information non confirmée et non démentie par le propriétaire du site, Rudy Marzouk. (Mise à jour 7 mars : information confirmée). Ce dernier dément en revanche l’implication éventuelle de Luc Besson et sa société Europa Corp pour payer la caution, information qui circulait ces jours-ci dans la profession.
Créés par la SFP dans les années 1980 et repris par Euro Media Group en 2001 (lire article récapitulant l’historique), les studios de Bry avaient été vendus en 2014 à un investisseur immobilier, Rudy Marzouk, avec une clause de non concurrence empêchant la poursuite d’activités liées à la production cinématographique au-delà de la période d’exploitation prévue dans le bail perdurant avec Euro Media, initialement prévu jusque fin 2014 puis prolongé jusqu’en avril 2015. Une mort annoncée des studios qui impliquait donc une reconversion totale du site.
Dès juin 2014, l’Association des Chefs Décorateurs de Cinéma (ADC) et l’Association des Métiers associés de la Décoration (MAD), lancent une pétition, soutenues par une douzaine d’autres associations de professionnels du cinéma. Une délégation de l’ADC est reçue au cabinet d’Arnaud Montebourg, alors ministère du Redressement productif. La profession se mobilise, des grands réalisateurs de cinéma signent la pétition. En parallèle, la destination foncière du site s’avère largement corsetée. Le PLU (plan local d’urbanisme), conforté par le CDT (Contrat de développement territorial) impose de l’activité économique sur ce site idéalement placé à proximité de la future gare de Bry-Villiers-Champigny du Grand Paris Express et de l’autoroute A4. Impossible donc d’imaginer un programme de logements sur place.
Les discussions commencent entre les protagonistes. En janvier 2015, une réunion se tient entre les investisseurs, élus et professionnels. En parallèle, les négociations avancent aussi avec Euro Media pour mettre fin à la clause de non concurrence qui rend le site inexploitable.
Concrètement, 6,5 hectares du site qui en compte au total 11, la partie qui accueille les plateaux et studios et ateliers, devraient rester dédiés au cinéma, avec une nouvelle entrée avenue des des Frères Lumières à Bry. Une réflexion est en cours pour créer une société qui récupérerait les accessoires, avec les professionnels du site et avec un éventuel soutien d’Euro Media. L’investisseur devrait également réaliser des travaux de réfection, notamment de toiture, pour plus d’un million d’euros.
Concernant le reste des terrains, les discussions doivent se poursuivre dans les mois qui viennent avec les élus et l’aménageur Epamarne. “Je n’avais pas jugé l’importance de l’activité cinéma de ce site ni ses enjeux en termes de développement territorial mais c’est notre métier de nous adapter à la situation, reconnaît l’investisseur Rudy Marzouk. De toutes façons, nous n’avons jamais imaginé construire des tours à cet emplacement. Cela reste la campagne à Paris. Nous ne sommes pas hostiles à l’activité mais il convient de garder à l’esprit la crise de logement actuelle et le fait qu’il y ait déjà beaucoup de bureaux vides dans la région. Ne faire que de l’activité sur toute la zone ne serait pas forcément pertinent.” Le préfet du Val de Marne pourrait aussi avoir son mot à dire alors que Bry-sur-Marne fait partie des communes en constat de carence de logement social.
Du côté des professionnels, la poursuite de l’exploitation est une heureuse perspective même si l’on est conscient que beaucoup reste à faire. “Nous connaissons bien Didier Diaz et savons comment il travaille, mais les moyens sont-ils vraiment là?”, s’interroge Alain Veissier, trésorier de l’ADC, malgré tout très confiant dans le potentiel des studios de Bry. “Ici, il n’y a pas que des plateaux, il est aussi possible de développer tous les décors sur place et de tourner un film en autarcie presque totale. J’ai pré-construit complètement les décors de cinq films à Bry. C’est un point fort sur lequel nous devons nous appuyer en le renforçant encore, en reconstruisant par exemple le backlot (ndlr: décors extérieurs)”, insiste Alain Veissier. “Ce lieu est pratique, on s’y gare facilement et il n’y a aucun problème de sécurité pour y accéder”, glisse-t-il encore.
Reste à faire désormais coexister pacifiquement cette Cinecittà du Val de Marne que sont les studios de Bry et le Hollywood sur Seine incarné par les studios de Paris de Luc Besson. “Les Studios de Bry bénéficiaient de 75% de taux de remplissage et l’arrivée des Studios de Paris n’a pas changé la donne“, pointe Alain Veissier. Il est vrai que dans le même temps, d’autres sites ont fermé, comme les neuf plateaux des studios d’Arpajon. Entre le Nord et l’Est parisien, il devrait donc y avoir de la place pour tout le monde, à condition bien sûr que le marché de la production de cinéma reste bien vivant. “L’année dernière et cette année ont été difficiles. Le crédit d’impôt de Fleur Pellerin (ndlr ministre de la Culture) voté en novembre 2014 ne sera opérationnel qu’en janvier 2016. Aujourd’hui, beaucoup de grosses productions sont parties en Belgique, pays très intéressant fiscalement avec sa tax shelter (dispositif d’exonération fiscale). Mais en Belgique : il n’y a pas de plateaux mais que des hangars!” On est mieux à Bry alors… Lorsque tous les plateaux sont occupés : ce-sont 200 à 300 personnes qui travaillent sur place.
Si les studios sont officiellement sauvé, on ignore toujours concrètement ce qu’ils pourront devenir dans le futur, et par futur je définis un futur proche.
Ils sont sans aucun doute un des meilleurs studios de tournage à Paris et en France, et je reste toujours circonspect face à ses diverses négociations et ce blabla interminable alors qu’il devrait être clair que les studios de cinéma de Bry-sur-Marne on doit y tourner des films ! C’est sa vocation première et unique avec tous les atouts que possède ce studio.
Alors certes il n’égale pas les studios Pinewood à Londres à Barrandov à Prague ni même les studios Babelsberg à Berlin… Et là où le bât blesse c’est que l’on sait que le studio de Bry-sur-Marne en serait parfaitement capable si la gestion de ses dernières années avait été faite avec plus de soins.
Bref compte y tourner rapidement.
Que la vie vous berce.
Emmanuel Buriez
Pitié
Laissez nous au moins un quart de Bry
Phiphi Accessoiriste
Ce serait un gâchis de vouloir démolir , ce Site dans lequel
on peut se garer facilement , et puis c’est plus facile d’accès pour tous plus pratique que la Plaine St Denis .Je me souviens personnellement des plateaux de Joinville le Pont , ou nous allions tourner dans ces décors magnifique avec de multiples Séries, en autre Les Maigrets avec Jean Richard etc ….et bien d’autres …
Evidemment ceci est dans le collimateur des promoteurs
et des Maires pour la construction de Logements Sociaux , c’est vrai les Elections approches , faut bien trouver des clients coûte que coûte . Ben voyons !
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