Cacophonie autour de la marche de soutien au lycéen menacé de mort

Alors que des journalistes de Charlie ont annoncé leur venue, la sécurité sera sous la responsabilité de la préfecture de police de Paris.

La marche partira du lycée à 12h30 pour se diriger vers la mairie de Saint-Maur-des-Fossés.

Un certain nombre de lycéens appellent à manifester mais pas tous. La rédaction du journal lycéen a par exemple  indiqué qu’elle ne participerait pas à la marche dont elle n’est pas à l’initiative. Ci-dessous son communiqué intégral :
“Les membres de La Mouette Bâillonnée réunis ce jour en comité de rédaction extraordinaire, remercient les lycéens pour le soutien qui s’exprime aujourd’hui. Comme nous l’avions annoncé vendredi, nous ne sommes pas à l’initiative de la marche de jeudi prochain. Dans l’état actuel de l’enquête, les motivations du ou des harceleur(s) ne sont pas identifiées. La Mouette ne participera donc pas à la marche. Si vous avez décidé d’y aller alors ayez comme mot d’ordre “STOP AU HARCÈLEMENT”.

Charlie s’annonce dans le cortège

La rédaction du journal Charlie Hebdo, elle, invite à manifester et a consacré une colonne complète de son journal à l’affaire.

Rassuré sur la sécurité, le maire dénonce une récupération politique

Le député-maire UMP de Saint-Maur, Sylvain Berrios, d’abord inquiet que les conditions de sécurité ne sont pas assurées, s’est alarmé en début de journée de ce que ce soit lui qui ait prévenu la police de la manifestation et réclamé l’assurance d’une protection à la hauteur, d’autant que la rédaction de Charlie s’est invitée dans le cortège. En fin de journée, l’élu a publié un nouveau communiqué pour se féliciter que la préfecture de police de Paris se charge d’assurer la sécurité et l’ordre public mais a regretté une récupération politique de la manifestation. “Initialement présentée comme apolitique, la mobilisation est désormais pilotée par le mouvement SOS Racisme, qui a procédé très tardivement à la demande d’autorisation préfectorale. Il est regrettable qu’une mobilisation de soutien au journal lycéen “La Mouette Bâillonnée” soit ainsi instrumentalisée“, pointe l’élu.

PEEP et FCPE en désaccord

Du côté des fédérations de parents d’élèves, PEEP et FCPE ne sont pas sur la même longueur d’onde.

La FCPE 94 a appelé à manifester. “Si ce jeune a reçu dès le début le soutien de ses enseignants, il appartient également aux autorités académiques de prendre la mesure de la gravité de ces menaces, et d’engager au plus vite des moyens d’appui à sa protection pour lui permettre de poursuivre sa scolarité dans les meilleures conditions. De son côté, la Fcpe 94 appelle désormais tous les parents d’élèves à se mobiliser, pour que ce jeune puisse retrouver une scolarité sereine, passer son BAC, et que soit respectée la liberté d’expression. Le congrès national de la Fcpe, réuni ce weekend, s’est associé également par le vote d’une motion. Les autorités de police et de justice doivent mettre en oeuvre tous les moyens pour que les auteurs soient rapidement identifiés et poursuivis. Face à l’obscurantisme et à la barbarie, nous appelons les parents d’élèves à agir pour la défense des libertés. C’est le meilleur rempart pour le respect mutuel de tous et le vivre ensemble”, motive la fédération dans un communiqué.

La PEEP 94 invite en revanche à ne pas participer et précise que la manif est une initiative de la Fidl et non de la rédaction du journal. “Les jeunes de tous les lycées de Saint Maur sont appelés à manifester le jeudi 28 mai par la FIDL Cette marche N’EST PAS organisée par la rédaction du journal du lycée, celle-ci ayant d’ailleurs informé qu’elle n’y participerait pas, pas plus que les enseignants. La PEEP dénonce également la rumeur selon laquelle les proviseurs apporteraient leur soutien à la manifestation. Les élèves qui participeront à cette manifestation seront notés absents s’ils manquent des cours, aucune autorisation n’ayant été donnée par les lycées. La concentration sur leurs révisions à l’approche des examens doit rester leur priorité. La PEEP demande aux élèves de ne pas céder aux tentatives de récupération bien éloignées de la préoccupation d’origine. La PEEP appelle au calme et au sang froid dans cette affaire et appelle donc à ne PAS manifester afin de garantir la sécurité des enfants dont la plupart sont mineurs. La PEEP s’interroge d’ailleurs sur les conditions de sécurité de cette manifestation autorisée par le préfet quand de simples visites de musées sont interdites en raison de Vigipirate Attentats. La PEEP rappelle enfin que les associations de parents d’élèves du lycée ont été reçues par le rectorat qui s’est engagé à la plus grande transparence. Néanmoins, elle a décidé de garder la confidentialité des informations transmises pour ne pas troubler le bon déroulement de l’enquête. Les associations locales PEEP des lycées de Saint Maur restent à l’écoute des parents pour répondre à leurs questions”, détaille la fédération.

Voir le détail de l’affaire.