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Festival | | 30/10/2015
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Migrations et planète au coeur des Ecrans documentaires 2015

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  • Migrations et planète au coeur des Ecrans documentaires 2015
  • Du 3 au 9 novembre
  • Arcueil Gentilly Vitry
    Arcueil
  • Gratuit 0 EUR
Migrations et planète au coeur des Ecrans documentaires 2015

De la santé des océans aux migrations mondiales, c’est une programmation d’une intense actualité que propose l’édition 2015 des Ecrans documentaires qui se tiendra du 3 au 9 novembre à Arcueil, Gentilly et Vitry.

Au programme de cette 19e édition, manifestation locale du Mois du doc : projections, rencontres avec les auteurs, remise de prix pour les premiers et seconds films, avant premières, programme jeunesse…

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Prendre soin de sa mer

A quelques semaines de la Cop 21, le festival met d’abord le cap sur les océans, avec un retour historique sur la catastrophe écologique de Minamata, une île du Kyushu (Japon) où la pollution au mercure générée par une usine déclencha une maladie neurologique qui frappa des dizaines de milliers de personnes. Un drame illustré par le documentaire de 2 heures réalisé en 1970 par Noriaki Tsuchimoto (Minamata). Documentariste, voyageuse, alpiniste, la polonaise Eliza Kubarska s’est pour sa part prise de passion pour la plongée en parcourant l’île bornéenne de Maboul. Saisie par le contraste entre paysages paradisiaques, hôtels de luxe et bidonvilles où s’entassent les Bajaos en cours de sédentarisation. Elle a filmé durant deux semaines le quotidien de ces derniers plongeurs, autrefois appelés nomades de la mer, suivant un oncle, attaché à cette pêche traditionnelle, et son neveu, partagé entre deux mondes (Walking under water).

Walking under water Eliza Kubarska

Joaquim Pinto et son compagnon Nuno Leonel, eux, ont rencontré Pédro, le chef d’une petite entreprise de pêche artisanale, à l’occasion d’un séjour dans le village de Rabo de Peixe, aux Açores, à la fin des années 1990’s. Ils l’ont suivi pendant deux ans pour raconter ses difficultés face à la pêche industrielle qui épuise l’océan (Rabo de Peixe). Le quatrième documentaire consacré à cette thématique maritime est un “film essai”, comme le revendiquent Allan Sekula et Noel Burch. Les auteurs ont analysé la mondialisation vue de la mer pour en démontrer l’importance et les enjeux alors que la nouvelle économie laisse à penser que la globalisation passe désormais par Internet (L’Océan de l’oubli).

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Citoyens du monde

Emigrer, s’exiler, se réfugier, s’intégrer, être colonisé, habiter ici ou ailleurs… tel est l’autre fil rouge de cette édition avec une thématique “migrations” et une autre “habiter le monde”. A l’honneur notamment, Jérémy Gravayat, documentariste de l’exil contemporain, des migrants de Calais aux réfugiés bosniaques en passant par les travailleurs immigrés de l’agglomération Lyonnaise, présent avec plusieurs longs et courts métrages et à des rencontres avec le public. “Films en pellicule, enregistrements sonores, textes, archives, journaux, photographies : le montage de ces éléments hétérogènes produit chez Gravayat une pensée politique et de nouvelles possibilités de connaissance. Sur les mécanismes de pouvoir qui broient les individus, autant que sur les vies minuscules, mais dignes, des «petites gens» sans défense. Un écho, pas si lointain, qui résonne avec l’histoire des migrations“, motive Eric Vidal, programmateur du festival.

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Au programme également : une incursion dans un immeuble d’artistes du quartier cosmopolite de la Goutte d’or avec Nina Almberg et Simon Pochet (47 rue de la Goutte d’Or), dans un centre pour réfugiés bruxellois avec Bénédicte Liénard (Pour vivre j’ai laissé), une autre autour du camp de la Croix Rouge à Sangatte avec des réfugiés afghans et irakiens qui essayaient de traverser le tunnel sous la Manche pour rejoindre l’Angleterre, filmée entièrement de nuit par Laura Waddington en 2002 (Border).

Une histoire singulière aussi, celle de Koumba, 20 ans, arrivée en France toute petite et expulsée dans la brousse loin de toute sa famille parisienne suite à une bagarre d’adolescente. Un “banissement” raconté par Damien Froidevaux (La Mort du dieu serpent). Les Messagers, de Hélène Crouzillat et Laetitia Tura, donne la parole à des migrants qui racontent leur périple du Sahara à l’Espagne. A la médiathèque de Gentilly, c’est l’hstoire de jeunes enfants roms qui sera contée, avec Spartacus et Cassandra de Ioanis Nuguet. Premier film de Safia Benhaim, fille de réfugiés politiques marocains, La Fièvre explore pour sa part la question de l’exil entre documentaire et science-fiction à partir d’un rêve d’enfant. A l’Est, c’est l’histoire ubuesque de la frontière entre Lituanie et la Biélorussie, et ses conséquences très concrètes, dont témoigne Les Oubliés de Norviliskes, premier film de Dimitri Makhomet.

Dans le cadre du partenariat avec le Mac/Val, carte blanche a été donnée cette année à l’artiste Kleyebe Abonnenc, “dont les oeuvres travaillent notamment à mettre au jour certains des pans de l’histoire coloniale restés sous silence“, indique Eric Vidal. En témoigne les films qu’il a sélectionnés comme Kommando 52 de Walter Heynowski et Gerhard Scheumann, portrait d’un groupe de mercenaires franco-allemands responsable des plus terribles massacres de la crise congolaise de 1964,  La mort et le diable de Peter Nestler, qui raconte la vie du comte Eric von Rosen “attiré par les habitants de l’Afrique autant que par le racisme colonial”, ou encore Secteur IXB de Mathieu Abonnenc qui raconte la recherche de Betty, anthropologue française, sur la mémoire de la Mission Dakar-Djibouti, une expédition ethnographique menée en Afrique au début des années 1930.

Roméo et Juliette au Rwanda

Retour sur une histoire plus récente mais non moins tragique avec le premier film de Angelo Rallis et Hans Ulrich Gössl, Une place pour chacun. Réalisé sur une période de quatre ans, le documentaire raconte l’amour compliqué entre deux jeunes Rwandais, Benoite, survivante Tutsi dont toute la famille a été décimée lors du génocide de 1994, et Tharcisse, Hutu, dont le père faisait partie des bourreaux.

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A voir aussi : insolite, le parcours d’un dameur de pistes de ski la nuit, un premier docu d’Eva Tourrent (Suspendu à la nuit), un retour sur l’histoire de la télévision avec La Télé d’Henry Colomer dans le cadre d’un partenariat avec l’INA, un portrait de l’auteur américain de romans noirs James Ellroy par Benoît Cohen…

Révolution égyptienne vue du champ

Pour ouvrir le festival, c’est un contrechamp sur les révolutions égyptiennes qui sera proposé en avant-première ce mercredi 4 novembre à 20 heures avec Je suis le peuple, de Anna Roussillon. Française née au Caire, la documentariste est venue dans la vallée de Louxor à l’été 2009 pour filmer le tourisme de masse, mais c’est Farraj, un paysan, qu’elle a commencé à filmer. Lors de la révolution de 2011, elle est retournée dans cette campagne pour rendre compte du regard, des attentes, de la perception de ses habitants par rapport à ce grand chamboulement, depuis leur champ.

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En pratique

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Les films sont projetés essentiellement à l’espace Jean Vilar d’Arcueil (1 rue Paul Signac), mais aussi à la médiathèque de Gentilly (3 rue de la Division du général Leclerc) et au Mac/Val de Vitry-sur-Seine (Place de la Libération). Le palamrès sera ensuite repris au cinéma La Tournelle de L’Haÿ-es-Roses et La Lucarne de Créteil.
Plein Tarif : 5,20 € Tarif réduit : 4,75 €
Pass weekend : 10 €/ TR 8 € Pass Festival : 20 €/ TR 15 €
Les séances à la Médiathèque de Gentilly & au MAC/VAL sont en accès libre dans la limite des places disponibles.
Espace cafétéria de 13h à 23h.
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