Un Syriza grec ou plutôt un Podemos espagnol ? Quelle est donc la nature de l’Appel au rassemblement citoyen en Ile de France, ce nouveau mouvement en cours de composition, né avec la signature d’un Appel, comme le Podemos dont le manifeste voulait traduire l’indignation en politique.
Parmi les premiers signataires de cet appel qui fustige “la politique d’austérité“, réclame une nouvelle République et appelle les citoyens à “reprendre leur souveraineté en main“, se mélangent militants du PG, assez représentés, voire un peu trop selon d’autres composantes politiques, d’EELV, NPA, Nouvelle Donne, associatifs, syndicalistes. A ce stade, des AG constitutives se sont tenues dans plusieurs départements de la région, et le Val-de-Marne est le plus avancé en la matière, animé par François Cocq, co-chef de file PG 94 pour les régionales, secrétaire national du Parti de Gauche et maire-adjoint de Champigny-sur-Marne. Deux AG départementales ont déjà eu lieu à Ivry-sur-Seine et Saint-Maur-des-Fossés, ainsi qu’une première AG de ville à Champigny-sur-Marne.
“Nous avons 220 signataires dans le Val-de-Marne dont seulement un tiers d’encartés. Il y a beaucoup de responsables syndicaux, associatifs (parents d’élèves, éducation populaire, défense des droits de l’Homme, de l’environnement, de la transparence en politique…). Nous commençons à travailler sur des propositions concrètes et élaborons par exemple à une charte d’engagement et un code éthique des candidats, inspiré de ce qui a pu être proposé par certains candidats lors des élections municipales“, détaille François Cocq.
Alors qu’existent déjà plusieurs partis de gauche radicale et même une union de certains d’entre eux avec le Front de Gauche, quel devenir politique pour ce nouveau mouvement ? A-t-il les moyens d’aller seul aux régionales ? Est-ce un trublion des forces existantes ou une valeur ajoutée ? “Même si les élections régionales constituent un point de passage obligé. Nous nous inscrivons dans une perspective qui va bien au-delà. Nous souhaitons impulser une vague citoyenne qui prendra racine au-delà de cette échéance électorale et cette vague citoyenne est tout sauf un Front de Gauche élargi, défend François Cocq. L’important est de créer une nouvelle dynamique. Nous verrons en septembre comment ces initiatives peuvent converger. Mais nous souhaitons à tout prix défendre la souveraineté des citoyens. L’unité ne peut pas être un postulat, elle ne peut se faire au prix de renoncements. Nous souhaitons rompre avec les pratiques de l’ancien monde et des élus dans leur tour d’ivoire. Par exemple, il ne sera pas possible de laisser conduire une liste du rassemblement citoyen par quelqu’un qui a déjà un mandat de parlementaire.” Suivez mon regard je ne vise personne… Compliqué de concilier un mouvement citoyen et l’organisation dans la durée d’un parti politique qui fonctionne. “Compliqué mais enthousiasmant, nous souhaitons rechercher les énergies souterraines, revenir à la base, rendre la parole et surtout le pouvoir aux citoyens”, reprend François Cocq.
A ce stade, le Front de Gauche a poliment pris acte de l’initiative, l’intégrant dans son communiqué du 1er juillet parmi les “différentes initiatives qui contribuent à nourrir le débat public.” Pour Fabien Guillaud-Bataille, secrétaire départemental et chef de file PCF dans le Val-de-Marne pour les régionales, il n’y a pas d’incompatibilité. “Ces initiatives ont vocation à se rassembler”, résume-t-il, rappelant également que la démarche du PCF passe aussi d’abord par une coproduction du programme avec les citoyens, avec des ateliers et prochainement une plate-forme Internet. Une démarche participative également revendiquée par les autres partis.
Pour celles et ceux qui veulent se rendre compte en allant à la source :
http://www.rassemblementcitoyenidf.fr/
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