A Limeil-Brévannes, la fermeture programmée d’ici l’été 2015 de la crèche familiale Les Bout’d’chou suscite la rébellion parmi les parents et les assistantes maternelles municipales qui ne veulent pas perdre leur poste. La maire défend cette décision dans le cadre d’une restructuration visant à augmenter le nombre global de places de crèche dans la ville.
Dans la rue des Tilleuls de Limeil, Les Bout’d’chou, ce-sont trois structures : une crèche familiale (d’une capacité d’accueil de 35 places) au sein de laquelle 10 assistantes maternelles municipales viennent avec les enfants qu’elles gardent chez elles, à raison de deux demi-journées par semaine, pour les habituer progressivement à la vie en collectivité jusqu’à l’âge de deux ans; une mini-crèche (d’une capacité d’accueil de 18 places) qui accueille les enfants à plein temps de l’âge de deux ans jusqu’à leur entrée en maternelle; et une halte-garderie (d’une capacité d’accueil de 15 places) ouverte 4 jours par semaine. Dans le cadre de sa politique petite enfance, la ville a décidé de recomposer l’offre en transformant cet espace en une structure unique d’une capacité d’accueil de 39 places, ouverte 5 jours par semaine, en plus de l’extension de la micro-crèche Pain d’épice qui passera de 10 à 15 places et de l’ouverture d’une nouvelle crèche de 36 places dans le quartier Saint-Martin à la fin de l’année.
“Le coût d’une place en crèche familiale revient à 11 000 euros contre 6 000 euros dans les autres structures. Nous préférons proposer plus de places aux familles pour le même prix, motive la maire UMP de la ville, Françoise Lecoufle. En plus, le système n’est pas pratique car les assistantes maternelles peuvent garder jusqu’à trois enfants mais elles ne peuvent se déplacer en voiture à la crèche familiale qu’avec deux enfants. Il faut donc mobiliser une personne pour venir chercher le troisième enfant. La crèche restera ouverte jusque cet été et nous avons pris l’engagement auprès des parents qu’ils disposeraient d’une place dans la crèche à la rentrée.”
Les parents et les assistantes maternelles ont pour leur part accueilli froidement la nouvelle. “Il n’y a pas eu de concertation préalable avec les personnes concernées, regrette une mère. Pour les enfants, nous regrettons la fin de la crèche familiale car c’est un mode de garde fantastique qui permet d’adapter en douceur les enfants à la collectivité, et aurions apprécié d’être prévenus plus tôt. Nous sommes aussi solidaires des assistantes maternelles qui vont être licenciées alors qu’elles avaient choisi ce statut plutôt qu’une installation en libérale, afin de pouvoir bénéficier du soutien d’une structure collective. Des assistantes maternelles nous ont par exemple expliqué les problèmes qu’elles ont pu avoir avec des parents qui ne peuvent plus payer ou qui ont une dépendance à l’alcool et leur laissent l’enfant tout un weekend.”
“Nous allons rencontrer chaque assistante maternelle et leur ouvrir la possibilité de devenir ATSEM dans les écoles maternelles ou d’acquérir un diplôme pour rejoindre une structure collective via la VAE (Validation des acquis par l’expérience). Pour les assistantes maternelles qui exerceront leur profession de manière autonome, nous avons aussi accepté d’étudier leurs conditions de logement, reprend la maire de la ville. Concernant les parents, nous les avons prévenus suffisamment tôt, leur garantissons une place en crèche à la rentrée, et organisons un baby-dating au mois de mai. Enfin, le CCAS contribue en fonction des revenus pour combler la différence de coût entre crèche et assistante maternelle“, complète Françoise Lecoufle. Délégué syndical FSU, Kader Derni exige pour sa part un reclassement de toutes les assistantes maternelles, en “CDI ou titularisées” et demande que soit remise en question la fermeture de la crèche “car c’est le souhait des assistantes maternelles.”
Afin de susciter le débat sur cette question lors du prochain Conseil municipal qui se tient le jeudi 19 février à 20h30, les parents ont décidé d’organiser un manifestation devant la mairie juste avant. Le Front de Gauche a également déposé une question écrite au Conseil municipal sur ce sujet.
Par ailleurs, les parents ont lancé une pétition qui a récolté (à l’heure de la publication de l’article) 364 signatures en ligne et environ 200 sur papier selon la mère interrogée. Voir la pétition.
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