Au parc départemental de la Plaine des Bordes de Chennevières-sur-Marne, situé dans cette frange de la banlieue qui relie cité dense et campagne péri-urbaine, l’association Relocalisons milite de manière festive et pratique pour maintenir sur place de l’agriculture vivrière- en mode bio cela va de soi.
Créée en 2009 par des habitants de Chennevières, Villiers et Champigny, Relocalisons s’est fixée pour objectif de promouvoir la relocalisation de la production, les circuits courts, avec pour principe de travailler à la fois sur la théorie et la pratique. Côté théorie, un journal trimestriel, des Assises de la relocalisation, le lancement d’un Appel à la relocalisation… Côté pratique, l’association, qui s’est vue confier 2 hectares de la Plaine des Bordes dans le cadre d’une convention avec le département, a investi dans un jardin collectif expérimental. Au programme ! jardinage, ateliers pratiques, fêtes, visites pour les scolaires et balades natures pour sensibiliser le grand public. “On veut créer du lien social, faire connaître l’association et ses motivations en faisant participer ceux qui vivent à proximité du parc, insiste Martine Tiravy, parmi les 10 coprésidentes de l’association qui compte une cinquantaine de membres. Du coup, on a un peu moins de temps pour la théorie et cela fait deux ans que nous n’avons pas organisé d’Assises de la relocalisation mais c’est difficile de concilier les deux. Nous sommes tous bénévoles.”
Ce lundi 28 septembre, l’association avait invité Gilles Domenech, biologiste des sols, à expliquer les principes du maraîchage sur sol vivant. Le principe : planter ou greffer des plantes et des arbres sur le patrimoine existant, sans le modifier. “L’idée, c’est de ne pas toucher à la terre : ne pas la labourer par exemple, car cela perturbe tout l’écosystème du sol : des insectes aux racines en passant par les couches de terre” explique Gilles Domenech devant une quarantaine de participants de tous âges, des jeunes ayant envie de s’installer comme maraîchers aux récents retraités en passant par des agents des espaces verts. “Aujourd’hui, l’atelier est un peu cher parce que l’association a faire venir Gilles Domenech, explique un adhérent qui a déboursé 20 euros pour y participer. Mais on sait qu’on va y apprendre des vraies techniques de professionnels. J’ai réussi à greffer un petit cerisier dans mon jardin à un prunellier sauvage, qu’on aurait tendance à arracher“, explique un membre de l’association. “”Lors de ces rencontres, on réfléchit tous ensemble, on échange, sur ce qu’on produit, ce dont on a besoin, ce dont on peut se passer” témoigne un adhérent.
Relocalisons s’investit aussi au sein du collectif Les Robins des Bordes qui regroupe trois autres associations de la plaine, l’Abeille des Bordes, qui s’occupe des ruches du parc, Franciliane, une asinerie laitière, et Val’Bio, jardin d’insertion qui commercialise des paniers bio et cultive 8 hectares de fruits et légumes dans le parc. Le Haras des Bordes , un poney club, doit aussi s’installer début 2016, avec pour la première fois des personnes qui habiteront sur place. Prochains projets collectifs : équiper la grange d’un four à pain. “On l’espère dans l’année“, estime Martine Tiravy qui prévoit déjà des ateliers autour du pain et la vente de pains bios. Et aussi, la création d’un café associatif.
En attendant, l’association prépare la Cop 21 à son niveau, avec trois événements à Champigny-sur-Marne : une soirée ciné-débat avec Marie-Monique Robin, autour de “Sacrée croissance“, un travail avec une artiste plasticienne pour créer une oeuvre à partir de déchets en partenariat avec des lycéens de Louise Michel, qui sera dévoilé lors de la Foire au troc et au cochon et une soirée contres pour les enfants au théâtre Jean Vilar.
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