Enfant du Kremlin-Bicêtre, Nebay est devenu graffeur-peintre après avoir été animateur pour la ville. Aujourd’hui, il se consacre exclusivement à sa passion, dans son atelier au cœur d’une cité du Kremlin-Bicêtre.
L’artiste expose ses créations dans les galeries Art Jingle et Wall Works du 3ème et 10ème arrondissement à Paris, mais aussi dans le Val-de-Marne au 42b à Saint-Maur-des-Fossés. Ses techniques recourent aussi bien au pinceau qu’à la bombe, allant du détournement d’affiches au recyclage d’objets trouvés réintroduits sur des supports boisés ou papiers.
A lire aussi :
Vitry(ne) du street art
Ivry, l’autre capitale du street-art
“Historiquement, le graffiti existe depuis 45 ans un peu près, alors que le street-art est plus récent. Les premiers graffeurs sont partis aux Etats-Unis, et ont ramené ce mouvement New-Yorkais des années 70 à Paris. Boxer et Bando sont les premiers à l’avoir ramené, c’était un privilège à l’époque, il fallait avoir des moyens. Les premiers graffitis sont apparus sur les palissades du Louvre, sur les quais de Seine…” explique-t-il en compagnie de son ami Tore, graffeur, qui voit dans le hip-hop “une interaction, un trait d’union, l’acceptation de l’autre” .
“Le graff est un art de vivre“
“Le graff est un art de vivre”, défend l’artiste. “Il ouvre sur le monde entier, on a une culture, on aime l’autre, le voyage et la découverte.” Pas de compétition malsaine entre artistes mais plutôt des potes qui décident de travailler ensemble. En témoigne le mur du gymnase Jacques Ducasse de la ville, qui a réuni des graffeurs de l’Essonne et de Seine-Saint-Denis .
“Avant les années 2000, les graffeurs du crew le MAC (Morts aux cons), Alex, Kongo, Juan, Lazoo, Psychose, Popof et j’en passe, avaient peint un mur dans le 13ème, on avait créé un jeu de piste avec les gamins, avec des marques sur le sol pour retrouver, indice après indice, le mur perdu de la rue Dunois“, se rappelle-t-il, “je voulais leur partager ma passion” .
Contacté par l’OPH (Offices Publics de l’Habitat) pour réaliser avec les enfants une oeuvre sur un immeuble de la cité des Martinets, l’ex-animateur n’a rien perdu du plaisir à transmettre à la jeune génération. Le secret d’un beau graffiti ? “La passion, une harmonie de couleurs, la connaissance de ses lettres, le travail sur esquisse“, explique le graffeur, rappelant que “le meilleur plaisir, c’est de faire l’œuvre, pas de la contempler puisqu’elle est vouée à disparaître.”
Hommage à Pavel 183
Une rencontre a particulièrement marqué Nebay. Celle avec le graffeur russe Pavel 183, lors du Festival Russenko au Kremlin-Bicêtre en 2013, décédé depuis à l’âge de 29 ans. Dans la ville, celui-ci a laissé son empreinte artistique, après avoir notamment collaboré avec Nebay.
La fresque du Moscovite, Place Jean-Baptiste Clément, réalisée dans le cadre du Festival, avait été ensuite effacée par erreur par les agents municipaux. “On a décidé de lui rendre hommage en refaisant sa main tendue, avec Tore, puis j’ai graffé son blase en rajoutant ce message : Rest in peace (repose en paix). Ce gars est parti trop vite.”
A lire aussi :
Vitry(ne) du street art
Ivry, l’autre capitale du street-art
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.