Un gamin hyper connecté en train d’envoyer un texto d’une main tout en maîtrisant son scooter de l’autre, un automobiliste pressé qui s’épargne la voie de contournement pour tourner à gauche, trop encombrée à son goût, préférant bloquer les voitures derrière depuis l’artère centrale afin de s’économiser le détour,
un autre encore qui ne s’embarrasse pas du feu rouge, et encore un qui appuie sur le champignon au-delà de la limite de vitesse… que ne ferait-on pas le matin pour aller au boulot plus vite !
«Sauf qu’à force d’être pressé, on finit par ne plus être du tout», commente le préfet du Val de Marne, Thierry Leleu, venu accompagner une opération de contrôle de police au pont de Joinville ce mardi au lever du jour, destinée à prévenir et verbaliser les comportements accidentogènes.
Dans le département comme ailleurs en France, les chiffres de la sécurité routière ont été moins bons en 2014 qu’en 2013, et le début 2015 n’est pas meilleur. Sur le premier trimestre, le Val de Marne a été le théâtre de 7 accidents mortels contre 6 au premier trimestre 2015. 4 victimes étaient des piétons et 3 étaient mineures. Dans 4 cas, la vitesse était inadaptée et dans 1 cas, le conducteur avait un taux d’alcoolémie supérieur à la norme autorisée.
«Les gens se sont habitués à la présence des radars et se sont organisés en conséquence. Les radars n’ont donc plus le même impact. Il y a du relâchement et les comportements à risque se banalisent, même en présence de policiers à proximité !», constate Olivier Calia, commissaire à la tête de la Division régionale motocycliste (DRM) qui chapeaute le service des compagnies motocyclistes (75) et les compagnies territoriales de circulation et de sécurité routières (CTCSR) du 92, 93 et 94. «Le comportement des motards à Paris devient préoccupant, témoigne Cédric Bossé, commandant de police en charge du CTCSR 94. Ils deviennent agressifs, même entre motards, tant la circulation est dense. Ce phénomène s’atténue heureusement à la sortie de Paris.» Les comportements à risque type grillage de feu, non-respect des limites de vitesse, manœuvres interdites, toxicologie au volant… demeurent en revanche au-delà du périph et concernent autant les piétons qui traversent n’importe où que les conducteurs de deux-roues ou les automobilistes. «Le défi en centre-ville est de partager la voie entre tous ses usagers», reprend Olivier Calia.
C’est dans ce contexte que le ministère de l’Intérieur a fixé des objectifs de réduction de la mortalité routière à chaque préfet de département. Et dans le Val de Marne, l’objectif est de 20% pour l’année 2015. En 2014, 24 personnes sont décédées, l’objectif est donc de passer en deçà des 20. Autant prévenir que les contrôles de police risquent de se faire plus fréquents… Le tarif : 90 euros pour un feu grillé et 4 points de permis en moins. Pour le téléphone au volant, ce-sont 3 points qui s’envolent et 45 euros… «Nous réalisons d’ores et déjà 4 à 5 contrôles quotidiens dans le département», indique Cédric Bossé. Des contrôles qui pourraient se multiplier avec l’arrivée des beaux jours où s’accroissent les imprudences sur la route, notamment sur les deux-roues.
Côté prévention, les actions vont des interventions dans les collèges et lycées pour les jeunes et auprès des clubs de loisirs pour les piétons âgés. Parmi les premières victimes cette année, figure en effet une femme de 90 ans percutée par un bus au sortir de la gare routière de Boissy-Saint-Léger. La quinzaine de la sécurité routière qui se tiendra en mai-juin sera aussi l’occasion d’organiser des villages de la sécurité routière avec ateliers prévention, simulation d’accidents…
En attendant, les patrouilles sur le terrain verbalisent bon train. Bilan des verbalisations de ce mardi matin au pont de Joinville : 2 téléphones portables au volant, 7 feux grillés, 1 ceinture non attachée, 3 personnes qui tournent à gauche sans emprunter la voie de contournement. Le tout en une heure top chrono avec une douzaine d’agents postés de part et d’autre du pont. «Les opérations ne peuvent pas durer longtemps car l’information se propage très vite», explique Olivier Calia.
Au niveau départemental, l’organisation de la sécurité routière a fait l’objet début février d’une réunion du pôle plénier sécurité routière présidé conjointement par le préfet et le président du Conseil général, définissant les grandes lignes d’action pour l’année. Voir article précédent à ce sujet.
Pour la première fois depuis des années la police du Val de Marne et son Préfet font leur boulot, ça mérite bien les gros titres !
Etonné de tels résultats, aucun véhicule ne circulant dans la voie de bus?
Alors que justement ça roule à gogo, mais c’est vrai que les gens voyant la Police au loin sortent souvent très vite de la voie.
ALors que justement, la photo de l’article montre 4 véhicules (3 particuliers, et un de transport) dans la voie de BUS, devant un bus, avec des policiers !
Vive la Police à 3 vitesses !
Comme indiqué, 13 verbalisations en 1h, vu les faits constatés, le Police a fait du chiffre, si on mettait une police nationale de la Route, la dette du pays serait une lointaine hoirtoire, car remboursée très rapidement.
Il ne me semble pas que ce soit une voie de bus.
Merci “Il en faut pour tous”.
Ce couloir avec le gros panneau au sol BUS est bien un couloir de bus, il fait partie des kilomètres “couloirs de bus” comptabilisés par le STIF et la RATP dans leurs données annuelles.
Cette voie est donc bien réservée aux bus en heure de pointe, et pourtant comme le montre la photo, il y avait des véhicules dedans sous le nez du préfet et de la police !
@Tom70s
C’est une voie de bus vers Paris entre 6h30 et 9h30 :
http://goo.gl/maps/z60nn
et le soir entre 16h30 et 20h30 :
http://goo.gl/maps/GSdUC
Pas de cycliste verbalisé ? 🙂
Cet endroit du 94 est celui qui voit passer le + de vélos à la journée.
Verbaliser les cyclistes qui risquent la mort à chaque trajet ou verbaliser les motorisés tueurs? La priorité me semble évidente… On parle avant tout de sécurité.
De plus, à part griller le feu (ce qui est un peu risqué avec la police au carrefour), il y avait peu de chance de commettre une infraction à vélo à cet endroit.
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