Commerce | Val-de-Marne | 20/03/2015
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Tournée des bistrots en Val de Marne : à la vôtre!

Tournée des bistrots en Val de Marne : à la vôtre!

Momo et l'équipeCertes il n’y a plus de bistrot à chaque coin de rue comme il y a encore quelques dizaines d’années, mais il reste encore quelques bars dans le Val-de-Marne, qui résistent chacun avec leur ambiance. Tournée de printemps.

Au Grand comptoir de Champigny, à l’angle du boulevard de Stalingrad, l’ambiance est festive. Sonia et Tarkan sont fiers de ce commerce qu’ils gèrent depuis trois ans maintenant. “Regardez mes jeunes, j’ai d’excellents joueurs de baby-foot l’après-midi, et le soir, j’ai plutôt les anciens, des clients fidèles.” La conversation est conviviale.”J‘aime rencontrer de nouvelles personnes, elles sont les bienvenues, on ne tient pas un bar pour la jouer individuel.” Occasionnellement, les soirs de match, le bar est investi par les jeunes, feuilles de pari à la main, tournant le dos au bar pour regarder l’écran. De la troisième guerre mondiale au match de foot de ce soir entre le PSG et Monaco, tous les sujets sont passés en revue. Une seule ombre au tableau, la ligne du métro 15 du Grand Paris Express doit passer par chez eux… “Pour l’instant, on ne bouge pas, aucun autre local n’est prévu pour le moment.

Sonia et Tarkan au grand comptoir

Dans la rue piétonne de Villeneuve-Saint-Georges, le Central  est tenu à bout de bras par Rabah, un peu fatigué par les travaux de réaménagement. Il regrette aussi “le manque de savoir-vivre des jeunes” qui rentrent dans son bar sans dire bonjour, juste pour aller aux toilettes ou manger un sandwich, avant d’en ressortir sans rien consommer. Il y a quand même des fidèles, comme Omar, seul cet après-midi à se taper la discute avec le patron.

Central

A Nogent-sur-Marne,  François mise tout sur la culture bistrot. Le jeune homme a repris Chez Guéridon, pas loin du cinéma, à la retraite de l’ancienne propriétaire, et s’est mis au défi de rajeunir l’ambiance . “Salut mon poulet”, tonne un client en passant la porte. “A part quelques rares anciens, les habitués ont tous entre 30 et 40 ans, travaillant dans l’immobilier et le bâtiment”, constate François. Sur un air de Get Lucky des Daft Punk, quelques uns sont là, tous avec leurs téléphones portables pas loin des yeux, réagissant à l’actualité des quotidiens déployés sur le bar. “Ici c’est comme un village, tout le monde se connaît, c’est sympa mais ça parle beaucoup, si quelqu’un prend une cuite un soir chez vous, vous pouvez être sûr que le lendemain, toute la ville est au courant.”

Guéridon

A quelques pas, Du côté de chez Fred rencontre un franc succès avec ses happy-hour de 17h à 22h et ses cocktails. Le bar, repris par Fares, a aussi changé ses codes. Exit la barbe de baroudeur, place à la cravate noire, la chemise repassée et les cheveux bien fixés au gel.

Fred

Rue Paul Bert,  le bar de l’Ambiance vit beaucoup grâce aux jeux et au PMU.  “C‘est devenu dur de tenir un bar à l’ancienne aujourd’hui, parce que ce n’est plus la même moyenne d’âge, plus la même politique, plus le même mélange des générations“, explique Beka derrière son comptoir.  “La répression de l’alcool et de la cigarette a tué notre commerce, les gens ont peur de perdre leur permis et n’ont pas toujours envie de sortir pour fumer. Voilà deux ans que j’ai arrêté de fêter le Beaujolais nouveau, ça ne rassemble plus. Et puis, Internet a donné naissance à une génération repliée sur elle-même. Aujourd’hui, tu peux jouer au poker ou à la belote sur la toile… On vient ici juste pour jouer au PMU.  Je suis lucide, si je n’avais plus les courses, je pourrais baisser le rideau.” En attendant, un chanceux qui a souhaité resté anonyme a empoché 725 000 euros en venant parier chez lui la semaine dernière!

Beka

Au coin de la rue, Chez Paul Bert fourmille en permanence.  Les drapeaux français et portugais flottent de part et d’autre tandis que l’antenne portugaise est retransmise en permanence. Le patron n’a pas une minute à lui : “J‘ai des clients toute la journée, des ouvriers, des gens du bureau. C’est la mixité, on est comme une famille ici, tout le monde s’entend bien, les Arabes, les Français et les Portugais!” Accoudés, la bière à la main, à gratter les tickets de la française des jeux, ils devisent avec le gérant qui court de droite à gauche le torchon sur l’épaule.

Paul Bert

Au petit village de Chennevières, dans les hauts reliefs du Val-de-Marne, Momo se désole un peu.  “Les retraités viennent les quinze premiers jours et après je vois de moins en moins de monde, les petites pensions ont tué la culture du bistrot, et ce n’est pas la génération Coca-Cola qui prendra la relève!  Aujourd’hui, les jeunes achètent leurs boissons au supermarché et les consomment à la maison, entre eux.” Momo peut tout de même compter sur ses fidèles. Didier, qui tient un cabinet de kinésithérapie, vient chaque jour prendre son café après le travail. Dominique, retraité, préfère la bière blonde.

Bar de la côte

Dans cette tournée des bars, c’est finalement à la brasserie de la mairie à Champigny que nous avons trouvé un zinc, un vrai qui brille! tenu par Mocrane.  Jean et Bernard y ont leurs habitudes.  “Je me souviens quand j’ai eu un accident à la jambe,  je suis venu au bar en béquille, et comme un membre de ma famille, Mocrane a été le premier à faire le tour du comptoir pour me porter assistance, je ne l’oublierai jamais.” Malgré tout, les clients se dirigent plus massivement vers les tables qu’autour du beau zinc.

Brasserie Mairie

 

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