Parcours du combattant administratif, la régularisation des travailleurs migrants est devenue un véritable cauchemar selon les militants de la Commission travailleurs migrants de l’union départementale de la CGT (CGT94), qui ont dénoncé lors d’une conférence de presse à la Maison des Syndicats de Créteil un durcissement général des conditions.
“Jusqu’en juillet dernier, 80% des dossiers que l’on transmettait à la préfecture entraient dans le processus de régularisation. Aujourd’hui, 80% d’entre eux sont rejetés presque automatiquement“, regrette Philippe Jaloustre, responsable de la commission à la CGT94. En cause selon le syndicat, l’application de la circulaire dite Valls, entrée en vigueur en novembre 2012. Cette circulaire prévoit notamment la production d’un formulaire Cerfa signé par l’employeur qui certifie le temps de travail du salarié et son ancienneté dans l’entreprise. “Beaucoup ici ont été obligés de travailler sans être déclarés, et dans certains métiers, comme les services à la personne, il est difficile de cumuler 35 h de travail hebdomadaire”, dénonce Philippe Jaloustre. La CGT94 prévient : “On n’hésitera pas à aller au conflit avec les patrons s’ils refusent de délivrer un CERFA et que les choses n’évoluent pas.”
Le syndicat regrette aussi une dégradation des relations avec la préfecture. “Avant, nous avions un rendez-vous mensuel avec la préfecture. Aujourd’hui, les syndicalistes ne sont autorisés qu’à déposer 30 dossiers tous les deux mois, en comptant les suites des dossiers déjà en traitement“, regrette Philippe Jaloustre. “On a un peu l’impression qu’on nous dis : vous, syndicats, arrêtez de vous mêler des affaires qui ne vous regardent pas ! Mais ce sont nos collègues de travail et la défense de leurs droits et de leur dignité nous regardent.“
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