Les élus d’opposition centriste de Saint-Mandé demain, Luc Alonso (Modem) et Lucile Robinet (SE) viennent de remporter une première manche contre la majorité municipale LR au Tribunal administratif de Melun en faisant annuler le règlement intérieur qui prévoyait que les tribunes politiques des groupes dans le magazine municipal, Saint-Mandé Infos, soient de taille proportionnelle à leur nombre d’élus.
Ainsi, dans cette rubrique baptisée Libre expression, la majorité municipale dispose-t-elle dans chaque numéro de 4000 signes, tandis que les autres groupes ont droit, qui à 3 000 signes, qui à 2 000 ou 1000 signes (1 signe correspondant à un caractère ou un espace entre deux caractères).
Cette disposition figure au titre de l’article 30 du règlement intérieur voté par le Conseil municipal en septembre 2014. C’est ce règlement intérieur que les élus de Saint-Mandé demain ont attaqué au Tribunal administratif en septembre 2014.
“Nous pensons que la majorité ne doit pas s’exprimer dans le même espace que l’opposition ; que le nombre de caractères attribués à l’opposition ne doit pas se faire en fonction du nombre de caractère attribué à la majorité ; que les tribunes de l’opposition doivent clairement être estampillées comme telle ; que la photo doit pouvoir comporter tous les membres du groupe et être au choix des principaux intéressés ; et que la liberté d’expression d’un élu d’opposition ne peut se faire au détriment d’un autre élu, comme c’est ici le cas”, défendaient alors les élus sur leur site Internet.
Le Tribunal rappelle la séparation obligatoire entre tribunes de la majorité et de l’opposition
Alors que le rapporteur public avait proposé de débouter les deux élus de leur demande, le Tribunal administratif a finalement donné gain de cause aux opposants lors de sa séance publique du 19 novembre. Motif exposé par le tribunal : “l’espace consacré à l’expression des conseillers municipaux doit être réservé uniquement à ceux qui n’appartiennent pas à la majorité ; en prévoyant que chaque liste composant le conseil municipal a accès à l’espace “libre expression” du bulletin d’information municipale, le conseil municipal de Saint-Mandé a méconnu les dispositions précitées de l’art. L 2121-27-1 du Code Général des Collectivités Territoriales”.
“Cela signifie que la majorité municipale ne peut plus avoir de tribune dans la zone de “libre expression” qui est désormais réservée aux élus d’opposition“, se réjouit Luc Alonso. “Nous demandons désormais au maire de revenir à la raison et de tirer toutes les conclusions de ce jugement, et de laisser aux seuls élus d’opposition l’espace de “libre expression” du journal municipal, non sans réunir en urgence la Commission ad hoc pour rédiger un nouvel article 30, respectueux cette fois-ci du droit et de l’équité“, enjoint l’élu qui rappelle que la majorité municipale dispose déjà d’une quarantaine de pages pour s’exprimer dans le magazine de la ville, entre l’éditorial, les interviews du maire ou des élus majoritaires et “les dossiers thématiques de plusieurs pages pour défendre la politique menée par la majorité”.
La municipalité peut désormais faire appel de la décision, qui sera alors renvoyée au jugement de la Cour administrative d’appel . “Si tel est le cas, nous irons jusqu’au bout de la procédure en nous rapprochant d’une association type Anticor pour nous défendre“, prévient Luc Alonso.
Bonjour François, J’ai regardé le journal de Vincennes. Et j’observe que les élus de la majorité s’expriment dauns un encart à part “démocratie locale”. Et l’opposition dispose bien d’un espace réservé “tribunes”. Nous ne rencontrons donc pas le même problème . Quelque soit l’évolution de notre affaire il me semble que tu ne pourras t’en revendiquer. Cordialement
Même problème à Villeneuve le Roi où le magazine municipal est un véritable outil de propagande et où la majorité municipal se permet de prendre la moitié de la page de libre expression, laissant l’autre moitié aux deux groupes de l’opposition. nous allons suivre de très près ce jugement. Idem pour le site internet, pour tous les autres documents mettant le maire et la majorité municipal en avant.
Bonjour,
Merci,
Juste une précision, c’est devant la Cour Administrative d’Appel qu’il pourrait y avoir un appel et non le Conseil d’Etat.
Excellente initiative.
Elle rappelle que la liberté d’expression est valable pour tous et quelques soit le nombre de ses représentants au sein de l’assemblée municipale.
Sans doute faudrait-il aller plus loin puisque le 1er Magistrat dans certaines Communes (Saint-Maurice notamment), bénéficie également d’une page entière pour écrire son Edito, qui véhicule souvent un message politique pour qui sait lire entre les lignes…
Rappeler aussi que beaucoup de Villes ne CEDENT aucun espace de libre expression à leurs opposants…
Quid également des espaces libre expression des sites internet des Communes ?
Bravo, nous avons le même problème à Vincennes donc nous allons suivre avec beaucoup d’attention l’évolution de ce dossier.
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