Fête traditionnelle française vieille de plus de 400 ans, la foire aux cochons de Champigny-sur-Marne, c’est d’abord la rencontre entre la campagne et la ville.
Derrière son comptoir, Thierry Saint-Cerin, agriculteur de Cosnes-sur-Loire dans la Nièvre en Bourgogne, propose aux visiteurs de goûter son lait de chèvre. “Les gens me demandent souvent : pourquoi est-il pasteurisé ? Comment en fabrique-t-on ? Pour eux, c’est une découverte“, explique cet habitué de la foire depuis 15 ans. Champigny a fait appel à un agriculteur pour ramener les cochons à la foire qui n’en avaient plus dans les années 80. J’aime bien venir dans cette commune où tout le monde s’appelle camarade!” Thierry n’est pas monté seul mais avec les collègues de son association Les gens de la terre qui regroupe des paysans de la Nièvre et propose des animations liées à la ferme dans les villes pour rapprocher ces deux mondes.
A 30 ans, Adrien est fromager à Gap dans les Hautes-Alpes (PACA). Cette foire aux cochons est pour lui la toute première occasion de monter en région parisienne, “un autre monde où les gens sont souriants et accueillants avec plus de moyens pour acheter” constate le producteur, ravi d’apporter la dose de calcium aux Campinois. “Tout le monde achète le fromage, peu importe la culture“, se réjouit son associé Kévin pour qui c’est la quatrième année.
L’Auvergne a également fait le voyage pour livrer sa charcuterie. “C’est que du bonheur“, s’enchante Sophie Maton, venue de Langeac, en Haute-Loire. “Avec la foire de Lille, la foire aux cochons de Champigny est un incontournable ! Chaque année, nous retrouvons une clientèle d’habitués.” A l’instar de Grégory et son fils.
Du côté de la Bretagne, crêpes, galettes et cidre accompagnent les saucisses. “On joue le jeu du circuit-court par rapport aux grands groupes, c’est ce vers quoi on tend à revenir, surtout après l’annonce de l’OMS sur la viande cancérogène“, insiste un boucher originaire de Dinan, dans les Côtes d’Armor, ancien commerçant à Joinville-le-Pont et qui se partage désormais entre deux sites de production, l’un en Bretagne et l’autre dans l’Essonne. Le Breton fait aussi honneur à l’Alsace, qui fait déguster un vaste plateau de choucroute.
Cédric, Guadeloupéen originaire de Capesterre-Belle-Eau mais basé à Sartrouville, fait partie des habitués depuis 15 ans et connaît toujours autant de succès avec ses acras de morue. “Entre les métropolitains, les Portugais et les Antillais, notre clientèle, qui nous connaît bien, vient de partout” se réjouit-il.
Un seul regret unanime pour les commerçants comme les visiteurs : que la fête n’ait duré qu’une seule journée cette année.
Les politiques, eux, sont venus faire campagne malgré la mise en garde du maire PCF de la ville Dominique Adenot, qui dénonçait la venue des tentatives récupératrices déplacées. “La foire aux cochons est une grande manifestation populaire où nous ne sommes pas venus faire d’acte politique“, a répondu Wallerand de Saint-Just, tête de liste FN en Ile-de-France, venu soutenir la tête de liste départementale Dominique Bourse-Provence et acheter du miel.
Laurent Lafon, tête de liste départementale LR-UDI-Modem était aussi sur le terrain aux côtés du conseiller d’opposition Laurent Jeanne, 13 e de liste.
Et les cochons ? Ils étaient aussi au rendez-vous, en compagnie quelques moutons, veaux et animaux de basse-cour. Voir ci-dessous.
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