Société | | 19/10/2015
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Une première conférence régionale sur les Roms en Ile-de-France

Une première conférence régionale sur les Roms en Ile-de-France

Alors que les élus locaux réclamaient de longue date une table-ronde sur la question des populations roms en Ile-de-France, la préfecture de région accueille ce mardi 20 octobre une première conférence régionale entre communes, départements et représentants de l’Etat.

Le contexte : des populations qui s’installent dans des campements de fortune : délaissé d’autoroute, friche hospitalière, industrielle, bordure de voie ferrée, bâtiment désaffecté… Parfois, ces bidonvilles grossissent jusqu’à accueillir quelques centaines de personnes comme récemment au bidonville Truillot d’Ivry-sur-Seine ou comme à Sucy-en-Brie il y a quelques années. Au terme de procédures d’expulsions, une fois tous les recours en justice épuisés, les familles partent ailleurs, prenant congé généralement quelques jours avant l’expulsion. Des changements qui impactent à chaque fois le parcours des enfants scolarisés ou l’accompagnement des résidents par les associations, des cours de Français au suivi de santé. Des diagnostics sociaux sont pourtant réalisés avant les expulsions, dans le cadre de la circulaire Valls de 2012, avec parfois une proposition d’inclusion dans un logement de la ville ou, le plus souvent, des nuitées d’hôtel pour les personnes identifiées comme fragiles (familles avec enfants, femmes enceintes…).  Des propositions que les personnes concernées sont loin d’accepter systématiquement car cela ne leur permet pas de s’installer en famille, de cuisiner sur place… Comment gérer la situation en conciliant sécurité, humanisme et acceptation par les riverains parfois excédés par certaines nuisances comme les fumées s’échappant des feux liés au chauffage et activités de ferraillage,  tel est le casse-tête des élus. Est-il possible d’avoir une réponse régionale constructive ?C’ est l’un des enjeux de la réunion qui doit se tenir ce mardi 20 octobre.

“Le nombre de personnes roms reste assez constant, de l’ordre de 10 000 à 15 000 personnes en Ile-de-France. Il doit être possible de mieux partager l’effort d’accueil entre les collectivités, de travailler à des solutions plus pérennes pour éviter les installations dans des endroits comme les bords d’autoroute, de favoriser la scolarisation des enfants et de travailler avec les pays d’origine pour que les personnes qui repartent sur place puissent avoir un projet professionnel dans leur pays. C’est ce que nous avons essayé de faire lors de notre expérimentation sur le village d’Orly, menée il y a quelques années, avec des règles strictes “pas de mendicité, pas de travail des enfants…” C’est de cette expérience que nous allons témoigner lors de cette réunion. Pour mettre en place ces projets, des crédits européens existent, qui ne sont actuellement pas tous utilisés. Ce n’est donc pas seulement un problème de moyens”, espère Christian Favier, président PCF du Conseil départemental du Val-de-Marne.

A Ivry-sur-Seine, le maire PCF Philippe Bouyssou entend intervenir sur l’expérience du bidonville Truillot, installé durant quatre ans sur un site de l’AP-HP. “Cette question doit être abordée dans une vision plus large de l’action générale contre la grande pauvreté et la précarité de vie. Nous devons réinterroger d’urgence les dispositifs existants alors que l’on fait le constat de l’asphyxie du 115 et que le Samu social est débordé. Il est indispensable que les moyens soient mobilisés pour des solutions durables et dignes sous la responsabilité de l’Etat et le pilotage des opérateurs sociaux de la Plateforme AIOS (Plateforme d’Accueil, d’Information, d’Orientation et de Suivi des ménages issus des campements)“, insiste l’élu dans un communiqué.

Chez Romeurope, seule association invitée à s’exprimer lors de cette conférence, on reste un peu sur ses gardes. L’intitulé de la conférence, “Les campements illicites roms représentent un défi en termes d’ordre public et de cohésion nationale pour la société française et les pouvoirs publics”, a fait tiquer l’association.  “Cette formulation renvoie une fois plus les Roms à une situation illicite“, regrette Aline Poupel de Romeurope 94.

 

Au programme de la journée : état des lieux des campements en Ile-de-France,  situation et évolution des implantations, rappel du cadre juridique des évacuations (Circulaire Valls de 2012),  témoignages d’élus …

 

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