Fontenay-sous-Bois se dépêche de boucler la révision de son plan local d’urbanisme (PLU) avant l’entrée en vigueur de la métropole du Grand Paris. Objectif : maîtriser la densification et l’accès au logement à prix raisonnable, développer l’économie et préserver les espaces verts. Un PLU de combat évoquent les élus communistes de la ville, cinquante ans après la bataille de la ZUP.
A l’origine des grands ensembles
ZUP : zone à urbaniser en priorité, telle était l’arme fatale de l’Etat pour répondre aux besoins urgents de logement dans les métropoles au début des années 1960, donnant lieu à des grands ensembles dans les banlieues, dotés d’un confort moderne comme la salle de bain et les toilettes qui n’étaient pas la norme dans les lotissements surpeuplés poussés comme des champignons et sans toujours de voirie ni d’assainissement entre les deux guerres, ni surtout dans les bidonvilles.
Entre le baby-boom, l’exode rural, les logements détruits par la guerre, les besoins sont immenses- l’appel de l’Abbé Pierre retentit en février 1954- et l’Etat pare au plus pressé avec ces grandes barres, quelques années avant la planification des villes nouvelles. Entre 1958 et 1969, 195 ZUP sont ainsi instituées en France, dont 20 en région parisienne, accueillant en moyenne 4 000 logements. Le périmètre est décidé par arrêté ministériel et les villes doivent lutter pour être parties prenantes.
A Fontenay-sous-Bois, dans l’actuel quartier de Val de Fontenay, le projet de ZUP de la plaine, dessiné en 1960 par l’architecte-urbaniste Marcel Lods, prévoit au départ 12 000 logements sur cette vaste plaine maraichère. C’est la Saerp (Société d’aménagement et d’équipement de la région parisienne) qui est concessionnaire de l’opération. En parallèle, il est prévu de faire passer l’autoroute A 86 au milieu de la ville, ainsi que l’A17 (un projet de rocade autoroutière abandonnée en 1974) au milieu du grand ensemble, avec un échangeur. Pour compléter le tout, le RER doit passer en tranchée ouverte partout…
Finalement, le projet sera amendé, au terme de négociations soutenues avec les élus locaux. L’A86 est positionnée du côté de la voie de chemin de fer pour ne pas couper la ville, l’A17 sera finalement abandonnée, le RER passe en partie en souterrain. Le nombre de logements est ramené à 7000 et une zone de développement économique, non prévue au départ, voit le jour du côté Val de Fontenay, permettant de créer de l’emploi sur place et d’éviter le cantonnement à une seule cité dortoir. Une dizaine de grandes tours de 18 étage sortent de terre mais également des immeubles de plus petite taille, des espaces verts et des équipements publics. Quelques architectes, d’Américo Zublena à Oscar Niemeyer en passant par Michel Andrault et Pierre Para, signent la mutation urbaine de Fontenay, qui passe de 35 000 habitants en 1954 à 50 000 à l’aube des années 1980.
Une ville plurielle qui reste peu dense aux portes de Paris
Aujourd’hui, Fontenay-sous-Bois compte 53 000 habitants (population municipale 2015), avec une densité d’un peu moins de 100 habitants par hectare, alors que Vincennes et Saint-Mandé se situent autour de 250. Avec ses grands ensembles, ses quartiers pavillonnaires bourgeois et populaires, son pôle économique, ses espaces verts (40% du territoire de la ville est planté), Fontenay accueille aussi bien des personnes très pauvres que très riches (540 foyers ont payé l’ISF en 2013). Ses 7 408 logements sociaux représentent 33,1 % de son parc de résidences principales. Si la commune a limité les coupures urbaines autoroutières et évité la grande cité dortoir sans activité économique, elle doit toutefois composer avec une juxtaposition de quartiers très différents et des problèmes inhérents à beaucoup de communes de banlieue comme la difficulté de retenir le commerce de proximité dans certains quartiers, le manque de stationnement et encore le vieillissement de cités HLM des années soixante.
Les enjeux du Grand Paris
Alors que l’organisation-planification du Grand Paris est en train d’émerger via différents outils, du schéma directeur de la région Ile de France (Sdrif) aux contrats de développement territoriaux (CDT) liés au réseau de transport Grand Paris Express en passant par le nouvel échelon de gouvernance que constituera la métropole du Grand Paris dès le 1er janvier 2016, Fontenay entend bien maîtriser son devenir au sein de ce nouvel ensemble. La ville a plutôt à gagner des projets en cours, confortée comme véritable hub de transports publics. La station Val de Fontenay, déjà desservie par le RER A et le RER E (qui ira dans le futur jusqu’à la Défense), sera traversée à l’avenir par la ligne 15 Est du Grand Paris Express et accueillera les terminus de la ligne de métro 1 et du tramway T1. Une formidable opportunité pour son développement économique alors que le secteur Val de Fontenay dispose encore de foncier et accueille déjà des grandes entreprises. Un développement fortement encouragé par le Sdrif qui situe Val de Fontenay parmi les pôles de rééquilibrage économique de l’Est parisien. En parallèle de l’économie, le Sdrif voit également Fontenay comme une terre d’accueil de nouveaux logements, à l’instar de Rosny, Chelles, la VDO de Champigny… pour éviter la péri-urbanisation de long du RER A et de l’autoroute A4. Fontenay-sous-Bois est également partie prenante d’un projet de CDT commun avec les villes de Nogent-sur-Marne, Le Perreux-sur-Marne, Neuilly-sur-Marne, Neuilly-Plaisance et Rosny-sous-Bois, dont l’objectif total de créations de logements par an fixé par l’Etat pour atteindre l’objectif de 70 000 logements par an à l’échelle de l’Ile de France est de 1370. A ces pressions réglementaires, s’ajoute la pression du marché avec un foncier de plus en plus cher. C’est dans ce contexte que la ville a décidé de réviser son PLU, voté en 2007, à marche rapide, afin qu’il soit opérationnel d’ici la fin 2015, avant que n’entre en vigueur la métropole du Grand Paris, nouvel échelon de gouvernance à l’échelle de Paris et sa petite couronne. A cette date en effet, l’élaboration des PLU sera confiée au Conseil de territoire, un organe de gouvernance intermédiaire entre la commune et la métropole. «Notre objectif est de nous inscrire dans la métropole en organisant la densification là où elle est pertinente, tout en maintenant les équilibres entre les espaces plantés et construits ainsi que la diversité des habitants qui font l’identité de Fontenay-sous-Bois», insiste Jean-François Voguet, le maire PCF de la ville.
Maîtriser la création et l’accès au logement
Pas question de construire sans contrainte urbaine et sociale donc. Concernant l’urbanisme, l’objectif est de protéger les cœurs d’îlot et les espaces verts (parcs, jardins partagés) et de densifier les grands axes pour les transformer en boulevards urbains avec des commerces et activités en rez-de-chaussée. La ville souhaite également maîtriser les conditions d’accès au logement malgré la cherté du foncier. Dans son Projet d’aménagement et de développement durables (PADD), l’un des documents préparatoire au règlement du PLU, il est ainsi prévu de construire 172 logements neufs par an de 2015 à 2030, dont 50% de logements sociaux concernant les projets portés par la ville. Le PADD suggère aussi de préciser la localisation des logements sociaux par quartier afin d’équilibrer leur répartition. «La pression du marché foncier pèse sur les bailleurs sociaux qui peuvent être tentés de revendre à un promoteur pour développer du logement ailleurs, ce qui reviendrait à rejeter les classes populaires en grande banlieue. Nous souhaitons éviter cette dérive», motive Jean-Philippe Gautrais, adjoint à l’urbanisme. Le futur PLU devrait donc afficher des objectifs en termes de production de logements neufs moins ambitieux que l’actuel PLH (Programme local de l’Habitat) qui les fixait à 250 mais n’a pu les atteindre. «172 logements neuf par an constitue un compromis entre les objectifs du SRIF et les besoins d’une ville à taille humaine», défend Jean-Philippe Gautrais.
Alouettes, ligne de crête, place Moreau David
Cinq secteurs ont été considérés comme stratégiques pour faire évoluer l’urbanisme de Fontenay. Coupé de la ville très tôt par la voie de chemin de fer, le quartier des Alouettes, qui a déjà accueilli plusieurs programmes de logements ces dernières années, devrait poursuivre son développement en parallèle de son désenclavement du reste de la cité. Au programme : la requalification de la D86 en boulevard urbain en développant habitat, commerces en rez-de-chaussée et équipements publics. Dans le détail, le Péripôle devrait accueillir 350 logements et l’aménagement de 155 000 m² de surface de commerces et bureaux, 29 000 m2 sont programmés sur le terrain de la Boucle A 86 et encore 25 000 m2 d’activités et une centaine de logement pourraient être programmés sur le site de la Pointe, sur des terrains en cours d’achat par l’EPF (Etablissement public foncier d’Ile de France).
D’un versant à l’autre
Le document préparatoire du PLU propose ensuite de requalifier le centre commercial et les équipements scolaires du quartier des Larris, en améliorant également sa connexion avec le reste de la ville. Troisième secteur cible : la ligne de crête et notamment le quartier de la Redoute et l’îlot Michelet (ensemble de parcelles comprises entre les rues Michelet, Lesage et Paul-Bert). Un secteur qui organise physiquement la frontière entre les deux versants de la ville, et qui doit être réaménagé en transition vivante plutôt qu’en ligne de démarcation. Au programme : densification du boulevard en logements, activités, nouvelles liaisons, équipements publics. Alors que le quartier des Larris, qui accueille 15% des habitants de la ville, avait bénéficié de l’ANRU 1 à titre dérogatoire, il n’a pas été retenu parmi les dix quartiers d’intérêt national du Val de Marne à bénéficier de l’ANRU 2 (programme de financement par l’Etat de rénovation urbaine des quartiers les plus pauvres). La ville ne désespère toutefois pas d’avoir une seconde chance alors que des quartiers d’intérêt régional doivent être désignés courant 2015 dans le cadre du CPER (Contrat de Plan État-Région) et aimerait y inscire le site des Larris et de La Redoute. «Nous avons le soutien de la Drihl (Direction Régionale et Interdépartementale de l’Hébergement et du Logement) et du Conseil général du Val de Marne», indique Jean-François Voguet.
Côté bois, deux quartiers sont ciblés. Le secteur Pasteur, qui accueille à la fois de l’activité (ateliers de la RATP, entreprise pharmaceutique Cenexi …) et du logement, poursuit sa mutation en zone résidentielle. Une reconversion sur laquelle souhaite se pencher le PLU pour l’encadrer voire l’accompagner en termes d’équipement public, notamment scolaires. Les alentours de la place Moreau David enfin, quartier cossu particulièrement prisé en raison de la proximité du RER A et du bois de Vincennes, font l’objet de plusieurs secteurs de projet comme l’ancien Institut protestant Jeanne d’Albret ou le 1bis rue du Clos d’Orléans qui donnent directement sur la place.
Besoin de stationnement
Les nouvelles opérations immobilières devraient être l’occasion créer plusieurs parkings publics, notamment au niveau Moreau David, particulièrement attendus des habitants qui évoquent régulièrement leur difficulté à se garer. Le PADD mentionne également le développement de stations d’auto-partage et l’incitation à la rotation des véhicules en zone bleue comme solutions au problème de stationnement.
Débat politique
Pour les élus de de la ville, la révision du PLU s’inscrit clairement dans le cadre d’un combat politique contre le projet de gouvernance métropolitaine. «Il s’agit de faire en sorte que Fontenay reste une ville pour tous, quel que soit son niveau de revenu», insiste le maire. D’où un positionnement résolu en faveur du développement du logement social que ne partage pas Gildas Lecoq (UDI), président du groupe d’opposition de la droite et du centre
au sein du Conseil municipal. «Mes priorités en matière de PLU sont d’abord la redistribution des équipements publics sur le territoire. Nous n’avons pas d’école dans le quartier des Parapluies par exemple. Seconde priorité : définir clairement nos objectifs en termes de logement. Le PLH indique 30% de logements sociaux mais tous les projets actuels s’élèvent à 50%. Troisièmement, il est nécessaire de préserver les quartiers pavillonnaires qui donnent l’âme de cette ville dans les zones déjà denses, notamment sur la ligne de crête. Enfin, il est urgent d’avoir une politique d’organisation de l’offre économique et commerciale à l’occasion de l’arrivée des nouveaux transports à Val de Fontenay afin de ne pas manquer cette opportunité. Nous en avons cruellement besoin étant donné notre situation financière», insiste l’élu d’opposition.
Une première confrontation politique assez animée s’est déjà tenue entre gauche et droite lors de la présentation du PADD en Conseil municipal en décembre dernier. De son côté, Philippe Cornelis, adjoint EELV au développement durable, a insisté sur la nécessité de préserver la verdure dans la ville dans le cadre des opérations urbaines à venir, évoquant précisément le cas du secteur des Alouettes, ainsi que la nécessité de mener à bien la transformation des voies en zones 30 et le partage de la voirie prévus dans le PADD, quitte à élargir les trottoirs, en l’accompagnant d’une meilleure desserte de la ville par les bus.
Un référendum pour approuver le PLU
La révision du PLU, initiée en Conseil municipal de juin 2014, a déjà fait l’objet de plusieurs réunions de quartier. En termes de documents, un diagnostic a été élaboré cet été puis un projet d’aménagement et de développement durable fin 2014. La prochaine étape, la plus importante, concerne l’élaboration du règlement en cours de préparation depuis janvier avec le bureau d’études Ville ouverte. C’est ce document qui fixe précisément les règles d’urbanisme, dans le respect des documents qui lui sont opposables comme par exemple le Sdrif qui définit les orientations urbaines au niveau régional. Quatre nouvelles réunions sont organisées en mars pour discuter de ce règlement ainsi que quatre balades urbaines par quartier qui se tiendront toutes ce samedi 7 mars. Suivra une initiative peu commune, une consultation citoyenne, sorte de référendum municipal, du 27 avril au 15 mai, avant une réunion publique générale le 6 mai. Le vote du PLU est ensuite programmé le jeudi 28 mai pour mise en enquête publique en septembre et approbation définitive en Conseil municipal en décembre 2015.
Pour aller plus loin :
Télécharger le diagnostic
Télécharger le PADD
Voir le débat sur le PADD lors du Conseil municipal de décembre 2014
Paroles de Fontenaysiens à propos de leur urbanisme
André, 88 ans : “Voilà 40 ans que j’habite à Fontenay et je peux vous dire que ça a changé! Avant, il n’y avait que des cultivateurs, des champs, des pavillons, puis sont arrivées les maisons à étages. Pour résumer, Fontenay aujourd’hui : c’est la Société générale et Auchan…”
Véronique, 54 ans : “Je serais favorable à un axe nord-sud plus direct de façon à traverser à la fois le village, la bibliothèque et l’hôtel de ville. Il ne faut pas qu’il construise partout comme à Nogent, dès qu’il y a un espace libre, un immeuble pousse!”
Axelle, 41 ans : “De Fontenay, j’avoue que j’aurais du mal à en partir, mais des travaux devraient être faits dans la voirie et l’équipement : il y a des nids de poule et concernant les enfants, ce n’est pas vraiment le meilleur endroit pour faire des rollers ou de la trottinette.”
Ian et Mathias, 15 ans : “Nous sommes contents des parcs à Fontenay, le parc des Carrières particulièrement, et la nouvelle piscine de Fontenay est vraiment sympa.”
Max et Léo, 12 ans : “Nous aimerions bien avoir le métro jusqu’à Fontenay et une station Autolib’ pour mon papa. Fontenay-sous-Bois et Val de Fontenay sont deux univers différents.”
Agnès, 55ans : “L’esthétisme de la ville devrait être revu : le centre commercial et le Auchan de Fontenay ne sont pas chics. Il faudrait aussi plus de parking, les gens se garent n’importe où!”
Rachid : “Il faudrait plus de parkings pour les voitures mais aussi des cafés, tabacs et magasins pour sortir, au lieu des banques”
Delphine, 31 ans, graphiste : “J’aimerais prendre le bus mais je suis obligée de prendre la voiture. Le bus n’est pas assez bien desservi pour faire des petits trajets. Et les pistes cyclable ne sont pas assez protégées, quand on fait du vélo, on est juste à coté des bus, je ne me sens pas en sécurité. Il faudrait agrandir certains trottoirs et y mettre des barrières pour protéger les piétons des bus qui nous frôlent sur les trottoirs.”
Nicole, 80 ans, retraité : ” Il y a un net besoin de parking dans la ville. Sinon c’est le revêtement des rues qui a besoin d’un petit coup de neuf, car quand il pleut cela déborde, les voiries ne sont pas entretenues et cela gêne les piétons qui doivent changer de chemin.”
Geneviève, 70ans, retraitée :” Il faut plus de poubelles, les gens jettent leur déchets n’importe où.”
Paroles recueillies dans les rues de Fontenay par Elisa Ponceau et François Leroy.
Pour avoir assisté à une réunion je peux vous dire que c’est du vent. M. lecoq a raison de fixer un cap claire car la mairie est totalement perdue dans ce dossier…
Comment ne le serait-elle pas ?
Le dossier est une auberge Espagnole !
Le réveil sera difficile pour certains.
Et le centre commercial des Larris ? Enfin, ce qu’il en reste….un cancer !
Le grand Paris ne doit pas être considéré comme une menace mais comme une opportunité. La Métropole du Grand Paris et le développement des intercommunalités permettront une plus grande cohérence de l’action publique locale en clarifiant les compétences de chaque échelon territorial.
C’est marrant. Avec des mots bien choisis on arrive à faire des phrases vides de sens. A ce discours un peu technocratique ne pourrait-on pas substituer cela : “grâce” au Grand Paris les villes les plus denses auraient moins besoin de construire, au “profit” des villes les moins denses (plus pavillonnaires). Et pour faire simple, la responsabilité de cette politique remonterait à l’échelon du Grand Paris, rendant exécuteurs les acteurs locaux (maires, adjoints…) et finalement inutiles les “inter-communalités”?
Mon texte est il est vrai plus long.
Méchant !
Vous lui cassez son jouet, il devait être tout fier de lui en ayant déblatéré de cette manière, si cela se trouve il a donné le lien à des connaissances (des copains ou amis doivent il ne doit pas en avoir, le fuir comme la peste), peut-être en jouit-il par avance ?
La somme des intérêts individuels des collectivités locales ne peut plus faire une politique publique cohérente au niveau de la région parisienne. Toutefois cela nécessite une concertation préalable importante avec les élus locaux. Cette position n’est pas vide de sens mais bien au contraire répond aux problèmes rencontrés aujourd’hui.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.