Dernière minute 10h41 : le principal adjoint du collège a finalement décidé d’ouvrir les portes suite au malaise d’un élève sur le parvis, et a réquisitionné le personnel Atos (employé par le Conseil départemental) pour surveiller les élèves.
Situation de crise au collège Flagon de Valenton où la quasi-totalité des enseignants poursuivent leur deuxième semaine de grève. Ce mardi 4 octobre, le principal adjoint avait décidé de ne pas ouvrir le collège et les grilles sont restées fermées jusqu’au malaise d’un élève. Le mouvement a démarré lundi 26 septembre, s’est arrêté vendredi, et a repris ce lundi 3 octobre. Dans le collège qui compte en principe 630 élèves, une cinquantaine seulement étaient présents hier. Ce mardi, 4 professeurs sur 45 avaient prévu de faire cours.
En cause : des dysfonctionnements graves dans le pilotage éducatif et pédagogique de l’établissement, reprochent les enseignants. “Depuis un an, nous constatons ces dysfonctionnements qui vont de l’absence de prise de décision par la direction aux décisions inadaptées. Alors que nous sommes début octobre, certaines listes de classe ne sont pas à jour. Les emplois du temps ont beaucoup bougé durant les trois premières semaines de cours. Nous sommes passés de deux créneaux à un créneau à la piscine alors que 80% des élèves qui arrivent ne savent pas nager…”cite un enseignant. Par rapport à l’année dernière, la situation s’est malgré tout améliorée en termes de communication, reconnaît le professeur, “mais il y a encore des problèmes. Par exemple, des convocations aux instances de concertation ont été envoyées à des gens qui ne siègent pas et pas à d’autres qui siègent”, poursuit-il.
A demi-mots, l’enseignant décrit une pagaille au niveau de la direction qui se répercute dans l’ambiance de travail et la discipline des élèves. “L’an dernier, il y a eu 27 conseils de discipline, car il n’y avait pas eu de prise en charge des élèves avant. Et comme il y a avait des vices de procédure, beaucoup de décisions du Conseil de discipline ont été cassées“, reprend-il. En avril 2016, un premier mouvement de grève avait dénoncé cette situation, et l’inspection académique avait alors organisé un audit les 9 et 20 mai 2016. Mais la situation ne s’est pas arrangée aux yeux des professeurs. “Les dysfonctionnements ont atteint leur paroxysme lors de la rentrée scolaire de septembre 2016″, dénonce le syndicat Snes. Dès le 6 septembre, les enseignants ont été reçus à l’Inspection, mais cela n’a pas réglé les problèmes. C’est dans ce contexte qu’ils ont lancé un mouvement de grève massif depuis le 26 septembre.
La nouvelle principale arrivée en septembre 2015, Nathalie Rahhou, n’en est pourtant pas à son premier poste, qui s’est illustrée dans de nombreuses initiatives pour lutter contre le décrochage scolaire, tant à Clichy-sous-Bois, qu’à Montfermeil ou Bagnolet. Interrogée par le bulletin municipal de Valenton lors de sa prise de fonction, elle y défendait notamment le principe de l’école ouverte et se félicitait de l’implication des enseignants dans les ateliers théâtre et les mercredis des sciences. Sollicitée pour donner sa position sur la situation, elle n’a pas souhaité donner suite.
Alors que près de 600 collégiens auront bientôt loupé deux semaines de cours, la situation commence à préoccuper les élus. Ce jeudi 29 septembre, le Conseil municipal de Valenton a adopté à l’unanimité une motion d’urgence pour l’organisation d’une table ronde. «La réussite de notre collège, la réussite de nos enfants de notre collège, sont des conditions indispensables de la réussite de la ville (…) Le bien-être et savoir des élèves, exigent une tout autre réponse collective que celle provoquant mécontentement de toute la communauté éducative, dont la ville est partie prenante», stipule la motion. Une motion dont se félicite, dans un communiqué, le conseiller départemental LR Metin Yavuz, qui demande également de réfléchir à la construction d’un deuxième collège.
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