72 ans après, Fontenay-sous-Bois n’oublie pas ses enfants déportés

Après une minute de silence et une Marseillaise, des gerbes de fleurs ont été déposées au pied de la statue, face aux 13 noms qui ornent la plaque commémorative. La sculpture, elle, est perchée sur un rail.

“Elle représente des enfants contents d’être libres, et le rail, obtenu par un agent RATP de la commune, rappelle qu’ils ont été enlevés“,  explique Georges Cuckierman, président du comité. “Nous n’avions plus la capacité d’entretenir cette oeuvre, il était temps de la remettre aux jeunes“, motive son épouse Rebecca, qui a échappé à la Rafle du Vel’d’Hiv.

“Afin de lui assurer les mêmes garanties de conservation et d’entretien, le plus grand mémorial du Val-de-Marne construit par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, appartiendra aussi bientôt à la municipalité”, annonce Loïc Damiani, adjoint au numérique, patrimoine historique et cimetière. On veut montrer que la ville s’implique pour faire vivre cette histoire-là. L’idée, c’est de la faire connaître, on a tous le droit à l’Histoire, insiste l’élu. Quand on va voir les écoles, cela passe par un travail de sensibilisation avec les enseignants et élèves.”  “A Fontenay, ce sont environ 200 personnes qui ont été déportées, et parmi elles, on a compté près de 80 résistants, ainsi que 80 Juifs. Un seul Juif est revenu de ces camps, c’était un instituteur“, rappelle l’adjoint au maire, également enseignant d’histoire et chercheur au musée de la Résistance Nationale de Champigny-sur-Marne. “Pour retrouver tous les noms, il a fallu attendre la réouverture des archives allemande et française, mais il en manque toujours, ceux qui étaient seuls et dont l’entourage n’a pas répondu à l’appel à témoin, c’est très difficile de les identifier...”