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Mouvement social | | 16/11/2016
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A Alfortville, les chauffeurs d’Initial en grève depuis trois semaines

A Alfortville, les chauffeurs d’Initial en grève depuis trois semaines

Voilà bientôt trois semaines qu’une trentaine de chauffeurs de l’entreprise Initial, spécialiste de la location de vêtements professionnels et de la livraison de produits d’hygiènes, tiennent le piquet de grève devant le site d’Alfortville. Ils dénoncent une détérioration de leurs conditions de travail et une ambiance délétère marquée par une fracture entre cadres et chauffeurs.

Il n’y a plus aucun respect du tout entre la hiérarchie et nous. Quand on veut les rencontrer pour dialoguer, on nous dit poliment “tu vois le nombre de CV que j’ai sur la table ? Si tu n’es pas content, tu pars“, regrette un chauffeur, remonté. “D’ailleurs, notre collègue qui a initié ce mouvement de grève vient d’être licencié, malgré ses huit années d’ancienneté“, rajoute Luca Orsetti, délégué central et secrétaire de la CGT Initial, qui fédère 65% des syndiqués de l’entreprise qui emploie 4500 personnes dans une soixantaine de sites en France. “On va se saisir du dossier et demander sa réintégration immédiate”, prévient le syndicaliste. 

Le site d’Alfortville est spécialisé dans l’activité “hygiène” du groupe. Les chauffeurs, qui sont en fait des agents de service, doivent livrer papiers toilettes, savons pour les mains et autres parfums d’ambiance, mais aussi les installer dans les entreprises et collectivités clientes. Des missions que les agents dénoncent comme très chronophages et rendant impossible la tournée quotidienne d’une trentaine de livraisons. “Résultat des courses : certains clients ne sont pas livrés, ou alors une pression très forte est mise sur les chauffeurs qui ne respectent pas le code de la route et se mettent eux-mêmes en danger ainsi que les autres, pour pouvoir livrer tous les clients“, regrette Luca Orsetti. “Nos camions ne sont pas équipés de rampe et on doit charger et décharger des palettes de 80 kilos tout seul“, se plaint un autre chauffeur, qui réclame des outils de travail modernisés. Les grévistes dénoncent aussi une baisse de leurs primes d’intéressement depuis 2013.

2000 euros de prime de compensation et le paiement des jours de grève

On demande une prime de 2000 euros, pour compenser la baisse de prime d’intéressement en 2015 et en 2016, alors que la société fonctionne toujours“, détaille Luca Orsetti. “On demande aussi l’intégration au salaire des 50 euros de prime qui nous sont versés si on “scanne” 96% de nos clients. Or, quand ceux-ci sont en vacances, quand le responsable n’est pas disponible, on ne peut pas les scanner. Enfin, on demande aussi le paiement des jours de grève, on ne fléchira pas là-dessus!” appuie le syndicaliste qui réclame également  l’embauche d’au moins 6 nouveaux chauffeurs.

En grève illimité jusqu’à vendredi, les chauffeurs décideront en fin de semaine de la poursuite ou non de leur mouvement. Des discussions pourraient être engagées cette semaine. Contactée, la direction n’a pas encore donné suite mais sa position sera indiquée dès qu’elle aura répondu.

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