Culte | | 25/03/2016
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A Champigny-sur-Marne, la mosquée des Boullereaux pétitionne pour son agrandissement

A Champigny-sur-Marne, la mosquée des Boullereaux pétitionne pour son agrandissement

La confrontation entre l’Amicale des Musulmans Campinois et la mairie de Champigny-sur-Marne concernant le projet de déménagement-extension de la mosquée des Boullereaux et de l’école privée confessionnelle L’Olivier des enfants se poursuit sur la place publique. Mercredi 23 mars, l’association a lancé une pétition en ligne à laquelle le maire PCF Dominique Adenot  a répondu par un nouveau communiqué.

Pétition de l’Amicale des Musulmans campinois

“Les musulmans de Champigny connaissent à l’instar de tous les musulmans de France un manque de lieux de cultes respectueux de leur foi et d’écoles privées en accord avec leur éthique. Pour en finir avec cet état de fait, l’Association des Musulmans Campinois souhaite délocaliser son centre sur un terrain qui pourra accueillir une mosquée de 400m2 et une école d’une capacité de 10 classes allant de la maternelle au CM2. Certains acteurs politiques instrumentalisent de manière éhontée le climat de peurs et de suspicions qui règnent depuis l’état d’urgence pour justifier leur rejet sur un tel projet. Dites stop à la stigmatisation Dites non aux amalgames. Dites oui à une mosquée et une école respectueuses de vos valeurs“, réclame l’association dans une lettre-pétition adressée au maire de la ville et mise en ligne sur Change.org.

Communiqué du maire de Champigny-sur-Marne

De son côté, le maire a publié un nouveau communiqué le jeudi 24 mars, indiquant ses positions de principes et rappelant qu’il rencontrera l’association le 30 mars.  “Je suis, avec l’équipe municipale, toujours attentif à ce que la commune mette en œuvre la laïcité qui permet à tous, dans notre diversité, de bien vivre ensemble, et de respecter chacun dans ses droits, quelles que soient ses convictions religieuses ou philosophiques. En même temps, j’ai aussi affirmé notre disponibilité envers chacun des cultes, et relevé qu’il était légitime que les Campinois musulmans puissent financer et construire un nouveau lieu de culte dans un espace concerté dans le bas de Champigny, comme ils ont déjà pu le faire au Bois l’Abbé avec l’accompagnement bienveillant de la ville. Et cela fera l’objet d’une prochaine rencontre programmée entre l’AMC et la Ville (le 30 mars prochain). En revanche, j’ai toujours indiqué à l’AMC que la commune ne s’impliquera pas dans un projet d’école confessionnelle qui ne serait pas sous contrat d’Etat. La ville est dans sa tâche à co-organiser avec l’Etat, les écoles de la République. Les écoles privées ne relèvent que du droit privé, des financements privés et sous la responsabilité des parents qui font le choix d’y scolariser leurs enfants. Mais pour un établissement de 400 places, il faut suivre les procédures particulières d’établissement recevant du public. Enfin, je voudrais rejeter tout amalgame : les remarques que j’ai faites à l’AMC, c’est d’avoir utilisé le sigle de la ville comme partie prenante d’un débat alors qu’elle n’est pas co-organisatrice. L’AMC s’est excusée. L’incident est clos. Mais je tenais à rappeler que pour aboutir, pour que chacun trouve sa place dans notre ville, dans notre pays, le « forcing » ou le fait accompli ne sont pas la bonne méthode. La lutte contre les amalgames mérite un dialogue et un climat apaisés, c’est notre souhait sincère“, développe l’élu.

Un projet d’extension qui fait suite à un premier projet abandonné

En jeu, l’agrandissement de la mosquée (ouverte depuis 3 ans) et de l’école (ouverte il y a un peu plus d’un an, voir le reportage de l’époque) actuellement situées toutes deux au 36 rue Eugène Varlin, dans un pavillon et un préfabriqué. L’association qui gère les deux établissements projette d’acheter une grande propriété sentier des Simonnettes, sise sur un terrain de plus de 1000 m2, afin de disposer d’une mosquée plus grande et de construire une école primaire musulmane capable d’accueillir 400 élèves contre 87 actuellement. Un projet qui fait suite à un premier projet abandonné de nouvelle mosquée sur un terrain de l’Etat situé près des voies ferrées. “Nous manquons de place. Actuellement, la moitié des fidèles sont dehors lors des prêches à Bois L’Abbé, et c’est pareil chez nous“, explique Khalid Laiche, responsable du pôle citoyenneté de l’association.Voir article précédent détaillé sur ce sujet.

Questionnements sur le positionnement idéologique du centre

Au-delà des questions techniques relatives aux autorisations des équipements à recevoir du public, des demandes d’explications ont aussi été émises concernant le positionnement idéologique de l’institution. Lors du dernier Conseil municipal, le président du groupe d’opposition LR-UDI-Modem, Laurent Jeanne a mis les pieds dans le plat. “Nous nous interrogeons sur la nouvelle demande d’extension de cet établissement. Que font des hommes adultes le vendredi en fin journée, alors qu’il n’y pas de cours pour une école maternelle entre 17H et 23H ? Quelle parole viennent chercher ces visiteurs qu’ils ne trouvent pas en Seine Saint- Denis ou en Val d’Oise où ils résident? Nous nous interrogeons alors que ces derniers jours, la justice instruit le procès de la filière des djihadistes de Champigny liés à la mosquée de Villers sur Marne. En effet, il apparaît que l’imam d’Aubervilliers Hassen Bounamcha, qui a justifié le mariage forcé en France, participe à l’aide au financement de cet établissement“, pointait l’élu dans un communiqué,  à propos du  prochain dîner de soutien organisé le 9 avril à Bobigny pour financer l’extension de l’école. Dans un précédent dîner de soutien, en octobre 2015, l’association avait invité Nader abou Anas et Mehdi Kabir, ancien imam de Villetanneuse, alors que ces derniers dénoncent par exemple lors de leurs prêches les femmes qui sortent avec du rouge à lèvre comme des « fornicatrices » ou invitent ces dernières à porter des vêtements amples pour pouvoir être respectées. Voir article détaillé.  Questionnée sur ce sujet, l’association nous a répondu en expliquant que le fait d’inviter quelqu’un ne signifiait pas cautionner totalement ses propos et a rappelé que les personnes invitées n’avaient fait l’objet d’aucune procédure juridique et d’aucune restriction de la part des autorités, qu’il n’y avait donc pas lieu de restreindre leur liberté d’expression. Voir article avec la position détaillée de l’association.

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