Manifestation | | 16/12/2016
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A Chevilly-Larue, les habitants manifestent avec leur maire contre un deuxième centre de réfugiés

A Chevilly-Larue, les habitants manifestent avec leur maire contre un deuxième centre de réfugiés © Fbascoul

Bravant le froid et la nuit, près de 200 Chevillais étaient au rendez-vous ce jeudi 15 décembre, pour protester avec leur maire PCF, Stéphanie Daumin, contre la transformation de l’ancien foyer de jeunes travailleurs en Centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada).  

Dans ce bâtiment laissé en jachère depuis trois ans, 150 personnes devraient être hébergés et des premiers travaux ont démarré malgré le refus de la ville qui a déjà mis à disposition sa gendarmerie pour accueillir quelques 70 hommes seuls depuis la fin 2015.  La cité de près de 20 000 habitants souhaite en revanche détruire l’ancien foyer de jeunes travailleurs pour rénover le quartier des Sorbiers.

«Il faut que notre maire soit entendue, on est là pour contester cette méthode qui consiste à nous imposer la rénovation du foyer. On est déjà l’une des villes qui accueille le plus de réfugiés. C’est un peu trop pour Chevilly!» posent Marc et Sandrine, venus apporter leur soutien à l’édile. «Qu’est-ce que l’on a fait de mal ? Pourquoi demande-t-on autant à Chevilly ?» questionne Aminata. Parmi les Chevillais rassemblés, quelques uns ont des craintes, comme Christelle, qui travaille dans un salon de coiffure à quelques pas de l’ancien foyer de jeunes travailleurs. «Je n’ai jamais eu de problème jusqu’à maintenant. Si on installe ces personnes ici, elles ne vont pas rester chez elles, c’est tout petit. Du coup, elles risquent de traîner dans les rues, de mendier. J’appréhende», pose-t-elle. Daniel, lui, estime que l’on répète les mêmes erreurs que par le passé : «On ne sait toujours pas accueillir les étrangers. A chaque fois, on les parque!  C’est ce que l’on a fait avec les harkis ou les réfugiés espagnols. Nos hommes politiques ne sont pas capables d’avoir une vision globale de ce défi.»

«Suite à notre dernière rencontre du 13 décembre, le préfet nous a fait dit qu’il s’engageait à interrompre les travaux sur le foyer, si nous mettions en œuvre une étude technique et financière de notre projet d’agrandissement à l’ancienne gendarmerie. Je lui ai envoyé un courrier acceptant de mener l’étude. Il m’a répondu que les travaux allaient être interrompus ce vendredi pour 15 jours, le temps que nous menions l’étude. Je veux tenir ma parole, mais ce délai est très court et il a refusé toute alternative visant à répartir les réfugiés sur d’autres communes. Nous avons l’impression que la parole de l’État est bafouée, qu’il y a un acharnement sur notre ville alors que le préfet est sensé venir en aide aux élus locaux», reproche Stéphanie Daumin. De son côté, le préfet du Val-de-Marne,Thierry Leleu, indique être prêt “à travailler dans un esprit apaisé et un dialogue retrouvé afin de parvenir à une solution commune“.

Stéphanie Daumin s'est exprimée devant ses administrés au pied de l'ancien foyer de jeunes travailleurs qui doit servir d'accueil à de nouveaux réfugiés.

 

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