Quel est le point commun entre la numérisation des archives de Dior et le traitement des feuilles de soins Axa ? APF Entreprises Paris, une société qui emploie 80% de personnes handicapées. Installée à Choisy-le-Roi depuis deux ans, la PME de 150 personnes a décidé de jouer à fond la carte locale et de s’attaquer aux clichés sur les travailleurs handicapés. Visite avec son directeur, Romain Delmas.
Sous-traitance administrative de la saisie à la programmation, impression et mise sous pli, nettoyage et petits travaux d’installation, accueil physique ou téléphonique… Depuis 1975, APF Entreprises Paris sous-traite des pans entiers de l’administration des sociétés. Cette entreprise adaptée (EA), dénomination qui a remplacé celle d’atelier protégé, fait partie des 24 que compte l’Association des Paralysés de France (APF), laquelle gère également 25 Établissements d’aide et service par le travail (Esat) et 4 Centres de distribution de travail à domicile (CDTD).
Employant 80% de travailleurs handicapés, les entreprises adaptées bénéficient en contrepartie d’une aide financière au poste versée par la Direccte (Direction de l’emploi, de la concurrence, de la consommation) pour compenser leur déficit de productivité. Elles sont par ailleurs habilitées à délivrer une attestation d’équivalence d’emploi à leurs clients qui peuvent ainsi déduire jusqu’à 50% de leur contribution à l’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées (Agefiph). Contrairement aux Esat, qui sont des établissements médico-sociaux financés par l’Etat et accueillant des usagers, les EA sont de vraies entreprises régies par le code du travail, avec un modèle économique à faire prospérer.
Penser compétences et non handicap
«Nous ne composons pas nos équipes en fonction du handicap des personnes mais par rapport à leurs compétences pour répondre aux missions confiées par nos clients, c’est ce qui nous différencie du médico-social. Nous ne tenons aucune statistique sur les types de handicap de nos salariés. Du reste, nous ne sommes même pas censés les connaître. Nous sommes en revanche informés des contraintes de la personne afin de pouvoir adapter les conditions de travail», explique Romain Delmas, directeur d’APF Entreprises Paris. Tous les postes, y compris ceux de l’encadrement, sont ouverts aux personnes handicapées. «Nous sommes une vraie entreprise avec des comptes équilibrés et des emplois pérennes.»
A la clef, de vraies méthodes de management et travail en équipe. «Nous travaillons beaucoup le travail en équipe et essayons de développer la polyvalence car les tâches d’opérateurs répétitives finissent par être rébarbatives. Pour progresser et motiver, nous communiquons sur les résultats au niveau collectif et non individuels. En revanche, nous travaillons sur les compétences individuelles», expose le directeur, précédemment entrepreneur privé. Dans son bureau, une des feuilles du paperboard rappelle aux markers vert et rouge les cinq fonctions latentes du travail telles qu’identifiées par la chercheuse en psychologie sociale austro-britannique Marie Jahoda (1907- 2001), à savoir participer à la construction de l’identité, donner une structure temporelle, entretenir la faculté d’adaptation, créer des contacts sociaux et mettre en valeur les compétences. «Je les ai toujours en tête, le bonheur au travail est essentiel pour gagner en performance».
A Choisy, toutes sortes de handicap sont représentés, des personnes atteintes d’un cancer très contraignant aux diabétiques en passant par celles qui souffrent de maladies psychiques ou les hémiplégiques. Au total, 150 personnes travaillent dans l’entreprise, dont la moitié directement chez des clients. Si à première vue les bureaux ressemblent à ceux de n’importe quelle société du tertiaire, en dehors des couloirs bien larges et réguliers n’opposant jamais aucun obstacle à un fauteuil, un tas de petits détails rappelle les adaptations mises en place pour répondre à chaque contrainte. Ici c’est un siège à l’ergonomie spécifiquement étudiée, là c’est un bureau isolé pour une personne qui ne souffre pas de travailler à plusieurs, là encore, dans la salle à manger, c’est le frigo surélevé…
“Relocaliser des opérations actuellement sous-traitées en off-shore”
Historiquement installée sur deux sites dans le 13e arrondissement, APF Paris s’est regroupée sur un seul plateau de 1700 m² en plein centre de Choisy-Le-Roi, dans la tour Orix, début 2014. Un déménagement en proche banlieue qui lui a permis de trouver locaux adaptés tout en restant à deux stations de la bibliothèque François Mitterrand sur la ligne C du RER. Objectif de l’époque : se recentrer vers les activités de traitement de l’information, back-office et informatique. Le nouveau site comprend ainsi une salle blanche, des connexions haut-débits redondantes, des salles sécurisées pour le traitement des données confidentielles…
Déjà présente dans de nombreuses fonctions support, de l’accueil à l’administration, APF Entreprises doit en effet, comme toute société, faire évoluer son offre de service en fonction de l’évolution du marché. «Nous réfléchissons à la diversification en nous appuyant sur les compétences de nos salariés. Par exemple, nous avons une équipe qui nettoie les distributeurs automatiques de billets mais ce marché commence à décroître, nous projetons donc de proposer également de nouveaux services comme les petits travaux de mise en accessibilité des bâtiments, installation de rampes, apposition de stickers… », explique Romain Delmas.
Objectif également, développer des prestations à plus forte valeur ajoutée. C’est ce que cherche à faire l’entreprise dans ses prestations de back-office informatique, s’occupant aussi bien de la saisie, de la numérisation, de l’océrisation, du vidéo codage de chèques, de la gestion et envoi de la paie, de l’impression numérique, mais aussi de la programmation, et développant des plateaux complets dédiés à une entreprise. «Pour nous, l’un des enjeux est de relocaliser des opérations actuellement sous-traitées en off-shore», motive Romain Delmas.
Jouer local
Pour développer de nouveaux marchés, l’entreprise, choisyenne depuis deux ans, entend bien travailler l’ancrage territorial. «Ma priorité numéro un est de développer les liens locaux. Nous avons de grands clients à La Défense, je souhaite que nous travaillons aussi avec les grands groupes du Val-de-Marne», se projette le directeur. Pour se faire connaître, la société a commencé à prendre contact directement avec les grands comptes locaux et va organiser une matinale le 18 novembre prochain pour présenter son fonctionnement et ses prestations aux autres entreprises du territoire Grand Orly Seine Bièvre. La PME a également souscrit au programme Plato du Grand Orly initié par la CCI, pour développer son réseau autour de l’aéroport et du MIN Rungis. «Nous voulons démonter les clichés qui existent autour des travailleurs handicapés, expliquer que nous ne sommes pas plus chers et que nous avons le même niveau de fiabilité et de qualité de service», insiste le directeur.
En termes d’accès à l’emploi, le défi reste important. Le taux de chômage des personnes handicapées en France est de l’ordre de 18% contre environ 10% pour l’ensemble de la population active. Sur 5,8 millions de chômeurs, 500 000 sont des personnes handicapées. (Télécharger le dernier tableau de bord de l’emploi des personnes handicapées en France, 1er semestre 2016).
Quelle beau mensonge de Mr delmas, a l apf aucun respect, poste non adapter, on reste sans rien faire, discrimination, on es virer sous de faux grotesque et on nous respects pas bravo au directeur, il detruit, l ame de l apf
et nous aussi a p f 21 que croyez vous dont nous aussi on fait tomber les clicher mais il en faut à notre directeur du courage comme suit de paris mais quand les entreprises passent surprise chapeau et courages pour tous dans leurs beau bâtiment nous aussi on est pas à plaindre je crois qu il y a encore du progrès à faire mais je ne me fait ps de soucis nous avons des encadrants qui font tout pour faire voir que nous sommes des salariés à part entières
Je suis fort étonnée de voir que beaucoup de personnes ont des a priori pour embaucher un handicapé. Ce m’est-il à la place de l’handicapé, non. Etrange, nous pouvons tous le devenir et a un degré bien différent? De plus, ce n’est pas parce qu’un personne est handicapé qu’il n’a pas de tête pour penser ou exécuter. Bien sûre, une personne à mobilité réduite aura un choix d’entreprises dans laquelle elle pourra accéder facilement. Mais nous sommes très en retard.
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