Ryan, Biyouni, Elsa, Raphaël… tous étaient prêts pour observer le passage de Mercure devant le soleil ce lundi 9 mai 2016, impatients dans la cour de récréation de l’école Pierre Mendès-France, à Créteil. C’était sans compter les caprices de la météo qui a gâché la fête : un voile nuageux s’est installé en début d’après-midi, obligeant les élèves de l’école à suivre l’événement en intérieur, via une simulation.
“On a pu voir le phénomène pendant 10 minutes seulement !” regrette Mme Fiorino, enseignante en CE2, en rangeant les télescopes prêtés pour l’occasion par l’association Planète Sciences, qui rend la science plus accessible via des ateliers ludiques. A peine les enseignants avaient-ils eu le temps de préparer le matériel que le ciel s’est couvert de nuages grisâtres. “Peut-être qu’on pourra l’observer vers 16h ou 17h, puisque ça va durer jusqu’à plus de 20h” , espère un élève, parfaitement au fait du transit de Mercure devant le soleil, un phénomène qui n’avait pas été visible en France depuis 2003. “On prépare cet atelier depuis plusieurs jours. On a d’abord reçu une petite formation par un animateur scientifique qui est également venu la semaine dernière pour rencontrer les enfants et leur apprendre à manipuler les télescopes” , détaille Mme Clément, enseignante de CE2.
“C’est un phénomène rare, je voulais donc en faire un événement pour l’école” , motive Joël Le Bras, médiateur scientifique indépendant spécialisé dans l’astronomie. “L’idée est simple : leur faire comprendre le phénomène tout en les initiant à la pratique de l’astronomie” , détaille l’animateur. Après ces cours préparatoires, les élèves avaient prévu de réaliser un schéma en direct de la trajectoire de Mercure et échanger avec leurs camarades de l’école des Abymes (Guadeloupe), jumelée avec Créteil. Heureusement, un plan B a été prévu.
Grâce à une simulation informatique, Joël Le Bras retrace virtuellement la trajectoire effectuée en temps réel, à quelques millions de kilomètres de hauteur, par Mercure. “C’est trop beau ! Mais c’est quoi toutes ces planètes ? Et pourquoi Mercure tombe ?” s’inquiètent les élèves. “C’est parce que la Terre tourne ! C’est comme si tu passais de la position assise à la position couchée. Ça change la vision des choses” , répond l’intervenant. “La première fois qu’on a fait cette observation, c’était en 1761, et il y avait 75 points d’observation dans le monde” , reprend Joël qui se met à raconter les aventures d’un scientifique français, Guillaume Legentil, qui a loupé deux observations du phénomène pour cause de mauvais temps, malgré un séjour de douze ans en Inde. “Il a mis plus d’un an à rejoindre l’Inde en bateau. Et nous, on est déçu alors qu’on vient à l’école en quelques minutes!”
Mercure, la plus petite planète du système solaire avec seulement 4780 kilomètres de diamètre, et aussi la plus proche du Soleil, tourne autour de l’étoile en seulement 88 jours et passe tous les 116 jours entre le Soleil et la Terre. Mais les inclinaisons orbitales des planètes limitent le phénomène du transit à 13 ou 14 manifestations par siècle. Les prochains transits de Mercure auront lieu en novembre 2019, en novembre 2032 et en mai 2049. “J’espère qu’il il y aura du soleil !” pose Raphaël.
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