En cette fin 2016, près de 10 000 salariés de la Société générale travaillent désormais à Fontenay-sous-Bois contre 20 000 à la Défense. Il y a quelques mois, le ratio était de 5000 contre 25 000. Un sacré rééquilibrage. Visite en images de l’impressionnant site fontenaysien et enjeux de ce déménagement.
C’est entre 1992 et 1995 que la banque a commencé à regrouper ses services centraux de l’autre côté du périphérique et du quartier de l’Opéra. La majorité des opérations sont alors installées à La Défense, principal pôle d’affaires de la capitale. La banque prend tout de même un pied à terre à l’Est, sur le site de Val-de-Fontenay qui accueille déjà plusieurs tours de bureaux, est proche de Paris et desservi par le RER A et le RER E. La Société générale y loge des opérations de back-office dans l’immeuble Niemeyer II, du nom de l’architecte brésilien, celui des Olympiades et quatre bâtiments de Périval. Vingt et un ans plus tard, c’est juste à côté, sur un terrain de 23 000 m² situé à deux pas de la gare, que la banque s’est faite construire un nouveau campus capable d’accueillir 5000 salariés.
Entre temps, Val-de-Fontenay a réussi à tenir son rang dans la concurrence des pôles tertiaires de petite couronne, accueillant des bureaux d’Axa, de BNP Paribas, de la RATP… Fin 2018, un nouveau bâtiment construit sous l’égide de la BNP dans le délaissé de la boucle A86 accueillera encore 2200 salariés supplémentaires de la RATP. Car le site ne propose pas seulement des m2 de bureaux moins chers qu’à l’Ouest mais aussi un accès aux transports qui va changer de dimension dans les années à venir. D’ici dix à quinze ans, il constituera un véritable hub comprenant non seulement les RER E et A mais aussi le prolongement de la ligne 1 du métro, le tramway T1 et la ligne 15 Est du Grand Paris Express. Immochan et Primonial Reim ne s’y sont pas trompés qui se sont associés pour actualiser le centre commercial vieillissant d’Auchan. Dans ce contexte, le transfert d’une partie des salariés à Fontenay permet à la Société générale de rééquilibrer son implantation géographique, diminuer son coût au poste en libérant 90 000 m2 à La Défense, mais aussi bousculer ses habitudes avec une installation totalement inspirée des majors de la Silicon Valley, jouant à fond la carte du décloisonnement.
Ambiance côte Ouest
Baptisé Les Dunes, le site a été dessiné comme un paysage ondulant par l’architecte Anne Démians et repose sur trois rangées de bâtiments évasés en bas et dont la couverture en matériau composite à base de bois permet d’arrondir le sommet et de conférer à l’ensemble un aspect organique. Alors que le site ne fait “que” 23 000 m2, l’architecte a réussi à y faire tenir non seulement 77 000 m2 de bureaux et 14 000 m2 de services répartis en cinq immeubles mais aussi quelques 20 000 m2 de terrasses et patios arborés qui donnent une respiration entre chaque vague de huit étages.
Conçu en respectant les différentes normes écolo (HQE, Leed, Breeam), il consomme 50% d’énergie de moins que les tours occupées par la banque à la Défense. Une large coursive située en entresol, la Vallée, relie les halls des cinq bâtiments, donne accès à plusieurs patios arborés et accueille tous les espaces serviciels, à commencer par une agence bancaire, mais aussi les différents lieux de restauration, une conciergerie, un espace d’assistance dédié aux nouvelles technologies, une “Escale” dotée de casiers et bureaux, destinée aux salariés de La Défense, une salle de jeux d’arcade, un kiosque à musique, un auditorium, un jeu d’échec géant, des espaces de repos tous pensés de manière originale par des designers.
Dès cet étage, le ton est donné. Exit l’ambiance feutrée des hôtels haussmanniens et la rigueur des tours de La Défense et place à l’ambiance Silicon Valley, des bocaux de bonbons multicolores à picorer entre deux couloirs aux kyrielles de fauteuils pensés pour faire la sieste ou se concentrer, ou encore s’isoler à quelques uns afin de tenir une réunion… “On a réuni ici tous les geeks”, indique Jean-Marc Castaignon, directeur immobilier de la banque. Un espace de 1 000 m2 a du reste été entièrement dédié à des startups internes et externes qui travaillent à l’innovation liée aux métiers de la banque.
Hyper connecté, le bâtiment dispose de wi-fi partout et d’une panoplie d’équipements pour tenir une réunion à distance, comme si on y était, avec des collaborateurs des quatre coins du monde. Pour profiter à plein de toutes les options des lieux, une application smartphone a été développée sur mesure, qui permet de connaître les menus du restaurant de la cantine, de rechercher un covoiturage ou encore de trouver quelqu’un. Le plus révolutionnaire pour la banque reste la nouvelle organisation des bureaux. Si les différents services ont toujours leurs “quartiers” dédiés, afin que les collaborateurs ne perdent pas une demi-heure pour aller voir trois collaborateurs différents, le décloisonnement est ici total entre tous les bureaux d’un même service. Du reste, il n’y plus de bureau-pièce mais uniquement des open-space où chacun s’installe où il veut et range ses affaires dans un casier le soir.
Plus question donc de coller les dessins de ses enfants au mur. On peut en revanche choisir son voisin chaque jour en fonction du programme de la journée ou de ses affinités. “Cela change complètement les systèmes hiérarchiques car personne n’a de bureau individuel, pas même les directeurs”, indique Jean-Marc Castaignon. “Plus qu’un projet immobilier d’envergure, c’est un projet d’entreprise”, souligne de son côté Françoise Mercadal-Delasalles, directrice des ressources et de l’innovation, dans le communiqué d’inauguration.
Pas question toutefois d’open spaces façon hangar avec des dizaines de box en enfilade mais de plateaux de quelques bureaux jouxtant des espaces fauteuils pour pouvoir aller discuter avec un collaborateur sans déranger le voisin et de manière plus confortable. Des cabines permettent également de s’isoler pour passer un appel perso. Côté ergonomie, tous les plateaux de bureaux sont réglables en hauteur, tout comme les sièges. Les stores des larges fenêtres sont aussi réglables directement par les salariés, en fonction de la lumière désirée. Une fonctionnalité que les salariés n’ont pas manqué d’expérimenter à leur manière. “Il arrive que certains jouent au morpion sur les murs des bâtiments, en fermant les stores!”, s’amuse une collaboratrice. Comme quoi les dernières technologies n’empêchent pas les jeux potaches… Dans chaque quartier, mini cafettes avec distributeurs de boissons et jeux type babyfoot permettent de faire une pause rapide sans forcément descendre dans la Vallée.
Malgré les locaux dernier cri, motiver les salariés pour rejoindre l’Est parisien, quand un certain nombre habitent dans les Yvelines et que le Comex (Comité exécutif) reste à La Défense, n’a pas été de soi. Pour vendre le projet, un étage témoin a d’abord été réalisé afin de montrer à quoi ressemblerait les lieux. Les salariés ont également été invités à participer aux choix d’aménagement et s’approprier le projet. “Nous avons eu au total 700 contributeurs“, indique Jean-Marc Castaignon. L’entreprise a aussi proposé aux salariés de faire jusqu’à une journée et demi de télétravail chaque semaine, option qui serait actuellement utilisée à hauteur d’une journée en moyenne. Aujourd’hui, Les Dunes sont occupées essentiellement par les équipes informatiques. La direction immobilière, qui a piloté le projet, a aussi installé son QG dans l’Est parisien.
Pour coopérer avec la ville d’accueil, Fontenay-sous-Bois, l’entreprise a également répondu à la demande de prendre des jeunes en insertion et a intégré au total 105 000 heures d’insertion dans son chantier, qui ont bénéficié à 80 jeunes, dont 8 ont finalement été embauchés par Eiffage, en charge des travaux. La banque a aussi fait participer huit street-artistes locaux, Takt et Sueb du Collectif 3HC, Romain Froquet, le Collectif OnOff, Tetar, Goddog, Monsieur XXX et Stoul, pour décorer le parking.
Désormais presque rempli, le site qui a accueilli leurs premiers salariés en octobre 2016, s’apprête à ouvrir ses deux espaces grand public début 2017. Il y aura d’abord un restaurant-brasserie, en tout début d’année, puis un club de gym, un peu plus tard.
Et les autres salariés de Fontenay, ne sont-ils pas un peu jaloux de cette modernité à deux pas de leurs bureaux ouverts dans les années 1990 ? “Nous prévoyons prochainement de moderniser les locaux existants et ils viennent d’ores et déjà ici pour les réunions”, indique le directeur immobilier.
Et question habitat peut on savoir ce qu’a prévu la ville de Fontenay sous bois pour accueillir cette population de jeunes cadres dynamiques, des pavillons aux Larris ou aux alouettes ?, ou bien la stratégies est d’augmenter les transports pour ne faire que transiter à la journée ces travailleurs. Il est vrai que vu l’état du Val de Fontenay et de son centre commercial en déshérence totale, il faudrait être motivé pour y élire domicile …. comme toujours la municipalité communiste n’a surtout pas anticipé l’arrivée de ces grands capitalistes.
Et après tout ça, on dira que l’auto-dénigrement n’est pas une spécialité française…!
Comment voulez-vous avoir le moral dans ces conditions…
Ah oui, j’oubliai, nous sommes malheureux, très malheureux..!
Ah oui, c’est vrai, l’herbe est toujours plus verte chez le voisin…
Vous avez bien raison Avocette. Il faut dire aussi que si les médias faisaient justement leur travail, en oubliant d’être aux ordres des politiques, l’information serait d’elle-même relativisée et le public n’aurait même pas besoin de le faire. Malheureusement nous sommes dans une dictature de la pensée unique et ces expressions “d’auto-dénigrement” ne sont que le fruit de la collusion politico-médiatique, les citoyens lucides doivent crier plus fort pour vaincre la chape acoustique qui entoure l’information sous contrôle.
Joli publireportage mais qui peine à masquer la réalité : La S_G est 1 entreprise en quasi-faillite !
Au moins, les Italiens sont moins hypocrites car eux ne dissimulent point la vérité de leur système bancaire … En ce qui concerne le GPE = délire d’édiles inconscients, le tram sur la RN34 de PARIS vers Nation & Chelles2 serait beaucoup moins cher que le métro des ri-go[l]-lo-[t]s mais vu que la ligne rouge sud n’a fait l’objet d’aucune contre-expertise indépendante venant corroborer mon analyse de la situation, le pays est parti pour la ruine faute de savoir se remettre en cause avec courage …
Et j’oubliais l’essentiel : ces beaux bureaux ont été construits en grande partie avec de l’argent que les européens ont donné aux banques pour les renflouer quand la crise qu’elles avaient généré les a secouées.
C’est aussi ça la démocratie aujourd’hui : mutualiser les pertes et privatiser les profits.
Intéressant, l’employeur ne sait que faire pour envoûter son salarié, mais que de fautes d’orthographe:::
et augmenter également la taxe d’habitation qui est déjà accablante !
C’est vraiment formidable ! La Mairie de Fontenay va pouvoir construire force théâtres et autres infrastructures dispendieuses tout en continuant à augmenter les impôts pour financer sa politique clientéliste !
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