A l’occasion de la 19e semaine de la solidarité internationale, la ville d’Ivry-sur-Seine organisait ce samedi 12 novembre un «mapathon» au profit de la commune de Dianguirdé au Mali. L’occasion d’échanges entre bénévoles passionnés de cartographie et la communauté malienne locale.
Assis derrière les écrans des quelques ordinateurs de la maison de la citoyenneté Jean-Jacques Rousseau, des spécialistes de la cartographie sympathisent avec plusieurs membres de la communauté malienne d’Ivry. Ensemble, ils vont élaborer une carte pour la commune de Dianguirdé, au nord-ouest du Mali, grâce aux outils numériques. «Nous nous servons du site OpenStreetMap, qui est un peu le Wikipédia des cartes». Nous allons la tracer à partir d’une vue aérienne fournie par le moteur de recherche Bing. Le but de cette journée c’est que ces personnes originaires de la commune nous aident à identifier les lieux que l’on repère», explique Martin Noblecourt, le responsable de cartONG, une organisation de cartographie appliquée à l’humanitaire. Au même moment depuis Bamako, quelques membres de la communauté OpenStreetMap travaillent en parallèle sur la carte.
Jusqu’à présent, il n’existe que des schémas approximatifs de cette commune enclavée, et sur les services cartographiques proposés par Google, Dianguirdé, sa vingtaine de villages, ses nombreux hameaux et ses 12000 âmes, se résume à une route et une localité. «La commune s’étend sur presque 50 kilomètres et pas la peine de penser au GPS là-bas, ça ne sert à rien. Je ne connais pas les noms des hameaux à une dizaine de kilomètres de chez moi», explique Mady Coulibaly, le vice-président de l’association pour le développement de la commune. Il échange avec d’autres hommes originaire de Torodo, leur village natal, afin d’aider Jean-Paul, l’un des bénévoles, à la recherche du nom d’un lieu-dit.
Après un petit moment d’adaptation nécessaire pour se familiariser avec la représentation spatiale sur les cartes, jeunes et personnes plus âgées démystifient la photographie aérienne muette. Magadsia et Mama sourient, Yohan vient de leur annoncer que Foulabougou, leur village, est enfin sur la carte. «Ça fait plaisir de voir ça», reconnaissent-ils avec fierté. «Habituellement, nous cartographions en amont et n’avons aucune possibilité de vérifier notre travail. Aujourd’hui c’est différent parce que ces personnes valident en direct ce que l’on fait. Les questions que l’on pose comme – est ce que l’on peut passer en voiture sur cette route? – semblent anecdotiques, mais elles nous permettent d’établir une hiérarchie des voies de communication par exemple» explique le jeune bénévole de cartONG.
Après quatre heures de travail mené conjointement par les contributeurs, la carte s’est bien remplie. Bénévoles et maliens d’Ivry ont ajouté 337 kilomètres de route et mis un nom sur divers lieux de la commune. La journée se termine autour d’une collation malienne. Dans les semaines à venir, les bénévoles vont continuer à tracer la carte qui, une fois achevée sera imprimée par cartONG et remise à la ville d’Ivry et la commune jumelée de Diangidré. Cet instrument va se montrer particulièrement utile pour suivre l’avancement des projets de coopération en cours tels que l’abduction d’eau ou l’extension du maraîchage pour cette zone rurale particulièrement aride.
Très bonne initiative qui contribue à toute petite échelle à rapprocher les peuples. Continuez!
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