Réaliser un court-métrage en utilisant la technique du stop-motion pour parler du climat : c’est le défi réalisé par une dizaine d’élèves de l’Ecole de la deuxième chance du Val-de-Marne (E2C94) dans le cadre d’ateliers scientifiques dispensés à l’Exploradôme de Vitry-sur-Seine en marge de l’exposition Air. Pour ces jeunes qui étaient en situation de décrochage il y a encore quelques mois, ce projet, baptisé QSEC² (pour Questions de sciences, enjeux citoyens), permet de rebondir.
“Nous avons pu nous exprimer sur des sujets si importants que le climat et la pollution, proposer nos idées et susciter le débat” , se réjouit Oumou, la vingtaine. “On a par exemple imaginé un weekend de l’air lors duquel les véhicules à moteur seraient interdits dans toute la région parisienne. C’est une bonne idée non ?” sourit la jeune-fille, avant de retourner à ses dessins qui feront partie du court-métrage réalisé par le groupe. Dirigés par Anani, animateur multimédia de l’Exploradôme, Oumou, Charles, Betty et les autres crayonnent chacun leurs dernières idées, installées sur les différents modules de Air, l’exposition qui inspire , dans laquelle s’inscrivent ces ateliers stop-motion. Dans quelques jours, lorsqu’il sera monté, le film du groupe rejoindra l’exposition temporaire du musée. “Ils garderont le film en souvenir de cette expérience et laissent une trace de leur travail dans l’exposition, aux visiteurs qui pourront le regarder, réagir, l’utiliser“, explique Anani, prêt à rempiler avec d’autres élèves de l’E2C pour un prochain projet. Le film sera aussi posté sur le site du musée et sur YouTube et envoyé à leurs proches, voire aux élus ou scientifiques, comme contribution au débat citoyen sur la question de la pollution et du climat.
“Grâce à ces ateliers, nos élèves peuvent s’exprimer, participer au débat. Ils apprennent à construire et structurer un argumentaire, reprendre confiance en eux. Cela les rapproche aussi de la science dont ils s’étaient souvent éloignés” , explique Sofiane Immessaoudene, formateur à l’E2C de Créteil. Pour certains, les ateliers ont même eu un rôle révélateur. “J’ai maintenant le projet de devenir animatrice scientifique” , s’enthousiasme Johanna, qui fêtera ses vingt ans la semaine prochaine et vient de décrocher un stage d’un mois à l’Exploradôme grâce à sa participation aux ateliers. “On va lui confier des missions à part entière : de la visite guidée jusqu’à l’animation autonome d’ateliers, elle sera un vrai membre de l’équipe” , indique Anani.
Rapprocher la science et la société
“On avait à cœur de travailler avec des jeunes en situation de décrochage scolaire“, explique Claire Garraud, chef de projet pour l’association Savoir Apprendre, qui administre l’Exploradôme. C’est Anani lui-même qui a imaginé le projet des ateliers scientifiques et qui l’a présenté aux élèves de l’E2C. “Je ne les ai pas senti très réceptifs, j’étais un peu déçu de ma visite” , reconnaît l’animateur. “Et puis, le lendemain, Sofiane m’a rappelé en me disant qu’une douzaine d’élèves s’étaient portés volontaires. J’ai compris que c’est un public qui n’a pas l’habitude d’être sollicité, et qui peut se montrer méfiant. C’est très enrichissant de travailler à leurs côtés et de les encadrer” , témoigne Anani. D’ores et déjà, un nouveau partenariat est envisagé l’année prochaine sur le thème des mobilités.
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