Voilà quinze ans que Christine Alexis imagine et fait réaliser des collections d’accessoires pour le compte de marques de mode. Depuis quelques mois, c’est sous sa propre griffe, Atelier Baltus qu’elle s’est mise à découvert. Et dans sa petite fabrique de Nogent-sur-Marne, remplie de ses toiles à l’ambiance Edgard Hopper, une première collection de sacs a trouvé sa place dans les étagères, s’appuyant sur un concept original.
Elevée dans une famille ouvrière de Saint-Etienne, Christine Alexis n’a pas vraiment été passionnée par l’école dans sa prime jeunesse, préférant dessiner les profs qu’écrire ce qui était marqué au tableau. Ce n’est qu’une fois orientée en BEP puis en BT Industrie et habillement qu’elle a pris conscience de ce qu’elle voulait, et ne voulait pas… comme par exemple passer sa journée derrière une machine à coudre, se faisant alors violence pour pousser un cran plus loin les études jusqu’à un BTS de fabrication de la chaussure. Une formation qui l’a propulsée en bureau d’études, chez des marques de chaussures, ou encore au contrôle qualité à l’occasion d’une année en Angleterre. Un début de carrière suffisamment varié pour lui permettre de savoir exactement ce qu’elle avait envie de faire : “travailler sur le beau du produit, le commercial et la partie technique“.
C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée chef de produit chez Minelli, en 1994. Huit ans plus tard, l’entreprise déménage dans le sud de la France, l’occasion de prendre un nouveau départ. “Mon mari travaillait à Paris, j’avais trois enfants jeunes que je voulais voir grandir, et je voulais un métier qui soit à la fois intéressant et me confère une certaine liberté. Je voulais un peu le beurre et l’argent du beurre, reconnaît-elle. Je me suis lancée comme consultante – agent commercial, en démarrant avec un ancien fournisseur.” Une formule qui lui convient parfaitement, jusqu’à ce que les conditions du marché ne deviennent un peu trop oppressantes. “Aujourd’hui, les centrales d’achat ont la pression, les quantités diminuent, les fournisseurs étouffent, et moi au milieu, j’en ai assez de négocier tout le temps, pour les prix, pour les délais… C’est pour cela que j’ai décidé de créer ma propre marque”, motive Christine Alexis.
“J’avais aussi envie de créer des sacs qui ont du sens, ne soient pas seulement beaux mais aussi utiles. Je me suis rendue compte que je perdais un temps fou à chercher mes affaires dans mon sac et ai décidé de créer des liens de différentes couleurs pour pouvoir retrouver ce que l’on cherche immédiatement“, explique la créatrice, tout juste quinqua. Grâce à des liens en cuir accrochés au sac, le portefeuille au fond d’une poche, la trousse de maquillage ou le trousseau de clefs enfoui sous tout le reste, se retrouvent ainsi à portée de mains. Des liens comprenant une mini lampe complètent l’assortiment. Les sacs, eux, sont en cuir ou en flanelle italienne, fabriqués par un façonnier en Tunisie. Pour porter son projet, la cheffe d’entreprise recrute sa première collaboratrice, Sophie Albo, diplômée de l’Isem, l’école de commerce d’Esmod, et la première collection est présentée à l’occasion du salon Maisons et objets à l’automne 2016.
Campagne de crowdfunding sur Ulule
“Ce salon nous a permis de commencer à vendre dans plusieurs magasins en France mais aussi en Belgique, Allemagne, au Japon, et même aux Etats-Unis.” Prochaine étape, le salon Première classe, dédié aux accessoires, en janvier 2017. D’ici là, l’Atelier Baltus a lancé une campagne de financement participatif et précommande à tarifs réduits sur Ulule, pour développer sa production et sa communication. Pour l’heure, l’objectif des 5 000 euros est rempli à 87 %, et il reste deux semaines.
Et après ? “Je voudrais aussi créer une petite ligne à prix réduits, mais toujours avec les liens, et peut-être ensuite des chaussures, mais pas tout de suite, car cela ne demande pas le même investissement de départ, avec les tailles différentes. Je réfléchis aussi à une ligne de bijoux en pierre naturelle“, se projette Christine Alexis.
Dommage que vous fassiez fabriquer en Tunisie.
Personnellement, je préfère un artisan d’art qui fabrique lui même sa maroquinerie.
Pour réussir dans votre projet d’entreprise, et vous différencier des concurrents,,misez sur la qualité et la créativité.
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