Après les murs et plafonds qui s’effritent au fil des semaines, laissant tomber de temps à autre un morceau par terre, les marches usées, l’affaissement de terrain… c’est un problème de pollution aux moisissures qui a occasionné la fermeture immédiate d’une salle de classe du collège Brassens de Villeneuve-le-Roi cette semaine, provoquant l’ire des professeurs qui ont exercé leur droit de retrait ce jeudi 12 mai. Ce vendredi matin, se tient un Comité d’hygiène et sécurité exceptionnel.
A l’origine de ce dernier déboire, l’absence de ventilation dans les salles durant de trop longs mois. En raison des nuisances sonores liées à la proximité de l’aéroport d’Orly, les fenêtres doivent rester fermées dans cette partie du bâtiment et la ventilation mécanique faisait défaut. Depuis la dernière série de travaux, qui ont permis de réparer les marches défectueuses, réparer la ventilation et mener d’autres travaux d’urgence, l’aération fonctionne à nouveau, mais le mal était fait, et si un taux plus faible de moisissure a été mesuré dans les salles attenantes, ces dernières ne sont pas non plus exemptes de cette pollution. D’où la colère et la lassitude des enseignants et de leurs élèves, lesquels avaient refusé d’aller en cours en début de semaine.
Dans un état de délabrement avancé, le lycée-collège doit faire l’objet d’une reconstruction complète. En attendant, des séries de travaux sont régulièrement entrepris pour parer au plus pressé. Début février, un gros débrayage avait également eu lieu à la suite duquel la vice-présidente de région en charge des lycées, Agnes Evren, s’était rendue sur place et avait annoncé des travaux d’urgence.
Au sein de la cité scolaire, ce que tout le monde attend, c’est que l’on reconstruise pour de bon les bâtiments, qui accueillent à la fois un collège et un lycée. Côté collège, la reconstruction a été budgétée à hauteur de 22 millions € et doit être réalisée le long de l’avenue Le Foll, en place de l’actuel parking des enseignants. “Le département est prêt. Nous n’attendons que la partition du terrain pour disposer de la parcelle sur laquelle édifier le nouveau collège“, indique Daniel Guérin, vice-président MRC du Conseil départemental du Val-de-Marne. Actuellement en effet, l’ensemble du terrain et bâtiments appartient à la région, en charge des lycées. Concernant le lycée justement, les choses sont plus compliquées. Fin 2015, l’ancienne majorité du Conseil régional a voté la reconstruction de l’établissement à Orly, avec à la clef une enveloppe de 53 millions d’euros. Une décision qui avait suscité une importante polémique car les élèves du lycée viennent majoritairement de Villeneuve-le-Roi. Elu au Conseil régional dans la nouvelle majorité, Didier Gonzales, maire LR de la ville, a indiqué début 2016 qu’il défendrait la reconstruction sur place du lycée, encouragé par Daniel Guérin, l’ancien conseiller régional local. Du côté de la région, de nouvelles études ont été lancées, qui devraient donner lieu à un verdict très prochainement. De source proche du dossier, les conclusions seraient favorables à une reconstruction sur place, mais rien n’est encore officiel. Agnès Evren se rendra à nouveau au lycée le 7 juin prochain et pourrait donner des précisions.
En attendant, la cité continue de tomber en ruine, occasionnant à chaque nouvel incident une colère que les usagers ne contiennent plus, tandis que les politiques locaux se renvoient les responsabilités. “Les atermoiements de la région ont encore fait perdre 6 mois à ces reconstructions. C’est insupportable. Les premières victimes en sont les élèves, les personnels et les familles“, dénonce Daniel Guérin. Le vice-président du département, ancien conseiller régional, vient d’écrire à la présidente de région pour réclamer “qu’enfin, le projet de reconstruction du lycée soit arbitré et que le terrain nécessaire à la reconstruction sur place du collège soit dévolu sans délai au département.” De son côté, le maire-conseiller régional LR de Villeneuve-le-Roi rappelle à l’ancien conseiller régional que c’est lui qui était aux commandes il y a encore peu de temps et que ce n’est pas la nouvelle majorité qui a fait traîner le dossier. “La reconstruction est un projet de moyen terme qui se chiffre en dizaines de millions d’euros. C’est un dossier très copieux”, prévient l’élu.
à la région sans prétention le lycée a mauvaise réputation.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.