Initiative | | 13/12/2016
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Agir à Villejuif fête la suppression d’un quatrième paratonnerre radioactif dans la ville

Agir à Villejuif fête la suppression d’un quatrième paratonnerre radioactif dans la ville

Imaginés en 1914, en pleine mode du radium, les paratonnerres radioactifs ont eu le vent en poupe en France jusqu’à leur interdiction en 1987. L’IRSN (Institut de radioprotection et sûreté nucléaire) estime leur nombre à plus de 30 000 en France – 40 000 voire plus selon d’autres sources, fabriqués à partir de 1932.

Par rapport au paratonnerre métallique classique, inventé à la fin du 18e siècle par Benjamin Franklin pour attirer la foudre et en conduire l’électricité jusqu’à la terre, évitant qu’elle ne tombe n’importe où autour, l’apport radioactif visait à renforcer la conductivité électrique de l’air autour du dispositif. L’efficacité n’a jamais été vraiment prouvée mais en ce début de vingtième siècle, le radium servait à tout et sous toutes ses formes, de la laine Oradium pour la layette bébé aux suppositoires Vita radium garantissant un effet durable sur l’organisme! En comparaison, un peu de radium à la pointe d’un clocher était sans doute un moindre mal… Un peu partout en France, on en trouve donc au-dessus des châteaux d’eau, pylônes, toits d’hôpitaux…

Laine_Oradium2

Quel danger ?

Est-ce dangereux ? «Le risque d’exposition externe ou de contamination est négligeable tant que le paratonnerre reste en place, hors de portée et en bon état. Sauf, le cas échéant, pour les antennistes, couvreurs, charpentiers et autres professionnels qui travaillent sur les toits sans être toujours informés des précautions à prendre», indique l’IRSN. Mais le temps n’arrange rien à l’affaire, et au gré des orages, tempêtes et autres intempéries, des éléments radioactifs peuvent se disperser. «On retrouve d’anciennes têtes démontées dans des déchetteries, des jardins, des lieux de travail, parfois même chez des particuliers qui en font des objets décoratifs ou les vendent sur Internet !»relève ainsi Nicolas Brisson, expert de l’IRSN. Si en l’état actuel de la loi, il n’y a pas obligation de déposer les paratonnerres radioactifs existants, contrairement à certains pays européens comme le souligne l’IRSN, il est donc opportun d’en supprimer les éléments radioactifs lorsqu’ils sont identifiés.

Une initiative citoyenne pour inventorier les paratonnerres radioactifs

C’est dans ce contexte que des citoyens bénévoles se sont emparés de la question et répertorient systématiquement les paratonnerres radioactifs, Jean-Christian Tirat, journaliste et photographe toulousain, pour les signaler à leurs détenteurs afin que ceux-ci puissent les neutraliser ou les déposer en recourant à une société autorisée par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Cette initiative a permis de dresser une carte de France recensant déjà près de 4400 paratonnerres, dont un millier ont été neutralisés ou déposés. Voir la carte de France de l’Inaparad. Les paratonnerres radioactifs sont en en effet appelés des parads. Voir les consignes à suivre pour inventorier les parads.

Dans le Val-de-Marne, l’inventaire est en cours

Dans le Val-de-Marne, environ 45 paratonnerres radio actifs ont été repérés, dont la moitié ont été neutralisés (en vert sur la carte). Voir la carte spécifique au Val-de-Marne ci-dessous. Attention, il ne s’agit pas d’un inventaire exhaustif mais de celui réalisé par les citoyens bénévoles.

Déjà 4 paratonnerres radioactifs supprimés à Villejuif

A Villejuif, c’est l’association Agir à Villejuif, qui travaille sur les risques technologiques en général sur la ville, qui s’est emparée de la question. L’association a identifié 7 parads :”3 sur l’hôpital Paul Brousse, 1 sur le bâtiment du CNRS, 1 sur le centre Paul et Liliane Guinot, 1 sur la caserne des pompiers et 1 sur l’ancienne caserne de la police nationale rue Delaune“, détaille Hervé Corne, président de l’association. “Nous sommes intervenus oralement et par courrier auprès des propriétaires ou des gestionnaires et les maires, tant Madame Cordillot que Monsieur Le Bohellec, ont relayé notre action en écrivant eux aussi”, indique Hervé Corne.  Bilan : 4 retirés sur 7. “Nous avons obtenu le retrait dans le respect de la réglementation de 4 d’entre eux : 1 à l’hôpital, et ceux du CNRS, des pompiers et de la rue Delaune“, précise le président, alors que l’association vient juste de fêter le retrait du quatrième parad.

“Nous continuons notre prospection de l’ensemble du territoire de la ville, et ne désespérons pas d’obtenir le retrait de tous. De plus, il n’est pas impossible que la réglementation évolue vers une obligation d’enlèvement de tous ces appareils, comme dans d’autres pays“, espère le représentant de l’association. Voir le détail du travail de l’association sur les parads villejuifois sur leur site.

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