Initiative | | 08/11/2016
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Alternatiba a fait le plein des alternatives citoyennes à Champigny-sur-Marne

Alternatiba a fait le plein des alternatives citoyennes à Champigny-sur-Marne

Des vêtements à recycler en éponge tawashi ou en collier, des cabanes à insectes à construire soi-même, des objets pour donner et recevoir sur l’étagère de la boîte à partager, des euros convertis en monnaie locale, des accompagnants pour aider à créer des fruitiers et potagers ou encore une soupe chaude composée de légumes bio invendus à déguster…

Organisé à l’initiative de l’association Champigny en Transition, le grand village des alternatives citoyennes Alternatiba a pris forme pour la première fois ce dimanche sur la place Lénine de Champigny, à l’occasion de la foire au troc et aux cochons de la ville. « Chaque stand est un type de solutions à entreprendre dans la vie quotidienne, et on y retrouve tous les domaines comme l’alimentation, l’énergie, l’économie alternative, le recyclage des déchets, le troc de vêtements et de livres … » présente Mikhal Bak, coordinatrice de l’événement et fondatrice de l’association Champigny en Transition. «Notre volonté est de s’ouvrir à un public varié. Faire le village à côté de la foire aux cochons était un moyen d’attirer des personnes qui ne sont pas encore sensibilisées à la question.»

Autour d’une grande table de tissus à l’atelier Creatiba, les enfants recyclent de vieux t-shirts et vieilles chaussettes comme Mathias en CM2, qui à l’aide de bandes de tissus, et autres pelotes de laine, confectionne une forme d’éponge tressée ou « tawashi » « pour toute la famille ». “Je mets les vêtements qui ne vont plus à mon fils à la benne de recyclage WWF à Champigny, ou alors je les fais circuler en famille” assure Christine, la maman de Mathias. « Les enfants viennent et tout est à disposition » se réjouit Odile Le Thies, l’une des animatrices du stand,  présidente adjointe de la Peep Champigny. C’est  en effet une rencontre des parents de la Peep et de la Fcpe avec des participants au mouvement Alternatiba qui est l’origine de ce projet. « Les deux associations se sont investies dans l’écologie. Creatiba restera un atelier éphémère mais il y en aura d’autres » promet la parente d’élève.

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La créativité était aussi du côté de l’atelier de construction de cabanes d’insectes. On y fournit du bois, des brindilles, un marteau et des clous. « Dans la famille, on est apiculteurs depuis trois générations » raconte la mère de Bartoloméo, lequel est en pleins travaux manuels. « On veut apprendre aux nouvelles générations à protéger les abeilles. Quand elle sera finie, notre cabane ira dans notre marronnier centenaire. »

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Bartoloméo

L’association Campinoise créée en novembre 2003 « Maboko Oko » – que l’on traduit par « Tous Unis » pourrait quant à elle profiter du succès des boîtes à lire pour proposer à la ville un nouveau concept : la boîte à partage, qui se présente en réalité comme une étagère, montée grâce à des palettes de récupération. « Cette étagère est un lieu d’échange, qui permet de partager des objets en tout genre pour leur donner une seconde vie. Cela peut être des livres, des jeux d’enfants, des outils de bricolage, des vêtements. Mais les objets endommagés ne sont pas acceptés. Il y aura toujours une charte des usagers collée à chaque étagère. L’idée est de recréer du lien social, c’est de l’économie collaborative » explique Elise Nzouango, bénévole. A l’origine, « Maboko Oko » est une association humanitaire pour aider les enfants victimes de la guerre en Centrafrique, et c’est par le biais de micro-actions comme la boîte à partager qu’elle peut par exemple récupérer des jouets pour les envoyer aux enfants du pays.

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Elise Nzouango

Gloria Lagrand et Karim Beltrand, sont venus faire découvrir « la Pêche »,  monnaie locale née en 2014 à Montreuil, impulsée par le mouvement Montreuil en Transition. « L’intérêt d’une monnaie locale, c’est qu’elle ne passe pas par la banque, reste sur le territoire, développe le circuit-court et permet de soutenir les commerçants locaux qui adhèrent. Notre objectif à terme est que cette monnaie soit utilisée par tous les Franciliens » annoncent les volontaires.

Ce grand village des alternatives citoyennes proposait également quelques découvertes gustatives étonnantes, à l’image de graines de « ravet », un métissage entre le radis et le navet dont la naissance est un parfait hasard selon ses créatrices Julie Boissier et Evelyne Galneau, de l’association Vergers Urbains. Créée en 2012 et implantée dans le 18ème à Paris, l’association s’est donnée pour mission de « rendre la vie comestible » en milieu urbain «pour qu’un cerisier sur le bord d’un trottoir à Paris ne fasse pas que des feuilles mais aussi de bonnes cerises » imagine Evelyne Galneau. « On veut travailler les notions de partage et de relocalisation, en sensibilisant à la l’écologie. Pour cela, il faut se réapproprier l’espace public et se donner le pouvoir d’agir. On accompagne les porteurs de projets sur l’entretien de jardin dans leur résidence par exemple, et on propose des formations à la taille et à la greffe. C’est pour nous une façon de se reconnecter » assurent-elles.

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Des graines de “ravet”

Plus nourrissante qu’une petite graine de « ravet », Isabelle et Angélique ont préparé plus de 20 marmites de soupes aux légumes bio issus des invendus. Les bénévoles de l’association pour le maintien de l’agriculture paysanne (AMAP) ont épluché tous les légumes durant la matinée. « Je trouve l’idée géniale » réagit Assetou, « on n’arrête pas de voir des invendus jetés dans les supermarchés. Pourquoi ne pas faire des soupes comme ça pour organiser des stands de distribution pour les sans-abris ? » suggère la jeune femme.

D’autres suggestions citoyennes étaient affichées sur des panneaux grâce à l’atelier de parole porté par l’association « Tous Les Maquis ». La question du jour : Quelles alternatives pour Champigny ? Plus d’espaces verts réclament les sondés. « On veut remettre de l’éducation populaire dans l’espace public. On n’a aucune revendication politique, on veut juste donner la parole aux gens et c’est pour cela qu’on va vers eux » détaille Pierre Biguet, directeur du centre de loisirs au Bois l’Abbé. Avec son comparse Gurvan Bricaud, ils ont pour ambition d’agir à la fois sur Champigny et Saint-Maur.

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Gurwan Bricaud et Pierre Biguet

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