“Monsieur, est-ce que vous m’entendez ? Si vous m’entendez, serrez-moi la main ou bien clignez des yeux ! Au secours ! La victime ne respire plus …” Que faire face à une telle situation ? Les ateliers gratuits d’initiation au secourisme lancés ce mois-ci par la préfecture du Val-de-Marne et le ministère de l’Intérieur sont l’occasion d’y répondre en formant les citoyens aux premiers gestes qui sauvent.
En ce premier weekend de février, la fédération sportive de la ligue de l’enseignement (Usep-Ufolep 94) a rassemblé six volontaires pendant deux heures intenses de cas concrets le dimanche après-midi, dans un gymnase mis à disposition dans le Parc de Choisy.
Dégagement d’urgence, garrot tourniquet improvisé, position latérale de sécurité, massage cardiaque et défibrillateur, la tâche s’annonce ambitieuse pour les apprentis secouristes.
“On forme des sportifs citoyens et des citoyens sportifs. On utilise le sport comme un moyen d’épanouissement pour l’individu, et c’est à ce titre qu’on fait du secourisme depuis notre agrémentation obtenue en 2012“, motive Eric Piefer-Quêney, directeur de la fédération et moniteur dans l’Education nationale en charge de l’atelier avec sa co-équipière Audrey-Emilie. “7% seulement de la population est formée en France pour intervenir sur l’arrêt cardiaque“, rappelle le moniteur durant son intervention, “contre 30% à Seattle…“
Au-delà des récents attentats, ces Val-de-Marnais qui se sont déplacés ce dimanche ont des motivations diverses. “On peut rencontrer des cas, avec les petits à la maison. On sait grosso-modo les gestes qu’il faut faire mais la précision technique nous manque“, témoigne Fatma, venue en famille. Un seul remède, “faut pratiquer !“.
La pratique n’a pas d’âge. Denise, retraitée, commence à s’en rendre compte malgré un brevet de secourisme obtenu plus jeune. “Nous partons souvent en vacances avec mon mari , faire de la randonnée à deux. Et puis, on commence à garder les petits enfants, alors c’est préférable. On vit aussi dans une résidence où il n’y a que des retraités près de chez nous…”
Soucieuse d’être utile pour son prochain, Aurore fait de cette initiation, un objectif professionnel. “J’aime pouvoir apporter du soin et aider mon prochain. Je veux devenir infirmière“, se projette-t-elle, déterminée. Enfin, se rafraîchir la mémoire ne fait jamais de mal. “Ma dernière formation remonte à l’année 1997, la préhistoire !” plaisante Emmanuel, qui reprend. “C’est super important de savoir ces gestes qui sauvent, indispensables pour la vie quotidienne.”
“On explique les conduites à tenir pour qu’ils aient les bons réflexes” explique Eric Piefer-Quêney. La méthode ? “Des échanges avec supports vidéo, un apprentissage avec des démonstrations commentées, puis les moniteurs passent corriger les gestes.”
A la fin de la séance, les secouristes d’un jour se voient remettre une attestation de cette formation. D’autres ateliers gratuits seront animés tout au long du mois de février, et pour y participer près de chez vous, il suffit de s’inscrire.
*Ufolep : Union Française des Œuvres Laïques d’Education Sportive
*Usep : Union Sportive de l’Enseignement du Premier Degré
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.