1 million : c’est la baisse du nombre de touristes accueillis à Paris et en Île-de-France au cours du premier semestre 2016, soit une baisse de 6,4% par rapport au 1er semestre 2015. Avec 14,9 millions d’arrivées hôtelières au cours du premier semestre 2016, la région Île-de-France enregistre sa plus forte baisse de fréquentation touristique depuis 2010, et le Val-de-Marne n’est pas épargné mais s’il résiste mieux sur certains aspects.
Entre les attentats et les inondations, dont les images ont fait le tour du monde, la destination Paris a perdu de son attrait.”-19,6% de Chinois (soit 100 000 touristes), -5,7% d’Américains, (57 000), -46,2% de Japonais (126 000)“, détaille Frédéric Valletoux, président du Comité régional du tourisme.
La clientèle internationale a chuté de 9,9% tandis que la clientèle française résistait mieux (-3,5%). Au total, le CRT estime les pertes d’activités, pour l’ensemble de la filière touristique, à 750 millions d’euros sur le premier semestre 2016. “Sur l’année 2016, cela représentera 1,5 milliards d’euros. Il faut vraiment s’inquiéter pour des centaines d’emplois”, s’inquiète François Navarro, directeur général du CRT.
Le coeur de Paris plus touché que la banlieue
La capitale est la plus impactée. Paris voit sa fréquentation hôtelière diminuée de 11,4%, contre 6,1% pour la petite couronne et 4,4% pour la grande couronne. Le Val-de-Marne suit la tendance, avec une baisse de 4,3%, un résultat dans la moyenne par rapport aux autres départements franciliens. “C’est bien le cœur de Paris qui est boudé” , justifie Frédéric Valletoux. Certains sites peinent a attirer les touristes (-43,9% au Grand Palais ou -34,8% à l’Arc de Triomphe par exemple) et l’Euro 2016, jugé satisfaisant par la filière, n’a pas permis de compenser ces mauvais résultats.
Le Val-de-Marne n’est pas épargné mais résiste mieux
Dans le Val-de-Marne, la poursuite de la baisse de fréquentation observée dès le 4e trimestre 2015 (-9%) se poursuit. Malgré ces chiffres inquiétants, le département du Val-de-Marne semble légèrement mieux résister que ses voisins. Alors que dans la région Île-de-France et dans l’agglomération parisienne, la baisse de fréquentation globale s’accentue entre le premier trimestre (-6%) et le deuxième trimestre (-10%), elle se stabilise en Val-de-Marne (-5% au premier trimestre et -4,5% au deuxième) grâce au retour de la clientèle étrangère. On observe ainsi une augmentation de la fréquentation étrangère au mois d’avril (+2,7%) et surtout de juin (+16%) qui atténue l’impact de la baisse continue de la clientèle française qui diminue au contraire de 4% au premier trimestre et de 9% au deuxième. En Val-de-Marne comme dans le reste de la région, l’hôtellerie haut de gamme est la plus touchée (-9 points de taux d’occupation depuis janvier dans le département).
L’Euro n’a pas changé la donne
L’impact de l’Euro 2016 semble quant à lui très relatif. Une majorité d’hôteliers val-de-marnais interrogés déclarent que la compétition n’a pas eu l’impact positif attendu sur leur activité en juin et juillet. En juin, le nombre de nuitées a baissé de 1,8% par rapport à l’année précédente, malgré une augmentation de la fréquentation européenne (+8% en juin), avec notamment certaines clientèles en forte hausse (Irlandais, Suisses, Anglais, Espagnols et Italiens).
Malgré un été difficile selon 72% des hôteliers interrogés, la zone Orly-Rungis bénéficie des bons résultats de l’aéroport Paris-Orly dont le trafic est en hausse de 5,2% entre janvier et juillet, alors qu’il est en léger repli à Paris-Charles-de-Gaulle (-0.2%). Pour Christophe Arietano, vice-président du Club hôtelier du Val-de-Marne, c’est surtout le tissu économique local, très dynamique, qui soutient l’activité hôtelière du département. Jusqu’à présent, les hôtels val-de-marnais bénéficiaient de la saturation des hôtels parisiens. Ils espèrent aujourd’hui que la richesse économique du territoire et ses grands projets d’envergure (Grand Paris Express, Ivry Confluence, Ardoines, Cité de la Gastronomie, …) continueront de soutenir leur activité.
A Chinagora aussi, les attentats et les inondations ont sévèrement impacté la fréquentation de l’hôtel de luxe. “Aujourd’hui, les Chinois voient la France comme une destination à risque”, commente-t-on à la direction de l’hôtel.
Pour endiguer la spirale négative, le CRT va communiquer sur les marchés étrangers dans les semaines a venir (notamment le Japon, l’Australie, la Chine et la Grande Bretagne). “On sait qu’après ce genre d’événements, les touristes reviennent. Mais ils mettent du temps. On doit aussi savoir valoriser les sites de la grande couronne, notamment pour les touristes français“, indique Frédéric Valletoux, qui peut néanmoins se réjouir du dynamisme du tourisme d’affaires, en progression de 14,4%.
En 2015, le tourisme francilien a généré 21 milliards d’euros de chiffres d’affaires. 500000 emplois sont directement liés au tourisme en Ile-de-France, répartis sur 75000 entreprises.
Les chiffres sont issus du Comité régional du tourisme Paris-Région et l’Observatoire du tourisme en Val-de-Marne.
Est-ce surprenant ? La météo fut exécrable, avec de graves inondations ; il y a eu des grèves très nombreuses et violentes, qui entre autre ont affecté la desserte des aéroports ; les touristes sont quotidiennement agressés par les voleurs des rues (dont on ne doit pas prononcer le nom sous peine d’être considéré comme raciste) ; le coût de la vie à Paris est hors de prix (consommations, hôtels, musées) ; et bien entendu aussi il y a eu ces terribles attentats à Paris et en France … Qui peut avoir envie de venir dans ce pays en ce moment ? Tout cela est bien triste, et si météo, grèves et attentats ne sont pas vraiment prévisibles, la spécialisation croissante de Paris dans le tourisme de luxe est bien le résultat d’une politique délibérée, mais dans le monde il y a peu de riches et beaucoup de classes moyennes et modestes …
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