Il fallait se frayer un chemin au milieu des habitants assis par terre entre les rangées bondées de la salle du conseil municipal de la mairie d’Ivry pour assister ce lundi 10 octobre à la réunion publique sur le projet de centre d’accueil de réfugiés qui doit accueillir 350 à 400 personnes d’ici janvier 2017.
“Et si on faisait une grande fête pour leur arrivée ?” lance, motivé, un militant de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA). Face à la salle, Philippe Bouyssou, le maire PCF d’Ivry-sur-Seine, Dominique Versini, adjointe à la mairie de Paris chargée de la solidarité, Aurélie El Hassak-Marzorati, directrice générale adjointe d’Emmaüs Solidarité, association qui va gérer le centre d’accueil temporaire, et Mehdi Mokrani, adjoint au maire d’Ivry chargé de la politique sociale et solidaire. Si l’idée ne séduit pas immédiatement tous les représentants d’associations présents, chacun se propose spontanément pour apporter son assistance. La Ligue des droits de l’homme (LDH), qui va ouvrir une permanence juridique pour les étrangers dans les tous prochains mois, propose ses compétences juridiques, ainsi qu’un collectif qui soutient les travailleurs sans-papiers de la ville. “Il faut s’appuyer sur un tissu associatif riche, qui sait comment travailler, et surtout, qui veut tout faire pour accueillir ces réfugiés dans les meilleures conditions” , invite une militante.
Dans la salle, la plupart des personnes présentes semblent conquises. “Comment peut-on s’assurer qu’au bout de 5 ou 10 jours, ces gens ne seront pas rejetés à la rue, dans la misère ?” , s’inquiète une jeune participante. “L’Etat s’est engagé à trouver des places, dans toute la France, pour ceux dont le dossier n’est pas statué assez rapidement. Emmaüs, de toute façons, ne mettra personne à la rue” , promet Aurélie El Hassak-Marzorati. A chaque appel à la solidarité, le public applaudit.
Quelques réserves émergent malgré tout. “J’ai acheté un appartement dans le quartier d’Ivry-Port, je suis installée depuis avril dernier. On nous promet un quartier d’avenir, mais on n’y trouve qu’une seule boulangerie : pas un supermarché, pas de transports, … Alors oui, il faut accueillir ces gens, mais à Ivry-Port ?” , questionne une jeune femme. “J’éprouve une grande culpabilité ce soir… Je suis pour l’accueil des réfugiés, qu’on soit clair. Mais ma question c’est : est-ce le bon endroit, au bon moment ? Nous n’avons pas encore traité d’autres misères que la ville a connu, je pense notamment à la question des Roms. Est-ce qu’on ne devrait pas traiter cette problématique avant d’accueillir une autre misère ?” , lance un habitant. D’autres proposent leur aide tout en rappelant leur propre réalité. “J’habite à Ivry-sur-Seine depuis 17 ans, et nous sommes inscrits sur la liste d’attente des HLM depuis 11 ans… Mais je suis moi-même bénévole dans une association qui aide les réfugiés à Paris. Je suis également agent de sécurité. Si Emmaüs a besoin de mes compétences, je suis bénévole” .
Que les réfugiés fassent partie de la cité
“Il faut vraiment faire en sorte que les réfugiés participent à la vie de la cité. Nous avons besoin de tous vos talents et de votre générosité : il y aura un chapiteau, au cœur du centre, qui sera aussi un lieu de vie, où les réfugiés pourront manger, participer à des ateliers sur la parentalité, prendre des cours de Français, … Vous savez coudre ? Vous voulez accompagner quelqu’un à l’hôpital ? On a besoin de vous pour amener un supplément d’âme dans ce centre. Ivry est généreuse et solidaire, je n’en doute pas une seconde ce soir. Ça fait vraiment chaud au cœur” , se réjouit Aurélie El Hassak-Marzorati, après avoir présenté en détails le projet et son fonctionnement.
“On ne peut qu’être choqué par les conditions d’accueil proposées aux réfugiés” , appuie Philippe Bouyssou, quelques minutes avant les échanges avec la salle. “Quand Anne Hidalgo, la maire de Paris, m’a téléphoné en mai, j’avoue avoir eu une hésitation. Ivry a déjà souffert avec ce genre de situation, on se souvient tous de la douloureuse expérience du bidonville de la rue Truillot. Mais le projet m’a convaincu. J’ai senti beaucoup de solitude dans cette prise de position. Mais aujourd’hui, je ne la regrette pas, et je veux partager cette fierté avec les Ivryens. “
Pour rappel, le centre d’accueil d’Ivry accueillera principalement des familles, couples ou femmes seules, ainsi qu’une cinquantaine de personnes issues des squats d’Ivry. Il n’accueillera que des personnes préalablement aiguillées par le centre d’accueil parisien, qui ouvrira lui avant la fin de l’année dans le 18e arrondissement. Les deux centres parisiens et ivryens seront financés par l’Etat et la ville de Paris et gérés par Emmaüs solidarité. Le centre d’Ivry sera situé dans l’ancienne usine des eaux de Paris située entre l’avenue Jean Jaurès et les quais de Seine. L’entrée serait située au croisement de l’avenue Jean Jaurès et de la rue de la Baignade, en bordure de Vitry-sur-Seine.
Depuis le début de l’année 2016, 3211 personnes sont officiellement décédées dans les eaux de la Méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe. A Paris, une soixantaine de personnes arrivent chaque jour. Depuis la fin 2015, 19000 personnes ont déjà été prises en charge par les services de l’État et de la mairie de Paris. Le centre d’Ivry devrait être financé à hauteur de 6 millions d’euros.
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Pourquoi ne pas avoir aussi invité le prétre de la paroisse d’Ivry ?.L’équipe du maire a réussi a sauver mon ame avec ces discours si riche de charité .A quand Monsieur le Maire un barbecue chez vous en compagnie tout ces pauvres gens ? Dailleurs ou habitez vous ?
c t les grandes retrouvailles du lobby invasionniste pcf-ivrien
ils sont impatients d’avoir leur centre de transit
ces gens vivent dans un rêve… qui va rapidement viré au cauchemars…
Ils vont vite déchanté. …Pauvre France colonisée !!
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