Première édition réussie pour les portes ouvertes de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) à Créteil. Près de 300 personnes ont passé l’entrée pour aller à la rencontrer des 16 associations qui tenaient un stand, chacune regroupées par famille de handicap : mental, psychique, moteur, déficient visuel et auditif.
«Présenter ces associations, c’est dire aux parents qu’on a tout ce champ des possibles. Nous leur permettons de se projeter au-delà. Nous ne sommes qu’un maillon de la chaîne, une tête de réseau. Nous reconnaissons les droits des handicapés et nous déterminons les prestations auxquelles les personnes peuvent prétendre. Ensuite, nous les réorientons vers le bon interlocuteur. Et quand elles rencontrent le moindre problème dans leurs démarches, elles reviennent généralement tout de suite vers nous. On est leur phare», résume Soraya Cardinal, responsable de l’animation du réseau de la MDPH.
Engagées pour l’association l’UNAFAM (Union nationale des amis et familles de personne) regroupant 2000 bénévoles dans toute la France pour 15 000 adhérents, les bénévoles de l’antenne locale Jacqueline, Michelle et Catherine, accompagnées par Stéphanie, psychologue, sont venues passer un seul et même message. “Il faut un Samu psychiatrique dans le Val-de-Marne et on se bat pour l’obtenir !” motivent les bénévoles, qui font de la consultation médicale une priorité pour les personnes atteintes de troubles psychiques (bipolarité, schizophrénie, psychose…) dont elles ont la charge. “Nous encourageons les parents à emmener leurs enfants aux soins. Le risque pour les familles est de s’isoler. Nous nous efforçons de les sortir de l’isolement par des groupes de parole, ou par la formation professionnelle dans les ESAT (Etablissement et service d’aide par le travail). Nous donnons aussi des conseils par téléphone pour rassurer les parents, bien souvent en état de panique. Nous tentons d’apporter une solution personnelle et éventuellement, nous recommandons une hospitalisation. On est tous concerné de près ou de loin.” Pour oublier les différences, l’UNAFAM organise une course à vélo pour tous, malades, soignants et bénévoles, au départ de plusieurs villes en France le 15 et 17 juin, pour une arrivée aux jardins du Luxembourg au Sénat le 22 juin.
Au stand des handicaps moteurs, c’est l’association Wimoov qui était représentée et notamment son pôle insertion. «Au départ, nous accompagnions seulement les personnes en situation de handicap moteur dans les transports, puis nous avons élargi notre public aux malvoyants et aux non-voyants. Nous proposons 13 heures d’accompagnement qui s’organisent sur plusieurs rendez-vous. Il y a d’abord une rencontre pour évaluer les attentes, les envies et les freins. Puis nous mettons en place des ateliers pédagogiques : savoir lire un plan et préparer un itinéraire, se servir des outils numériques pour acheter un pass … Nous prenons en charge les trajets quotidiens depuis le domicile des personnes» détaille Alicia, en service civique. «Nous tenons aussi une plate-forme à Créteil «bouger vers l’emploi» pour favoriser l’insertion professionnelle. Pour cela, nous dégageons des aides pour financer le permis de conduire, et bénéficions d’un partenariat avec le réseau garage Renault solidaire pour pouvoir acheter des véhicules à tarif social, les réparer et les louer. Nous aidons aussi à monter des dossiers, et à obtenir un microcrédit social», ajoute Youness Asmide, responsable d’activité en Île-de-France.
Du côté de l’aide aux aidants, Chantal Lang, responsable d’une maison d’accueil temporaire à Créteil-Echat pour l’association Handi-Répit, chapeautée par le réseau la Vie à domicile, oeuvre à soulager le quotidien des familles en offrant une solution de prise en charge à la journée. «L’objectif est de donner du répit aux familles” , explique-t-elle, avant de rappeler que l’association a été créée par la mère d’un enfant autiste qui avait besoin de souffler de temps en temps. “Nous pouvons accueillir 12 personnes par jour de 6 à 60 ans, tout handicap confondu, pour un maximum de deux jours par semaine. Tout au long de la journée, nous organisons des ateliers de pâtisserie, des ateliers d’écriture, des sorties sportives à la piscine Sainte-Catherine mais aussi des sorties culturelles à la bibliothèque le Palais, à l’Exploradôme de Vitry et bientôt aussi au Mac Val”, détaille la responsable. La maison Handi-Répit de Créteil demeure une structure à titre expérimental, renouvelée par l’Agence régionale de la santé (ARS) jusqu’en 2021. L’association compte 48 personnes actives dont une grande majorité vient du Val-de-Marne. Le succès est tel que la situation devient parfois compliquée à gérer. “A la maison d’accueil, nous manquons de places. Il faudrait faire des externats, c’est ce que beaucoup de parents souhaitent», indique Maelwen, psychologue et participante du dispositif. Si les personnes handicapées sont la priorité de la maison, les aidants peuvent aussi y trouver leur place. «Les aidants font partie de la famille. Tout est prévu pour eux dans la maison. Ils ont traversé des problématiques compliquées. C’est un vrai parcours du combattant ! Être aidant, c’est 60 heures par semaine, c’est éprouvant. Il n’y a plus de temps pour soi. Nous sommes là pour les inciter à prendre du temps pour eux”, poursuit la psychologue. Sur la table du stand, un livre-photo des accueillis, résume en son titre l’esprit de cette journée:”Ensemble”.
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