La première édition de la Semaine nationale des missions locales démarre ce jeudi 10 mars. Objectif : mettre en lumière le travail quotidien des 450 missions qui suivent chaque année près de 1,5 million de jeunes de 16 à 25 ans en rupture de parcours pour les aider à se construire un projet. Dans le Val-de-Marne,
11 missions locales suivent 25 000 jeunes. Dans chacune d’elle, les panoplies de dispositifs nationaux aux acronymes divers, prennent consistance. Explications avec Moncef Jendoubi, directeur de la mission locale des bords de Marne. La mission, qui couvre les villes de Champigny-sur-Marne, Le Perreux-sur-Marne, Nogent-sur-Marne, Joinville-le-Pont, Bry-sur-Marne et Chennevières-sur-Marne, accompagne 2750 jeunes par an et compte deux antennes, au Perreux et à Champigny.
“Nous nous adressons à des jeunes à faible niveau de qualification, qui n’ont pas de projet et pas de vue précise sur ce qu’ils souhaitent faire. Notre rôle est de les conduire à construire un projet pour avoir une visibilité sur son avenir, afin que chacun trouve sa place dan la société et se sente bien dans sa peau. Cela concerne aussi bien l’emploi que la formation ou l’accompagnement social. Pour cela, nous nous appuyons sur tous les dispositifs qui existent“, expose le directeur de la mission locale. Ateliers emploi, parrainage par des professionnels, partenariats avec les entreprises, universités, collectivités locales et autres acteurs économiques locaux, aide à l’orientation, à la création d’entreprise, recours à des dispositifs spécifiques comme les Emplois d’avenir, la garantie jeune, envoi à l’étranger… Aucun outil n’est négligé. “Nous travaillons par exemple avec l’Université de Paris Est Marne-La-Vallée (Upem), pour permettre à des jeunes sans le bac de disposer d’un vrai statut étudiant et de poursuivre des études. Des jeunes qui avaient parfois arrêté en seconde retournent étudier et beaucoup créent ensuite leur activité dans des domaines très variés, de la peinture à la vente de vêtements en passant par la restauration. L’un d’eux a ainsi ouvert un truckfood qui sillonne le département”, détaille le directeur de la mission.
Tenter sa chance en Europe
“Nous travaillons aussi sur la mobilité internationale et envoyons plus de 100 jeunes en Europe chaque année dans le cadre d’Erasmus, du service volontaire européen, du service civique international ou encore via le Pôle européen du Val-de-Marne. Cela va de missions de quelques mois à des engagements plus longs. Dans le cadre de Mon job ailleurs, nous profitons des opportunités professionnelles que présentent certains pays et travaillons par exemple avec le centre Charles Péguy de Londres (centre financé par le ministère des Affaires étrangères pour accueillir les jeunes qui viennent travailler en Angleterre) pour installer des dizaines de jeunes chaque année. Dans ce cas, ils doivent s’engager à rester au moins six mois sur place“, poursuit Moncef Jendoubi.
Pacte de la deuxième chance et garantie jeune : deux nouveaux outils
Parmi les nouveaux dispositifs expérimentés cette année : le pacte de la deuxième chance, destiné aux jeunes en situation de pré-délinquance ou de délinquance. Dans le département, un premier va concerner dix jeunes du Bois l’Abbé, seul quartier en zsp (zone de sécurité prioritaire) du Val-de-Marne et sera piloté par le sous-préfet de Nogent. “Cet outil devrait nous permettre de travailler dans l’urgence et d’accéder de manière prioritaire aux différents dispositifs”, indique le directeur de la mission. Autre nouveauté : la garantie jeune. Lancé début 2015 dans certains départements, il est effectif dans le Val-de-Marne depuis début 2016 et offre aux jeunes une allocation équivalent au RSA en contrepartie d’un engagement à venir tous les jours à la Mission locale pour avancer sur son projet. “Nous devrions accompagner 90 jeunes via ce dispositif en 2016, puis 200 en 2017″, chiffre Moncef Jendoubi. C’est qu’il faut mettre les bouchées doubles pour réduire le taux des demandeurs d’emploi. De quoi contribuer à baisser le chômage des jeunes mais uniquement des jeunes. “Nos voisins belges, que nous avons aidés à mettre en place les missions locales, ont étendu leur accueil aux adultes“, note à ce sujet le directeur de la mission locale des Bords de Marne.
Travail en réseau
L’intérêt de cette semaine nationale ? “Cela valorise le réseau dans son ensemble car c’est ce maillage qui fait notre force. Nous travaillons énormément ensemble, que ce soit au sein du département ou au niveau national. Lors qu’un nouveau dispositif est lancé, on appelle ceux qui l’on déjà testé pour mieux l’appréhender. Cela favorise aussi la mobilité de jeunes qui parfois souhaitent changer de département, et permet de répondre aux demandes d’entreprises en proposant l’offre d’emploi à la mission voisine lorsque personne ne correspond au profil sur place.”
Vers un regroupement des missions locales ?
En termes de gouvernance, l’organisation des missions locales devrait évoluer assez rapidement dans les années qui viennent. “Dans le cadre des nouveaux territoires de la Métropole, il est question de passer de 11 à 5 missions dans le département, à raison de 1 ou 2 missions par territoire. Cette nouvelle configuration, souhaitée par la préfecture, pourrait intervenir en 2017 ou 2018″, relate Moncef Jendoubi.
Portes ouvertes
A l’occasion de la Semaine nationale des missions locales, deux après-midi Portes ouvertes sont organisées les 15 et 17 mars dans les deux antennes de la mission.
Mardi 15 mars 2016 14h00 – 17h00
Présentation de la mission BTP du réseau des Missions Locales du Val-de-Marne
Antenne de Champigny-sur-Marne 15 place Rodin – 94 500 Champigny-sur-Marne
Jeudi 17 mars 2016 14h00 – 17h00
Présentation du Pôle Européen
Antenne du Perreux-sur-Marne 8, rue des Corluis – 94 170 Le Perreux-sur-Marne
Voir le site national des missions locales avec l’annuaire de toutes les missions.
“Il ne suffit pas de maudire l’obscurité, allumons la lumière” Lao Tseu
les jeunes suivis par les missions locales ne trouvent sans doute pas de solutions parfaites mais bénéficient d’un soutien professionnel, d’un accès à leurs droits fondamentaux (santé, logement) et à un ensemble de réseaux trop complexes pour être accessibles (voir le maquis des financements à la formation par exemple, ou les associations de chefs d’entreprise qui sont dans “l’entre soi”). Beaucoup de missions locales dont celle du Perreux/marne proposent également des parrainages (suivi structuré dans le temps par une personne travaillant ou ayant travaillé en entreprise) , ce qui permet au jeune de modifier ses représentations et de se familiariser avec le monde du travail. Voyons le verre à moitié plein 🙂
Face à des chiffres de plus en plus catastrophiques en ce qui concerne le chômage en France, et plus particulièrement celui des jeunes, le gouvernement promet de mettre en place des mesures chiffrées à 1,3 milliards d’euros. Il est vrai que le France ne fait pas office de bon élève en matière d’emploi des jeunes (ni même pour les 55 ans et + d’ailleurs). Les faits : Taux de chômage des jeunes (Jusqu’à 25 ans) en février : 20,9 %. Il n’y a guère que l’Italie et L’Espagne qui font pire que le France dans la zone Euro. Je trouve louable que l’on cherche des solutions aux problèmes, autant, celles-ci me semblent une nouvelle fois vouées à l’échec, tout comme les mesures des 15 dernières années. En effet, le chômage des jeunes est un problème conjoncturel et non structurel, or, les mésurettes, n’auront d’effet que sur la formation et sur une exonération de charges temporairement. Voici déjà quelques idées et doutes qui me viennent à l’esprit.
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