Alors que les femmes djiboutiennes en grève de la faim contre les viols par des soldats de leur pays, entament ce mardi leur douzième jour de jeûne depuis le Comité des femmes solidaires d’Arcueil où elles sont accueillies, le président du Conseil départemental du Val-de-Marne, Christian Favier, vient de leur apporter son soutien dans un communiqué.
“Le respect des droits des femmes et la condamnation des violences dont elles sont victimes constituent un principe de base pour toute vie en société partout dans le monde. Depuis 12 jours, dix femmes djiboutiennes habitant en France et en Belgique sont en grève de la faim à Arcueil. A quelques jours de l’élection présidentielle qui se déroulera dans leur pays le 8 avril, elles souhaitent attirer l’attention du public et des dirigeants internationaux sur l’utilisation du viol dans la plus grande indifférence comme arme de guerre à Djibouti. Indépendant de la France depuis 1977, la présence militaire française est encore très importante dans ce pays de la corne de l’Afrique. Les relations diplomatiques entre nos deux pays sont fréquentes. Les accords et traités de coopération sont nombreux tant le domaine de la sécurité, que des relations économiques, commerciales et culturels. L’utilisation de la localisation géostratégique de ce territoire pour lutter contre la piraterie, et le terrorisme ne doit pas se faire au détriment du respect des Droits de l’Homme. Soucieux du respect de ces Droits partout dans le monde, je soutiens le combat de ces femmes pour la reconnaissance de ces viols comme crimes de guerre, l’ouverture d’une enquête internationale sur toutes les exactions commises à l’encontre des femmes en République de Djibouti, le jugement des soldats coupables de viols, et le respect des conventions régionales et internationales ratifié par Djibouti dont la CEDAW“, indique le sénateur communiste, rappelant que l’Assemblée départementale du 15 Février a voté à l’unanimité un vœu déclarant la Prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes grande cause départementale.
“Le combat va bien au-delà de Djibouti”
Du côté des grévistes, 9 femmes continuent le jeûne en ce douzième jour. La dixième a été rapatriée en Belgique le vendredi 1er avril en raison de son état médical. Les associations qui les soutiennent, l’Association Femmes Solidaires et le Comité des femmes djiboutiennes contre les viols et l’impunité, restent confiantes dans cette action. “Nous avons été reçues longuement par l’ambassadrice aux droits de l’Homme et avons bon espoir que le gouvernement français fasse une déclaration. Le combat va bien au-delà de Djibouti, il porte sur la reconnaissance réelle du viol comme arme de guerre et l’intégration de la lutte contre ce fléau dans les négociations diplomatiques, au même titre que d’autres enjeux“, défend Sabine Salmon, présidente de Femmes solidaires.
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