Les restrictions de circulation des véhicules Diesel les plus polluants à Paris inquiètent. Lors de la séance des questions au gouvernement, la sénatrice LR Catherine Procaccia a interrogé la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, qui a répondu par l’intermédiaire de Barbara Pompili, secrétaire d’Etat présente en séance, laquelle a rassuré la parlementaire quant à la circulation des véhicules qui répondent aux normes européennes « Euro 6 ».
Ci-dessous le compte-rendu intégral des questions et réponses
Question de Catherine Procaccia
“Madame la secrétaire d’État, ma question porte sur l’avenir du diesel et, surtout, des véhicules diesel. En dix ans, les normes européennes concernant les émissions d’oxyde d’azote – le NOx – par ces véhicules sont devenues de plus en plus sévères, permettant que les voitures diesel polluent aujourd’hui cinq fois moins qu’en 2009, sans compter que, depuis septembre 2015, tous les véhicules particuliers neufs provenant des États membres de l’Union européenne doivent respecter la norme Euro 6, qui fixe à 80 milligrammes par kilomètre parcouru le seuil des émissions d’oxydes d’azote, soit 50 % de moins que le seuil défini, en 2009, dans la norme Euro 5. Malgré tout, l’offensive contre les véhicules diesel a été lancée, en particulier par la maire de Paris, qui souhaite leur disparition totale de la capitale, que ces véhicules respectent ou non la norme européenne Euro 6. Certes, la qualité de l’air est un enjeu sanitaire majeur. Toutefois, madame la secrétaire d’État, je veux vous interroger sur l’avenir, dans ces conditions, des constructeurs automobiles qui fabriquent des véhicules diesel respectant les normes fixées par l’Union européenne, des concessionnaires qui les vendent, ainsi que du stock de voitures diesel neuves. Comment les particuliers ayant acheté des véhicules diesel, dont je rappelle qu’ils beaucoup plus durables que les voitures à essence, en pensant qu’ils respectaient les normes fixées – ce qui, du reste, est bel et bien le cas –, pourront-ils les revendre s’ils deviennent sous peu hors-la-loi ? Madame la secrétaire d’État, une ville peut-elle réellement interdire la circulation de véhicules conformes aux normes européennes ? Peut-on envisager que, dans notre pays, certains véhicules ne puissent pas circuler dans certaines zones, quand ils peuvent rouler dans la ville d’à côté ? Quelle réponse apportez-vous aux particuliers qui risquent de perdre gros en voulant revendre leur voiture diesel au moment où les véhicules de ce type seront interdits ?
Réponse de Barbara Pompili, secrétaire d’État chargée des relations internationales sur le climat, chargée de la biodiversité
“Madame la sénatrice, je vous prie de bien vouloir excuser l’absence de Ségolène Royal, qui m’a chargée de vous répondre sur ce sujet. La pollution atmosphérique constitue un enjeu sanitaire majeur. Malgré les progrès réalisés depuis quelques décennies, les normes de qualité de l’air ambiant sont dépassées, en France, dans de nombreuses agglomérations. D’ailleurs, notre pays est visé, à ce titre, par plusieurs procédures précontentieuses engagées par la Commission européenne. Vous le savez, le transport routier contribue fortement à la pollution atmosphérique, en particulier du fait des émissions des véhicules diesel, qui ont été classées par l’Organisation mondiale de la santé, l’OMS, comme cancérogènes pour l’homme. Il est donc primordial de réduire ces émissions, en remplaçant les véhicules diesel non équipés de systèmes de dépollution performants et en réduisant les émissions en conditions réelles de circulation. La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte a prévu la possibilité pour les collectivités de mettre en place des restrictions de circulation pour les véhicules les plus polluants. Comme vous l’avez dit, certaines collectivités ont déjà anticipé cette possibilité ou envisagent de la mettre à profit.
Les restrictions envisagées par les collectivités ne concernent que les véhicules les plus polluants, notamment ceux de plus de vingt ans d’âge. Les véhicules conformes à la norme Euro 6, dont la commercialisation vient de commencer, ne sont donc pas visés par les restrictions, et leur valeur de revente ne sera pas affectée. Les véhicules diesel concernés, qui ne sont pas équipés de filtres à particules, sont anciens et ont déjà une valeur de revente très faible. Afin de soutenir le renouvellement de ces vieux véhicules diesel, le Gouvernement a mis en place, en 2015, une prime à la conversion des véhicules diesel de plus de quinze ans. Cette prime a été renforcée en 2016 : elle a été élargie aux véhicules de plus de dix ans et son montant a été porté à 1 000 euros en cas d’achat d’un véhicule respectant la norme Euro 6 et à 500 euros pour l’achat d’un véhicule conforme à la norme Euro 5. En cas de remplacement par un véhicule électrique, l’aide totale est de 10 000 euros. Pour ce qui concerne les émissions en conditions réelles de circulation, à la suite de l’affaire Volkswagen, révélée aux États-Unis, Ségolène Royal a lancé une campagne d’essais sur 100 véhicules diesel en France. Ces tests montrent que plusieurs véhicules présentent des anomalies en matière d’émissions de dioxyde d’azote et de de dioxyde de carbone.”
Si la norme Euro 6 est effectivement très contraignante, le gouvernement déplore que, dans de nombreuses situations en dehors des conditions d’homologation, les voitures, de manière générale, ne la respecte pas. Le nouveau test RDE – Real Driving Emissions –, qui permettra de mesurer les polluants émis en conditions de circulation sur route et entrera en vigueur en 2017 pour toutes les nouvelles voitures, constitue une avancée, même si les tolérances accordées au niveau européen restent bien trop importantes.
Réaction de Catherine Procaccia
“Madame la secrétaire d’État, si j’ai bien compris votre réponse, la Ville de Paris – entre autres villes – ne pourra pas interdire la circulation des véhicules diesel respectant la norme européenne Euro 6. Ce n’est pas exactement ce que l’on entend quand on habite en région parisienne ! J’espère que la réponse de Mme la ministre, que vous venez de nous transmettre, apporte bien la confirmation que la maire de Paris laissera circuler les véhicules diesel et que ceux-ci ne seront donc pas hors-la-loi. Il semble, en effet, que ne seront visés que les anciens véhicules, et non les modèles fabriqués actuellement, qui respectent les normes européennes. Au reste, quoi que vous en disiez, la Commission européenne a récemment décidé d’accroître celles-ci, en attendant l’adoption de normes plus strictes en matière de qualité de l’air. Si telle est bien la réponse du Gouvernement, je m’en félicite. Cela rassurera les constructeurs, mais aussi les particuliers qui achètent actuellement des véhicules diesel et qui ne savent pas s’ils pourront entrer dans Paris dans quelques mois.”
Tout le monde n’est pas sportif, chacun ses choix….Tout le monde n’aime pas être entassé dans les transports en commun..Tout le monde n’aime pas louer un véhicule ou faire du vélo, c’est quoi ce despotisme, vous aimer balader votre petite famille ou vos courses à vélo pas moi.
je retape mon appartement et ça me coute moins cher de trimballer tout dans mon véhicule car c’est plusieurs fois par mois
Chacun sa manière de vivre non mais
Que de commentaires et tous très intéressants et honnêtes. Pour ma part, retraité, j’ai renoncé à la propriété d’une automobile : impossibilité de sortir de mon garage encombré par un autre mal garé, rayures sur la carrosserie, jugé mauvais citoyen si je restais garé devant mon garage trop longtemps, déplacements très longs en région parisienne encombrée.
Vous penserez, voilà un retraité qui reste chez lui devant sa télé. Non, je randonne en Ile de France à longueur d’année. 1600 km parcourus ces 3 dernières années. Je n’utilise que les transports en commun qui dans le sens Paris-Banlieue ne sont pas encombrés (parfois vides sur des cars confortables à 2 euros le voyage).
Comme certains le font sur ce forum, en cas exceptionnel, je loue un véhicule adapté : utilitaire pour les encombrants, citadine pour déplacement individuel (j’attends avec impatience un autolib sur la commune), grande citadine pour recevoir la famille.
Pour les vacances, même tactique : le train pour accéder au site de vacances (avion si c’est trop loin) et location sur place d’un véhicule.
Bravo à citoyen 94 d’offrir ces tribunes
Vous frigolez, Madame S. Royal bluff, connait-elle le nombre de voiture qui circulent au diesel à Paris.
Impossible, elle bluff, pour faire passer la pastille
Les constructeurs ont toujours su que le gasoil est le carburant le plus problématique.
Aucune auto diesel testée ne respecte les normes…
Stop au diesel automobile en France.
Le gazole est le pire carburant auto… (30 ans de perdu)
Il est urgent de régulariser les taxes des carburants. Il est parfaitement anormal de voir un gazole moins cher alors qu’il est plus coûteux à produire & plus polluant!
Signons la pétition “essence-gasoil, mêmes taxes”
_lien:_ http://chn.ge/1JTTsq8 _
Merci
Pour ma part, comme dit plus haut, je roule au gazole, et je n’ai pas les moyens changer de voiture …. et je n’ai pas envie non plus , toujours faute de moyen de payer plus cher mon gazole …. je ne signerais donc pas cette pétition pour le moment….Mais je comprends la logique !
Bonjour Rémy,
Je plussoie sur ce que dit Johan un peu plus haut. La solution, ce n’est pas de changer de voiture, c’est de prendre un vélo.
J’ai une gamine d’un an et demi et pas de voiture. Seulement un vélo (électrique pour environ 10 bornes entre mon chez moi et mon boulot), mes deux jambes, un sac à dos et des sacoches pour les courses :-).
Quand la nécessité s’en fait ressentir, j’en loue une. C’est aussi simple que ça.
Au bout du compte, je fais des économies et je me maintiens en forme.
Maintenant, c’est vrai, j’ai toujours fonctionné comme ça. C’est sans doute plus facile. Mais ça veut dire aussi qu’il y a des bons réflexes à inculquer dès le plus jeune âge et surtout une véritable politique incitative à mettre en place.
Or, elle est aujourd’hui inexistante. Pour exemple, la loi qui a été prise en juillet dernier pour inciter (enfin !) l’employeur à indemniser les trajets en vélo de ses salariés ne peut tout simplement pas être appliquée, faute de décret d’application. Et à mon avis, faute de volonté politique, ça va rester longtemps comme ça…
Bien sûr, on ne supprimera jamais totalement l’automobile. En milieu rural (j’y ai longtemps vécu), faute de transports en commun efficace, elle reste nécessaire.
Mais notre santé et celle de nos enfants méritent quand même un petit effort de la part de ceux qui le peuvent. Et ils sont nombreux. La majeure partie des voitures qui composent ces files ininterrompues le long des trottoirs de nos villes n’appartiennent ni à des personnes âgées, ni à des personnes handicapées.
Bonne journée
L’usage massif de la voiture, y compris pour des petits trajets, a certaines conséquences, dont :
1. la détérioration de la qualité de l’air
2. On marche moins et on fait moins de vélo que dans les les 60’s : le résultat est la sédentarité, y compris des + jeunes, qui inquiète les médecins. Le Figaro nous parle de bombe à retardement :
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2016/04/06/24828-nos-enfants-ne-se-depensent-pas-assez-physiquement
On fait quoi ?
On nous parle de “culture de résultat” : où est elle dans les faits ?
Quelle protection des populations ?
Nous, c’est le nombre de véhicules diesel CANCERigènes en circulation qui nous inquiète.
Le risque de maladie pour nous et nos enfants.
Voilà ce qui nous inquiète.
Le vélo est une des alternatives réelle pour se déplacer en Ile de France, couplé ou non aux transports en commun, et ce malgré des aménagements cyclables souvent inexistants. Nous le pratiquons au quotidien.
Comme le rappelle Mme Procaccia, “la qualité de l’air est une enjeu sanitaire majeur”. Auquel cas quels conséquences en tire t’on ? Et qui prend ses responsabilités ?
Le vélo c’est bien, mais pas pour faire les courses (bricolage et jardinage compris) surtout avec enfants en bas age, les grands trajets (vacances par exemple et déplacement sur place).
Le vélo est une bonne alternative pour des trajets assez court(<5km) sans avoir à déposer les enfants école/crèche/nounou … et avoir un bon déo, sinon les collègues vont vous détester ….
couplé aux transport en communs, l'idée est intéressante, mais çà ne colle pas avec le bus, le métro ou le tram…. surtout aux heures de pointes , surtout si chacun vient avec le sien (le vélo).
donc pour moi le vélo n'est pas une alternative à part entière aux véhicules particulier…
Je confirme que mon quotidien ne correspond pas du tout à la description de Rémy.
– Mon quotidien est fait d’enfants sur 1 siège vélo et/ou dans une remorque
– Mon quotidien est fait de vélo attaché solidement à des arrêts RER (y’a des comparatifs d’antivols, évidemment faut prendre la peine de les lire)
– Mon semaine est faite de courses hebdomadaires dans ma remorque (qui accepte 45 kg)
– Mon week-end est fait de bricolage et de jardinage qui dans 80% des cas vont dans ma carriole (qui accepte 45 kg) et 20% dans ma voiture.
Quant aux histoires de déo, c’est méconnaître :
– les vélos électriques
– les vêtements techniques dont les sous-pull mérinos : ça respire
– et la capacité des cyclistes à ne pas trop se couvrir.
1 coupe-vent oui, une doudoune non.
Pour moi, le vélo est une des alternatives à mon véhicule particulier voiture
Je lis avec intérêt vos objections à ma réalité.
Pourtant ma fille s’éclate quand je la dépose en vélo cargo à la maternelle.
L’assistance électrique ou un rythme plus modéré ainsi qu’une hygiène régulière valent mieux qu’un déo au “crétinium suractivé certifié 2 semaines d’efficacité”.
Quand au transport de marchandises, sachez qu’il est même possible de dévaliser un Drive avec un vélo adapté au besoin.
Il faut en finir avec cette image du vélo forcément sportif pour sportifs et pour faire du sport.
Reste le transport des matériaux pour gros travaux et les grands trajets des vacances….trop peu fréquent pour justifier de fabriquer des générations d’asthmatiques en attente d’un cancer.
Pour ces besoins exceptionnels une solution exceptionnelle (location, autopartage, etc…) peut tout à fait convenir.
Mes besoins sont différents … prendre la voiture pour les raisons cité ci-dessus ne sont pas du tout exceptionnelles pour ma part.
et honnêtement je n’ai pas forcement envie de m’affranchir de la voiture, partir sur un coup de tête hors de l’agglomération parisienne sans pour autant me taper une expédition pour louer une voiture…
Quel est le bilan écologique lors de la construction d’un véhicule ? et quel est son équivalence en kilomètre parcourue avec un “vieux” diesel ?
A quand un plan (sur 10 ans par exemple) pour arrêter de fabriquer des véhicules diesel et pousser les constructeurs sur d’autres alternatives ??? autant couper le mal à la source , non ?
encore une fois c’est le contribuable/utilisateur qui en fait les frais !
Vous avez raison. Je ne trouve plus la source, mais il y a quelques années, une étude avait montré que la pollution engendrée par un véhicule diesel ‘normalement entretenu’ de 10 ans se répartissait à 50/50 entre la construction/dé-construction-recyclage et l’utilisation. Ce n’est qu’à partir de la 11 ème année que la pollution engendrée par l’utilisation dépassait celle de la construction/dé-construction.
Je suppose que ces chiffres restent valables car on a fait des progrès tant du coté recyclage que du coté consommation. Par contre, qu’en est il des véhicules fabriqués ou recyclés à l’autre bout du monde ?
Après, vous suggérer de coupe le mal à la source. Est ce à dire que vous préconisez l’utilisation de bicyclettes ? Si c’est celà, je vous donne raison. économie sur les matière première, les importations de pétrole, le rejet de particules et de gazs, bref, que des avantages.
Non pas vraiment (même si j’aime le vélo), et comme beaucoup je roule en Diesel, mais il existe des alternatives comme le SP98/GNV/GPL/ELECTRIQUE/… pas forcement que la marche à pied ou le vélo pour se déplacer de manière individuelle 🙂
Il faut inciter si le diesel et les particule fines posent autant de problème de “limiter” la construction de ce type de véhicule notamment pour l’usage des particuliers. en gros l’inverse de ce qui a était fait ces 20 dernières années (surtout chez les constructeurs français).
Pour l’anecdote, j’ai mis à la casse un véhicule équipé en série du GPL a cause d’un changement de norme sur le réservoir (trop coûteux par rapport au kilométrage et l’ancienneté du véhicule). Véhicule bien entretenu en parfait état de fonctionnement … et remplacé par une voiture …… : DIESEL ….
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