Maureen est incollable sur le cannage des chaises. Ses yeux ne lui ouvrent guère l’horizon mais ses doigts courent avec aisance, s’assurant avec rigueur du parfait lissage de l’assise. “Des années d’expérience“, glisse-t-elle avec un sourire lumineux.
Avant de rejoindre l’Esat (Etablissement médico-social aidant à l’insertion des personnes handicapées par le travail) Trait d’union de l’Institut Le Val Mandé, Maureen a appris son métier au centre de formation de l’association Valentin Haüy, à Duroc (Paris). Comme elle, une centaine de personnes présentant des troubles de déficience visuelle, mentale ou psychique, s’affairent ici au cannage, rempaillage ou encore à l’ensachage de thé. D’autres aident aussi à tenir un restaurant-self et même un gite d’étape. Pour l’heure, c’est dans la grande salle polyvalente qu’ont été installés provisoirement les ateliers manuels, pendant les travaux de restauration et réaménagement de leur bâtiment historique. C’est qu’à l’institut Le Val Mandé, les chantiers ne manquent pas.
Créée à la fin du 19e siècle par Alphonse Péphau, pour accueillir les aveugles de manière complémentaire à l’hospice des Quinze-vingt avec de l’enseignement, de la formation et des ateliers, l’école Braille, rebaptisée l’Institut départemental des aveugles de la Seine puis l’Institut Le Val Mandé, a progressivement élargi son public. Au fil des années, alors que le progrès technique facilitait l’autonomie des personnes aveugles ou très malvoyantes, l’Institut s’est ouvert aux handicapés psychiques ou déficients mentaux. Aujourd’hui, l’institution accueille une école destinée à des jeunes poly-handicapés de 6 à 20 ans dont certains présentent des troubles autistiques lourds, avec également des places de semi-internat ou internat séquentiel, un Esat, un foyer pour les personnes qui travaillent dans l’Esat de l’établissement ou un extérieur, un foyer de vie, un foyer d’accueil de jour et encore une maison d’accueil spécialisée dédiée aux personnes polyhandicapées. Au total, ce-sont douze services enfants et adultes, en internat comme en externat, que gère l’institut, en s’appuyant également sur deux autres sites distants, à Créteil et Corbeil (Essonne), représentant 420 personnes suivies par 300 professionnels.
De nouvelles structures d’accueil pour les plus jeunes et les plus âgés
Alors que la prise en charge des enfants handicapés, notamment à fort trouble autistique, reste très problématique pour les parents, et, qu’à l’autre bout de la pyramide des âges, les baby-boomers handicapés vieillissent, l’Institut s’apprête à accueillir 15 nouvelles places pour les plus jeunes, dès l’âge de quatre ans, dans l’un de ses bâtiments actuellement en cours de chantier (photo ci-dessous), et prépare également un nouveau service pour les personnes handicapées vieillissantes à Draveil (Essonne).
Restauration et modernisation du bâtiment historique des ateliers
En parallèle de ces projets d’extension, l’Institut, posé sur un gros hectare à quelques tirs d’aile du bois de Vincennes et enserré côté rue de remarquables bâtiments en briques rouges, a également entrepris de rénover son immeuble le plus ancien, situé en retrait dans la cour. Construit pour abriter les ateliers de l’ancienne école Braille, il accueille aujourd’hui ceux de l’Esat Trait d’union, ainsi que des salles à louer pour les professionnels extérieurs. Objectif : restaurer ce bâtiment historique répertorié dans la base Mérimée du ministère de la Culture pour en préserver le patrimoine, mais aussi moderniser ses espaces et en faciliter l’accès, notamment en installant un ascenseur. Un gros chantier qui bat son plein depuis déjà plusieurs mois et qui devrait s’achever au printemps 2017. Pour ce faire, l’un des principaux casse-têtes a été de gérer l’activité des ateliers pendant le chantier. “Nous avions envisagé d’effectuer les travaux sur site occupé mais cela s’est avéré trop compliqué, témoigne Dominique Perriot, directeur général de l’Institut. Nous avons donc décidé de transférer temporairement les ateliers dans la salle polyvalente. Cela permet de gagner un semestre de travaux et plusieurs dizaines de milliers d’euros.”
Appel aux dons en partenariat avec la Fondation du patrimoine
Au total, le chantier de rénovation s’élève à 3,6 millions d’euros, financés au trois-quart par l’Assurance maladie et également par le Conseil départemental. Pour financer la partie restauration du patrimoine, une souscription publique a également été lancée ce jeudi 29 septembre, sous l’égide de la délégation Val-de-Marne de la Fondation du patrimoine. Les dons sont déductibles des impôts. Voir la page dédiée sur le site de la Fondation du patrimoine pour faire un don.
l institut est un vrai FOYER familial pour les residents MERCI à TOUS
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