Ce mardi 15 novembre, se tenait la 1ère rencontre académique sur l’insertion professionnelle des jeunes en situation de handicap. Retour sur les enjeux et blocages évoqués lors de cette réunion.
Les jeunes handicapés sont particulièrement touchées par le chômage qui concerne 18% d’entre-eux contre 10% chez les valides. L’académie de Créteil qui regroupe les départements du Val-de-Marne, de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne compte environ 18000 jeunes handicapés à insérer sur le marché du travail à court et moyen terme. Ils sont apprentis (550), étudiants de l’enseignement supérieur (3000) ou du secondaire (10132), et certains sont demandeurs d’emploi (4259). Face au défi de l’accès à l’emploi de ces jeunes, une réflexion a été menée en Île-de-France pour en identifier les freins.
«L’un des problèmes que l’on rencontre, ce sont les faibles qualifications des personnes qui sortent du système scolaire. Il y a très peu de niveau bac, et les CAP délivrés correspondent davantage à des niveau CE2, CM1, CM2», explique Hubert Fotinar, coordinateur ULIS dans un lycée de Seine-Saint-Denis. L’éducation nationale et les agences de recherche d’emploi s’accordent sur la nécessité de développer leur niveau de compétence quitte à favoriser la poursuite d’études.
Autre verrou identifié pour les jeunes adultes handicapés, les nombreuses démarches administratives suite à la perte des statuts liés à l’enfance. «Il faut impérativement avoir une reconnaissance de travailleur handicapé ou un titre équivalent pour pouvoir être pris en charge par Pôle emploi ou une agence spécialisée, insiste Hubert de Vaublanc, chargé de mission handicap pour Pôle emploi en Île-de-France. Il y a énormément de déperdition puisque l’on compte moins de 2500 personnes inscrites dans la région comme travailleur handicapé.» Confrontées à ces freins administratifs, à des blocages psychologiques ou choisissant volontairement de ne plus être distingué, des milliers de personnes en situation de handicap échappent à leur recensement et à la prise en charge des institutions.
Les premiers résultats connus dans un an
Ce diagnostic a abouti à la création d’une convention régionale d’insertion pour les jeunes en situation de handicap signée en novembre dernier. Elle regroupe des partenaires institutionnels, des établissements universitaires et des entreprises. Ensemble, ils agissent pour l’amélioration de l’accompagnement des jeunes handicapés, financées par des fonds européens, ainsi que les contributions collectées par l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées) auprès des employeurs. «Cela peut concerner par exemple, un jeune travaillant dans une collectivité ou une entreprise pour lequel un référent l’aidera à se familiariser avec les tâches à effectuer, détaille Pascale Derrien, la conseillère technique de l’académie de Créteil pour la scolarisation des élèves handicapés. Les premiers jeunes vont bénéficier de ces dispositifs et nous feront les premiers bilans d’ici un an.»
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