Difficile d’imaginer un scénario catastrophe sous le soleil qui rayonnait ce samedi au parc de la Plage bleue de Valenton. Les simulations de sauvetage d’habitants en cas de crue n’en étaient pas moins spectaculaires, qui ont mobilisé quelques 400 personnes, professionnels et bénévoles.
Au programme : simulation d’évacuation d’une maison de retraite, évacuation en bateau et en hélicoptère, recherches de personnes disparues avec des chiens, installation d’une unité de traitement de l’eau et d’un poste médical avancé…
Aux manettes, le commandant Delaforge dirigeait les opérations et chapeautait les équipes de sapeurs-pompiers de Paris, de la Croix-Rouge,de la Croix-Blanche, de l’Ordre de Malte, de la Protection civile, de la Sécurité civile rattachée au ministère de l’Intérieur, des 11 plongeurs espagnols de la Guardia civil et de l’ hélicoptère.
Un exercice grandeur nature qui se déroulait également dans chaque département d’Ile-de-France, dans le cadre de l’opération EU-Sequana 2016, lancée par la préfecture de Paris depuis le 7 mars et destinée à prévenir une crue comme celle de 1910. A l’époque, des villes entières s’étaient retrouvées inondées. Objectif : s’entraîner à la coordination entre toutes les équipes, se mettre en situation, et sensibiliser la population.
“Villeneuve-Saint-Georges, Choisy-le-Roi et Ablon-sur-Seine seraient parmi les premières impactées en cas de crue“, motive le commandant Delaforge. “Le scénario aujourd’hui, consiste en une montée des eaux à 8 mètres 12“, précise le commandant Thomas. “La configuration de la plage bleue était idéale pour simuler une crue puisque le plan d’eau possède des îlots où les victimes peuvent être mises en situation“, indique un sapeur-pompier depuis son zodiaque.
Secouristes bénévoles de l’U.M.P.S 94 (Unité Mobile des Premiers Secours) de Thiais, Thomaz, Hubert et Aurélie se sont isolés sur un îlot du parc, comme s’ils se trouvaient sur le toit d’une maison de retraite. “C’est intéressant de voir comment la brigade des sapeurs-pompiers de Paris travaillent sur un tel exercice. C’est un vrai enrichissement pour la formation. Ça permet de mieux appréhender, et comprendre la victime, en passant de l’autre côté du miroir. On se retrouve dans le schéma psychologique de celui qui subit, c’est super important“, confie Thomaz, comptable dans la vie quotidienne. “On fait des gardes et on peut être appelé en renforts !“, se soucie Aurélie, infirmière. “Aucune inquiétude à avoir si une crue se produit, les sapeurs-pompiers montrent qu’ils sont préparés et c’est rassurant“, insiste Hubert, sapeur-pompier volontaire et habitant d’Alfortville, zone très à risque dans le Val-de-Marne puisqu’elle est estimée inondable à 98% (voir article précédent à ce sujet).
“C’était franchement bien ! Même pas peur de la crue !” , s’enthousiasme Louis, 15 ans, futur sapeur-pompier de Paris. “Ce type d’exercice permet de rendre compte de ce qui cloche“, débriefe un chef d’équipe de l’Ordre de Malte. “On retiendra la grande entraide entre les associations, c’était génial, et encore plus à notre petit niveau“, poursuit son équipière.
L’opération la plus spectaculaire de la matinée était bien sûr l’opération d’hélitreuillage de personnes qui avaient pris place sur un ponton de fortune au centre du plan d’eau. Les plus chanceuses étaient au sec, tandis que les autres se baignaient dans une eau entre 6 et 8 degrés, attendant qu’un plongeur vienne les secourir. Cette partie de l’exercice était réservée aux professionnels, secouristes et victimes confondues.
“J’espère que cette opération pourra permettre une prise de conscience“, vise Alain, agent d’accueil du parc de la plage bleue, spectateur de la scène aux côtés de quelques joggeurs matinaux. Les canetons, eux, se sont dépêchés de décamper dès les premiers remous.
Aux abords du poste de commandement, la préfecture de police de Paris tenait un stand pour expliquer les gestes à réaliser en cas de crue : couper son électricité, mettre les produits ménagers en hauteur pour éviter la contamination de l’eau, boucher les toilettes, rejoindre un centre d’hébergement d’urgence.
Après une pause ce mardi, la seconde phase de l’opération EU-Sequana 2016 reprendra ce mardi 15 jusqu’au vendredi 18 mars pour s’intéresser cette fois à la décrue, en travaillant sur la situation à J+5 et J+30 après la crue.
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Retour en images
« Le scénario aujourd’hui, consiste en une montée des eaux à 8 mètres 12, soit celui de 1910, mais jamais plus, alors que l’urbanisation a générée une multitude de rivières potentiellement plus dangereuse que les cours d’eau eux même et pourtant l’entonnoir est le même !!!
A propos du mot SCENARIO le dictionnaire Larousse propose : Prévisions réalisées selon certaines hypothèses et tenant compte des contraintes d’une situation “économique, démographique, etc…
+++NE JAMAIS SOUS ESTIMER LA PUISSANCE DE LEAU+++
Et oui non sommes dans l’INTOX du scénario catastrophe façon hollywood, les points d’eau resteront des points d’eau, sauf qu’eau il y en aura partout dans la plaine sud est Val de Marne.
Débordement et infiltration des sols en seront la cause.
les conséquences des dégâts doivent aussi entrer dans le scénario “SAUVETAGE” priorité à l’humain, mais post-urgence on fait quoi avec l’humain ? on ouvre des camps de rétention ?
“Aucune inquiétude à avoir si une crue se produit, les sapeurs-pompiers montrent qu’ils sont préparés et c’est rassurant”
Voici des propos bien lénifiants ; quand on pense à la densité d’habitation de cette zone qui serait la première touchée, et au temps que prend chaque intervention.
Alors qu’il faut agir avec la plus grande rapidité en ces circonstances, combien de personnes pourraient être réellement sauvées avec ce type de moyens ??
Si peu …
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