Initiative | | 08/09/2016
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De la biodiversité des friches qui longent les pistes d’aéroport: l’exemple d’Orly

De la biodiversité des friches qui longent les pistes d’aéroport: l’exemple d’Orly

Papillons multicolores, escargots poilus, fauvettes, lézards ocellés, moineau friquet ou champ d’orchidées… les aéroports, obligés de disposer d’une large emprise au sol autour des pistes, abritent une certaine biodiversité, désormais encouragée et surveillée comme du lait sur le feu.

Paris Aéroport (ex ADP), qui veille depuis plusieurs années sur cette biodiversité via sa démarche Hop! Biodiversité, faisait un point d’étape auprès de la secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité, Barbara Pompili, à l’occasion d’une visite de l’aéroport d’Orly ce mercredi 7 septembre.

Une visite des bords de pistes emmenée par les vétérinaires et consultants en biodiversité Julia et Roland Seitre, pour découvrir les refuges à insectes pollinisateurs et autres planches à limaces. “Un aéroport, c’est du béton et de l’industrie, mais c’est aussi beaucoup d’espaces verts aux accès restreints. Ici, à Orly, 70% de la surface occupée par l’aéroport est constitué de prairies, de garrigue basse, de zones herbeuses, de maquis” , détaille Roland Seitre, qui pilote l’association depuis 2013. Après avoir voyagé pendant 25 ans en Polynésie, en Arabie Saoudite et dans une cinquantaine de pays pour y étudier la biodiversité, le couple a posé ses valises dans l’aéroport d’Orly. Au programme : des protocoles scientifiques précis, allant du recensement des vers de terre à la main au suivi photographique du butinage d’une plante. “On se rend compte de la richesse naturelle d’un aéroport quand on s’y intéresse. A Orly, on recense au moins 4 espèces différentes d’orchidées. Lors d’un suivi photographique, on a constaté le passage d’une vingtaine d’insectes butineurs, en à peine 20 minutes, sur une seule et même branche” , expose Julia Seitre.

Les salariés de l’aéroport peuvent aussi participer à cette veille “Cela se fait sur la base du volontariat. C’est une idée qui nous a séduit dès le départ, notamment parce qu’elle impliquait directement le personnel qui peut revenir sur une période de plusieurs jours, semaines et même saisons pour voir comment évolue ce sur quoi ils travaillent” , détaille Franck Mereyde, directeur de l’aéroport. Une activité qui permet aussi de décloisonner les relations professionnelles. “Un comptable peut être amené à rencontrer un responsable du dégivrage pour compter des vers de terre” , ajoute le directeur. “C‘est intéressant de comprendre comment fonctionne cette biodiversité particulière, même si elle reste basique. Par exemple, quelques renards fréquentent les pistes de l’aéroport. Ils régulent un peu la population des mulots, en les chassant, et diminuent ainsi la présence de rapaces, qui peuvent entrer en collision avec les avions. Depuis qu’on a expliqué cela, un membre du personnel vérifie du regard la prairie tous les matins pour s’assurer d’y trouver quelques renards” , relate Roland Seitre. Déjà mise en oeuvre  à Orly, à Nancy, à Montpellier, à Ajaccio, à Bastia, à Calvi, à Castres-Mazamet et à Brive, la démarche de HOP ! Biodiversité devrait essaimer à Roissy-Charles De Gaulle dès l’année prochaine.

Opération séduction réussie auprès de la secrétaire d’Etat. “On ne va pas se mentir,  les aéroports, ce n’est pas le paradis de la biodiversité, mais cette initiative prouve qu’on peut quand même mener une démarche écologique pragmatique sur ce genre de sites. Le projet associe des partenaires publics, privés, associatifs, le personnel de l’aéroport, et possède une légitimité scientifique. C’est une réussite” , apprécie Barbara Pompili.

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