Une cinquantaine de promoteurs immobiliers, des plus petits aux plus gros groupes, ont défilé en mairie de Fontenay-sous-Bois ce mercredi 23 novembre pour signer la charte promoteur mise en place par la ville. Un document qui vise trois objectifs.
Il s’agit premièrement d’éviter la surenchère foncière, d’inscrire ensuite la production privée dans la politique d’urbanisme de la ville, et enfin de faciliter la conduite des projets grâce au partenariat entre opérateurs et mairie. Concrètement par exemple, les promoteurs s’engagent à respecter l’intégration urbaine en tenant compte du patrimoine existant : parcs, architecture, ambiance urbaine… Dans le détail, les toits mansardés ou “faux-mansards” sont interdits, sauf si l’environnement existant en compte déjà. Au niveau environnemental, la charte compte aussi quelques préconisations, comme le recours aux façades végétalisées, la sauvegarde des arbres à hautes tiges déjà existants. En cas de projet de locaux commerciaux encore, les promoteurs s’engagent à consulter la mairie et les Fontenaysiens, pour s’assurer que l’activité envisagée complétera les services déjà disponibles dans les rues.
Concernant les prix, les promoteurs s’engagent à remplir une fiche qui tient compte des programmes similaires voisins, des prix de l’immobilier, des services publics à proximité, des commerces disponibles … Un document qui permettra de contenir l’inflation immobilière sur la ville, souhaite le maire, alors que le prix du m2 y a doublé entre 2005 et 2015, contre +13% à l’échelle nationale.
Enfin, pour toutes les constructions de plus de 20 logements, ou les surfaces de plus de 600 m² de surface de plancher, une clause d’insertion professionnelle oblige les promoteurs à consacrer 5% du nombre total d’heures travaillées à l’insertion professionnelle.
“Ce genre de charte fait débat“, reconnaît Jean-Philippe Gautrais, maire PCF de la ville. “On reste persuadé qu’elle sert fortement les partenariats avec les promoteurs. C’est un outil pour garder la maîtrise de notre urbanisme, notamment avec la métropole du Grand Paris. On doit travailler l’offre de logements publics et privés de la ville pour contrer la spéculation foncière et garantir la mixité sociale… Fontenay-sous-Bois est attractive et accessible, idéalement située en coeur de métropole. Tout le monde doit pouvoir en profiter.”
“Cela permet de garder un développement urbain à taille humaine“, apprécie de son côté Henri Aumerle, à la tête de Aumerle Patrimoine. En off, certains promoteurs confient qu’ils ne manquent pas de normes à respecter dans leurs constructions et qu’ils se dispenseraient sans mécontentement d’une charte supplémentaire. Mais, aux portes de Paris, Fontenay en vaut la chandelle… Et ce mercredi, tout le monde avait le sourire.
3000 personnes sont en attente d’un logement social à Fontenay-sous-Bois, et 600000 en Île-de-France. Avec la révision de son plan local d’urbanisme (PLU) en décembre 2015, la municipalité s’est engagée à construire au moins 172 logements neufs par an sur la période 2015-2030 et de maintenir son taux de logement social à 33%.
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Mort de rire, les promoteurs sont venus pour serrer la main du maire et rester diplomate, en réalité il n’y a rien de nouveau dans cette charte, c’est juste pour faire du buzz envers les habitants et copier Montreuil, c’est du copier collé.
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