Opération séduction ce mercredi 7 juin au Château de Santeny. GRDF avait invité une cinquantaine d’élus et chefs d’entreprise à prendre connaissance des avantages du gaz naturel véhicule (GNV), et même à le tester sur les véhicules de démonstration.
“Le plus gros frein actuellement, on le sait tous : c’est le manque de stations dédiées” , lance Yacine Kara, président-fondateur de la société de transports frigorifiques EcoloTrans, installée à quelques pas d’une station d’approvisionnement GNV, à Bercy, et qui compte une trentaine de véhicules GNV dans son parc automobile. “Encore plus en période de grève, quand une quarantaine de camions attendent devant nous à la pompe…” , souffle-t-il. “En Italie, on compte au moins 18000 stations GNV !” , lance Olivier Dusart, délégué territorial 93-94 de GRDF. Le Val-de-Marne ne compte pour l’instant qu’une station, celle de Champigny, en attendant celle de u port de Bonneuil et du MIN de Rungis à l’automne. “Avec une dizaine de stations, on pourrait quadriller sans problèmes tout le département” , estime Olivier Dusart. Cela n’empêche pas quelques communes d’avoir franchi le pas et testé cette alternative sur des flottes modestes. Chennevières-sur-Marne et Bonneuil-sur-Marne s’approvisionnent à la station de Champigny ; Vitry-sur-Seine et Gentilly utilisent la station de Bercy et Rungis dispose de sa propre station sur la plateforme Sogaris. Arcueil, Villiers-sur-Marne et le Plessis-Trévise sont en cours d’achat de véhicules et Champigny-sur-Marne et Saint-Maur-des-Fossés y réfléchissent.
“Un véhicule GNV coûte 20 à 25% de plus qu’un véhicule gazole. Par exemple, comptez 90000 euros pour un châssis de poids-lourds qui roule au gazole, contre 118000 euros le véhicule GNV, et 300000 euros le véhicule électrique” , prévient un chef d’entreprise qui offre ses services de ramassage d’ordures aux communes franciliennes. “Mais plus on roule avec, plus il devient rentable” , indique Yacine Kara, qui effectue des doubles tournées avec ses camions pour les rentabiliser au maximum. Soumis aux évolutions du marché des énergies fossiles, le litre de GNV se situe entre 0,70 et 1,20 euros, soit 30% moins cher que le gazole et jusqu’à 50% moins cher que l’essence. Avec un plein, les poids-lourds disposent de 500 kilomètres d’autonomie, et 1000 pour les véhicules légers. Et puis, le GNV rejette 20% de CO² en moins que l’essence, et réduit de 96% l’émission de particules fines et de 70% d’oxydes d’azote, vantent les promoteurs de ce carburant. “Évidemment, c’est une idée qui nous intéresse. On tend à aller dans cette direction, celle de la ville propre. Mais en tant qu’élu, on se pose forcément la question du financement” , explique Bernard Chappelier, maire-adjoint UDE au Kremlin-Bicêtre. “On pourrait mutualiser, entre plusieurs communes, les infrastructures, pour réduire les coûts” , imagine l’élu.
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