Trois syndicats, CGT, FO, SUD, appellent à la grève des personnels de santé, du médico-social et du social en Ile-de-France ce mardi 8 novembre, avec une manifestation à Paris.
Au niveau national, les syndicats dénoncent un “abandon de la proximité des soins pour les patients, la suppression de 16 000 lits et 22 000 postes, des conditions de travail fortement dégradées, une pénibilité accrue, des burn-out en série, des suicides de soignants” et aussi des centres de Sécurité Sociale qui ferment, des déserts médicaux qui s’étendent en Ile de France.
Les syndicats dénoncent également le PLFSS 2017 (Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale) qui vient d’être voté en première lecture à l’Assemblée nationale. “Le gouvernement veut faire de nouvelles coupes budgétaires à hauteur de 4 milliards d’euros. C’est totalement irresponsable au regard de la situation dans tous les domaines de la santé et de la protection sociale”, s’alarment les syndicats qui exigent un autre budget ainsi que l’abrogation des lois HPST de Roselyne Bachelo et la loi Santé de Marisol Touraine, avec notamment la création ds GHT (Groupements hospitaliers de territoires). “Pour l’assurance maladie, le gouvernement prévoit 4,1 Milliards d’euros « d’économies » supplémentaires avec un énième plan d’austérité pour lequel nous sommes tous touchés : 2,6 milliards sur les soins de ville, 1,3 milliard pour les établissements sanitaires public et privé, 200 millions pour le secteur médico-social”, précise un communiqué de la CGT des hôpitaux de Villejuif.
Outre ces contestations partagées, les syndicats d’un certain nombre d’hôpitaux du Val-de-Marne portent également des revendications spécifiques à leur établissement.
Hôpitaux de Saint-Maurice : la fermeture de l’unité de polyhandicapés passe mal
Aux hôpitaux de Saint-Maurice, on se bat contre le transfert de patients poly-handicapés de l’unité Marguerite Bottar, qui était dédiée à ces pathologies mais a fermé officiellement le vendredi 4 novembre, vers les unités psychiatriques Rosa-Parks et Averroès. Voir article précédent. “Lors d’un Comité Médical d’Etablissement de début d’année, l’engagement avait été pris que cette unité fermerait après l’orientation de tous les patients vers des structures médico-sociales adaptées à leur accueil. Il n’en est rien. En plaçant de force ces deux personnes en unité de psychiatrie d’entrant la Direction fait courir un risque majeur aux patients et aux équipes. C’est comme si on hospitalisé des personnes en dermatologie pour un problème cardiaque. De plus la chambre prévue pour l’un de ces patients est toujours en travaux“, motive la CGT des hôpitaux de Saint-Maurice. Après une première entrevue vendredi, un nouveau rendez-vous est prévu ce mardi 8 novembre à 13h30 avec la direction de l’hôpital.
Trois hôpitaux de Villejuif s’unissent pour dénoncer une dégradation des conditions de travail
A Villejuif, deux hôpitaux publics, Paul Brousse (AP-HP) et Paul Guiraud (psychiatrie) et un hôpital privé d’intérêt collectif (ESPIC), l’Institut Gustave Roussy (Centre de Lutte Contre le
Cancer) ont décidé de s’unir pour lister leurs doléances. “Dans ces trois hôpitaux, la dégradation des conditions de travail ne fait que s’accentuer au fil des années au détriment d’une prise en charge optimale des patients. Les délais d’attente de prise en charge s’allongent, le temps accordé à chaque patient se réduit comme peau de chagrin, les gestes techniques sont encore assurés mais sans plus…“, dénonce un communiqué de la CGT commun aux trois établissements.
Dans le détail, Paul Brousse se bat contre la nouvelle organisation du temps de travail (OTT), “qui se traduit par des RTT en moins (entre 3 ou 4 jours)” et encore le non remplacement du personnel en CDD. Paul Guiraud dénonce la perte de 9,5 RTT dans le cadre également de la nouvelle organisation (ce changement avait suscité un très longue grève dans l’établissement il y a deux ans). Paul Guiraud lutte également contre la mise en place des GHT et la vente d’une partie du patrimoine immobilier de l’hôpital.
A l’Institut Gustave Roussy enfin, on s’élève contre la “révision à la baisse de la grille des salaires au niveau des Centres de Lutte Contre le Cancer, l’extension excessive des plages horaires, l’augmentation des heures supplémentaires imposées, l’augmentation des cadences“.
L’AP-HP refuse la nouvelle organisation du temps de travail
A l’AP-HP, qui compte plusieurs hôpitaux en Val-de-Marne (Bicêtre, Mondor…), l’intersyndicale CGT, FO, Sud, Unsa et CFE-CGC appelle également à manifester contre la réorganisation du temps de travail. A Créteil, une semaine de mobilisation spécifique à Henri Mondor a d’ores et déjà été organisée fin octobre.
Les syndicats se sont donnés rendez-vous à 10 heures à Montparnasse pour aller vers le ministère de la Santé.
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