Comment renouveler la politique jeunesse dans un contexte de restriction budgétaire ? “Plutôt que de proposer d’emblée de nouveaux services, nous avons décidé de consulter le public concerné, les 11-30 ans, ainsi que de faire travailler ensemble tous les départements de la ville qui offrent déjà chacun des services à la jeunesse“, expose Nora Saint-Gal,
maire-adjointe délégué à la jeunesse et au sport. “D’ores et déjà , les réunions de préparations régulières entre les services pour lancer la concertation ont permis de rassembler et de fédérer énormément les équipes sur ce sujet”, constate Frédéric Ponticelli, directeur du service jeunesse. “L’objectif est de travailler de manière transversale, que chaque service, même s’il n’est pas directement dédié à la jeunesse, réfléchisse à la manière dont il peut contribuer à ses attentes. Par exemple, les médiathèques devraient sans doute élargir leurs horaires pour permettre aux étudiants d’y rester travailler plus longtemps, surtout durant les périodes de révision”, pointe Jean-François Voguet, maire PCF de la ville.
11-30 ans ? La cible n’est-elle pas un peu large ? “Non, nous avons délibérément choisi de ne pas segmenter les âges mais de prendre comme fil rouge la question suivante : comment la ville peut-elle accompagner les jeunes vers l’autonomie“, reprend l’élue. Un objectif qui passe aussi bien par l’accompagnement scolaire des petits que l’aide au départ en vacances pour les plus grands.
Après un premier diagnostic réalisé en s’entretenant avec les associations, services de la ville et les jeunes, qui a permis de mettre en lumière plusieurs demandes comme des lieux publics pour se retrouver (plus de city-stades), une écoute et valorisation de leurs actions, un accès aux droits et à l’emploi…, la ville lance une concertation d’ampleur, manière de communiquer, sensibiliser et mobiliser. Dans cette ville de 53 000 habitants, près de 10 000 personnes ont entre 15 et 29 ans et le double de moins de trente ans. Quant aux autres, ils sont amenés à interagir avec les “jeunes”, qu’ils soient parents, grands-parents, voisins d’immeuble, professionnels dans la ville…
Comment se déroulera la consultation ? Via un questionnaire et des réunions thématiques. Les jeunes pourront aussi participer sur les réseaux sociaux avec le mot clef “jeunesafontenay”. “Nous avons privilégié Twitter car c’est l’un des réseaux les plus utilisés aujourd’hui par les jeunes, avec Snapchat ou Instagram. Facebook, c’est déjà un réseau social de quadras pour eux“, motive Sarah Jésu, chargée de mission sur le projet. Les jeunes sont également invités à envoyer leur vidéo-selfie sur ce même hashtag.
Un confessionel-videomaton
Lors du festival Passages, un vidéomaton sera installé, sur le modèle des confessionnels des émissions de télé-réalité, au sein duquel chacun pourra répondre directement aux questions posées par différents élus sur la thématique de son choix. Ce dialogue sera ensuite publié sur les réseaux si l’interviewé est d’accord.
Comment toucher tout le monde ? “Nous sommes conscients de la difficulté de toucher les “invisibles”, ceux qui sont plus isolés ou qui ont des difficultés particulières. Nous avons prévu d’aller directement à leur rencontre”, répond Frédéric Ponticelli.
Après avoir lancé le hashtag mardi 15 mars sur twitter, la ville ancrera la concertation sur le terrain ce vendredi 18 mars à l’occasion de l’inauguration de l’espace jeunesse rénové du Bois Cadet. Suivront des portes ouvertes, l’appel aux selfies, le lancement du questionnaire, l’instauration d’un groupe de parents de jeunes… Différents temps forts comme la remise des cartes électorales avec visite de la mairie en compagnie des élus sont également au programme. La restitution est prévue en novembre. “Nous réfléchissons un conseil municipal exceptionnel, en espérant que nous aurons suffisamment mobilisé la jeunesse pour qu’il y soient présents“, espère Nora Saint-Gal.
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