Entreprises | Val-de-Marne | 07/11/2016
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Ile-de-France: le grand oral économique de Jérôme Chartier en Val-de-Marne

Ile-de-France: le grand oral économique de Jérôme Chartier en Val-de-Marne

Remplacer la vingtaine d’aides aux entreprises par seulement quatre, instaurer des ambassadeurs pour attirer les entreprises étrangères, créer une chambre régionale de l’Economie sociale et solidaire, financer du commerce dans les quartiers prioritaires… Voilà quelques unes des orientations présentées ce jeudi 3 novembre

aux élus et acteurs économiques du Val-de-Marne par le 1er vice-président de la région Ile-de-France en charge de l’économie et de l’emploi, Jérôme Chartier.

Désormais entièrement aux commandes du développement économique et de l’emploi, la région Ile-de-France doit en effet élaborer un SRDEII (schéma régional en matière de développement économique, d’innovation et d’internationalisation) d’ici à la fin de l’année. La préparation de ce plan d’actions a démarré par un diagnostic de l’IAU (Institut d’aménagement et d’urbanisme) au printemps 2016, suivi d’ateliers thématiques avec des acteurs économiques. Les orientations issues de ces constats font désormais l’objet de conférences territoriales dans chacun des huit départements de la région depuis début octobre. Avant-dernier département à accueillir l’exercice, le Val-de-Marne a eu le droit à une présentation bien rodée, déroulée sans notes.

Le ciblage des actions et des acteurs, et la priorisation des ressources (employés, prestataires, partenaires, chercheurs) à l’intérieur de l’Ile-de-France constituent dans ces orientations deux fils conducteurs.

Des ambassadeurs Ile-de-France

Pour attirer les entreprises étrangères par exemple, le projet de SRDEII prévoit s’appuyer sur une dizaine de chambres françaises à l’étranger pour qu’elles vantent l’Ile-de-France et apportent les premiers contacts à la région. A Paris region entreprise, l’agence de développement économique d’Ile-de-France,  de jouer ensuite.  A cette étape, le vice-président de région préconise également un point de contact unique, un ambassadeur, capable de parler la langue de l’entrepreneur étranger, plutôt qu’un éventail d’interlocuteurs spécialisés, qui dans les études préalables, qui dans l’implantation immobilière…

Même stratégie concernant le choix des filières sur lesquelles miser en priorité. Elles seront au nombre de sept : l’aéronautique, l’automobile, le numérique, la santé, la ville durable, l’agriculture/agro-alimentaire et les loisirs et tourisme.

Quatre aides régionales avec un guichet unique

Même logique encore pour les aides aux entreprises, qui passent d’une vingtaine à quatre avec une plate-forme Internet unique, “pour simplifier” , motive le député du Val d’Oise. Concrètement, il y aura désormais Innov’Up, pour l’innovation, Pm’up et Tp’up pour les petites entreprises, et Back’up, une enveloppe de 2 millions € destinée à solutionner d’urgence un problème de trésorerie passager, avec traitement garanti en moins d’une semaine. Voir à ce sujet les documents votés lors du Conseil régional de juin.  Au-delà des fonds de la région, un autre objectif est dépenser 100% des fonds européens qui pourraient être dédiés à la région. “L’an dernier, 50 millions d’euros de fonds européens n’ont pas trouvé preneurs“, insiste le vice-président de la région. En la matière, le lobbying reviendra à Stéphanie Von Euw, vice-présidente chargée des affaires européennes.  Voir aussi l’avis du Ceser (Conseil économique et social) d’Ile-de-France sur ce sujet.

Autre axe de travail : la valorisation de l’Ile-de-France, rien que l’Ile-de-France. “Je n’ai rien contre les autres régions mais moi je suis là pour vendre l’Ile-de-France et on ne peut pas chasser en meute”, appuie ainsi l’élu, méfiant contre le“tropisme Datar“. Un objectif transversal qui doit s’inscrire dans chaque action, notamment l’attribution des aides, en privilégiant des partenaires franciliens, qu’il s’agisse des chercheurs  (“Il y a 90 000 chercheurs en Ile-de-France”, souligne l’élu) ou des compétences en général.

Une carte des métiers en tension à l’échelle des territoires

Pour mettre en adéquation les compétences et les emplois, la région a été découpée en 24 bassins d’emploi qui correspondent à la fois à des regroupements d’agglomérations pour la grande couronne et aux territoires pour le périmètre de la MGP (Métropole du Grand Paris). Une carte des métiers en tension, par bassin d’emploi, doit être réalisée d’ici le mois de janvier, afin de construire en face une offre de formation.

Encourager les communes à lotir leurs marchés publics

Pour faciliter l’accès des PME aux marchés publics, le vice-président de région a suggéré un accompagnement des petites communes pour les aider à lotir leurs marchés publics.

Une chambre régionale de l’Economie sociale et solidaire

“L’ESS (Economie sociale et solidaire) doit être considéré comme un secteur économique à part entière“, a insisté l’élu, pour qui la croissance de ce secteur doit se retrouver dans les chiffres?. “+0,6% en 5 ans, c’est insuffisant“, estime-t-il, indiquant ce sera financée une Chambre régionale de l’ESS et qu’n fonds pour l’ESS est également en réflexion.

20 millions d’euros pour aider le commerce des quartiers politique de la ville

Côté commerce, l’élu a évoqué un fonds QPV (quartiers politique de la ville) de 20 millions d’euros pour encourager le commerce dans ces territoires en achetant des locaux pour les louer à prix compétitif. “Nous avons également passé un accord avec quinze enseignes en franchise”, a indiqué Jérôme Chartier. Objectif : 150 commerces installés en 5 ans, en Ile-de-France.

Et le Val-de-Marne ?

Si l’exposé du VP économie n’était pas spécifique au département – et n’est pas rentré dans le détail de la coordination avec les instances locales, l’élu n’a pas manqué d’illustrer son propos de quelques exemples val-de-marnais pour rester en phase avec son auditoire. En préambule, son homologue au Conseil départemental du Val-de-Marne, Pascal Savoldelli (PCF) avait rappelé  les atouts du département, ainsi que les présidents des Chambre des métiers de l’artisanat et Chambre de commerce et d’industrie. Et l’élu de citer le pôle de l’aéroport d’Orly, du MIN de Rungis, de la plate-forme Sogaris, du port de Bonneuil, les filières santé, agro-alimentaire, image, l’amélioration des dessertes de transport en cours, et encore les projets de redynamisation urbaine, insistant notamment sur l’aspect territorial du développement économique. “La région Ile-de-France a besoin d’un tissus économique vivifié et vivifiant, ne reposant pas uniquement sur l’installation de grands sièges internationaux, très volatiles, en cas de crise économique. Au contraire, la priorité doit être portée sur l’économie locale de proximité, sur le maintien d’un tissus artisanal  et commercial, sur les leviers du développement du tourisme, sur le développement du système de production innovant local, sur le développement de nouvelles formes de partenariat, promouvant l’emploi non délocalisable que l’on retrouve dans l’économie sociale et solidaire”, a insisté Pascal Savoldelli, enchaînant sur la “marque de fabrique du Val-de-Marne”, qui consiste à jouer collectif pour obtenir des projets, du transport comme le Grand Paris Express au développement économique. Un point sur lequel ont également insisté les présidents de la CMA et de la CCI. “Nous savons travailler ensemble, c’est une grosse valeur ajoutée“, appuie Gérard Delmas, président de la CCI  Val-de-Marne, par ailleurs en phase avec l’esprit conquérant du discours. “On a senti une région volontaire, avec de l’ambition, et les entrepreneurs ont besoin d’entendre cela. J’aime aussi l’idée des ambassadeurs, pour accueillir les entreprises étrangères“,commente après la réunion le représentant des entreprises, qui se projette, concernant la CCI, sur l’accompagnement des entreprises, une fois installées en France.  A ce titre, une nouvelle convention devrait être signée entre la chambre Paris Ile-de-France et la région, une fois acté le schéma directeur économique.

Maire PS de Boissy-Saint-Léger, Régis Charbonnier, s’avoue aussi séduit par le discours. “La présentation était brillante et il connaît son dossier. Je viens du monde de l’entreprise et ses propos correspondaient à la réalité, je suis juste en attente sur les chiffres. Est-ce que la contraction des aides en quatre propositions se fera à budget constant ou resserré ? Par ailleurs, je suis très intéressé par le dispositif évoqué en politique de la ville. Cela pourrait être pertinent dans le cas de l’opération autour de Boissy 2”, commente l’élu (interrogé par téléphone après réunion).

Dans la salle ce jeudi, beaucoup de réactions et questionnements également, de la part des entrepreneurs, élus ou institutions économiques. Philippe Guédon, le directeur de Medicen (pôle de compétitivité régional santé), insiste sur la nécessité d’accéder aux commandes publiques. Christian Tutin, vice-président de l’Upec (Université Paris Est Créteil) rappelle l’apport de l’université val-de-marnaise dans la recherche (santé, ville durable). Vice-présidente du territoire Grand Paris Sud Est Avenir (T11),Danièle Cornet défend pour sa part le rôle de l’économie circulaire. Dans le T12 (Grand Orly Seine Bièvre), on s’interroge sur le périmètre des bassins d’emploi correspondant aux EPT, en indiquant qu’il ne peut y avoir un guichet unique à l’échelle du territoire, qui s’étend d’Ivry à Orly.  Pierre Capron, délégué général de Val-de-Marne actif pour l’initiative, témoigne de la nécessité de ne pas perdre le rapport de proximité avec les entreprises dans l’effort de simplification dans le parcours des entrepreneurs, et s’interroge sur la gestion du Nacre (dispositif d’aide à la création d’entreprises) qui sera du ressort de la région à partir de 2017. Un directeur de mission locale encore, plaide la cause de ces institutions qui accueillent les jeunes. Beaucoup de questions et beaucoup d’attentes de précisions et chiffres.

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Voir le site dédié au débat public sur le SRDEII 

 

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